
A découvrir au Pavillon Comtesse de Caen, du 18 juin au 28 septembre 2025 *, l’exposition dédiée au graveur : « Trémois – l’anatomie du trait ». L’Académie des beaux-arts rend hommage à un de ses membres, disparu en 2020. Il avait été élu en 1978 dans la section gravure, et reçu sous la coupole en 1979.
L’artiste né en 1921 a traversé le siècle avec passion, en curieux permanent à la recherche de la Vérité. La soixantaine d’œuvres choisie par l’historien Yvan Bohard illustre la fascination de Pierre-Yves Trémois pour les liens qui unissent l’humain, l‘animal et le sacré. Il était d’abord graveur, traçant ses traits au burin, mais il a touché à toutes les techniques, toutes les époques.

La recherche de l’origine de l’humain, de la création, l’ont conduit d’une technique à l’autre, d’un siècle à l’autre, d’un univers à l‘autre. Il gravait, illustrait des textes au contact des auteurs et scientifiques; des Académiciens, tels Paul Claudel « L’annonce faite à Marie » (1950), Henry de Montherlant avec entre autres : « Pasiphaé, le chant de Minos » (1953), « Le Cardinal d’Espagne » (1960).

Côté sciences, il a scruté l’univers du côté des pionniers Galilée, Copernic, Newton… mais aussi aux côtés de Jean Rostand qui aura son propre laboratoire de recherche à Ville-d’Avray avec les mêmes interrogations transmises dans ses œuvres. Il illustrera pour lui les « Bestiaires d’Amour » (1958) ou « Les limites de l’Humain » (1971).
Il a rendu hommage aux graveurs, des grottes de Lascaux ou d’Altamira, de la Renaissance avec Albrecht Dürer, Cranach, Hakusaï…

« Je me fais ombre et lumière-Je suis déjà la femme-Nous sommes tous fondus ensemble. «

Il précisait en 2007, sur Canal Académie, ses sources d’inspiration : le Japon, l’érotisme, l’évolution de l’humanité, les animaux.
Ainsi son œuvre est parcourue par l’idée de la création, du couple initial, Eros, la nudité et l’authenticité de l’acte.
Une quête de la beauté qui sauvera le Monde selon Dostoïevski avec l’enlacement des corps car il avait la passion des corps nus.
L’artiste face au monde violent, qui souffre, se bat, lutte, il grave, trace peint l’amour qui devrait nous sauver.
Un dieu amour qui fait que se répète sans cesse l’acte plaisir mais aussi celui qui renouvelle l’humanité, inscrivant la continuité du Monde.

D’où l’humain vient-il ? Est-il sorti des eaux, comme Vénus ? Darwin a-t-il raison… descendons nous du singe ? Notre côté animal est mis en parallèle avec celui des insectes, du mode marin ?
Une exposition bien léchée. Mais les traits de son burin soulèvent encore bien des interrogations.
*Le Pavillon Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts. (Palais de l’Institut de France, 27 quai de Conti, Paris VIe), du 18 juin au 28 septembre 2025; du mardi au dimanche de 11h à 18h, entrée libre et gratuite. Attention fermeture du 4 au 18 août 2025.
