Beaux-Arts

Pierre-Yves Trémois un académicien « Trait passion », présenté par Yvan Bohard

Le commissaire Yvan Bohard nous a présenté avec enthousiasme l’exposition consacrée au graveur qui a tissé des liens entre l’humain, l’animal et le sacré.

A découvrir au Pavillon Comtesse de Caen, du 18 juin au 28 septembre 2025 *, l’exposition dédiée au graveur  : « Trémois – l’anatomie du trait ». L’Académie des beaux-arts rend hommage à un de ses membres, disparu en 2020. Il avait été élu en 1978 dans la section gravure, et reçu sous la coupole en 1979.

L’artiste né en 1921 a traversé le siècle avec passion, en curieux permanent à la recherche de la Vérité. La soixantaine d’œuvres choisie par l’historien Yvan Bohard illustre la fascination de Pierre-Yves Trémois pour les liens qui unissent l’humain, l‘animal et le sacré. Il était d’abord graveur, traçant ses traits au burin, mais il a touché à toutes les techniques, toutes les époques.

Il a pratiqué la céramique avec Picasso, à Vallauris, dans les années 1994-1995. figurent ici les hommages à Dürer l’homme de la Renaissance; à Ingres en réponse aux « 3 vertèbres de l’odalisque »; Dürer avec anamorphose.

La recherche de l’origine de l’humain, de la création, l’ont conduit d’une technique à l’autre, d’un siècle à l’autre, d’un univers à l‘autre. Il gravait, illustrait des textes au contact des auteurs et scientifiques; des Académiciens, tels Paul Claudel « L’annonce faite à Marie » (1950), Henry de Montherlant avec entre autres : « Pasiphaé, le chant de Minos » (1953), « Le Cardinal d’Espagne » (1960). 

Yvan Rohart devant la série des nus comme des insectes géants, fusain sur papier marouflé sur toile 1991.

Côté sciences, il a scruté l’univers du côté des pionniers Galilée, Copernic, Newton… mais aussi aux côtés de Jean Rostand qui aura son propre laboratoire de recherche à Ville-d’Avray avec les mêmes interrogations transmises dans ses œuvres. Il illustrera pour lui les « Bestiaires d’Amour » (1958) ou « Les limites de l’Humain » (1971).  

Il a rendu hommage aux graveurs, des grottes de Lascaux ou d’Altamira, de la Renaissance avec Albrecht Dürer, Cranach, Hakusaï…

Sculpture inspirée de l’art égyptien. La Raie, bronze 1977, portant au dos les inscriptions suivantes :
« Je me fais ombre et lumière-Je suis déjà la femme-Nous sommes tous fondus ensemble. « 
Le Cirque et la rencontre avec Pipo le clown ont été sources d’inspiration. Il est l’auteur de  » Moâ le Clown  » (17 planches, 1985) avec un texte de Federico Fellini «  clowns « .

Il précisait en 2007, sur Canal Académie, ses sources d’inspiration : le Japon, l’érotisme, l’évolution de l’humanité, les animaux.

Ainsi son œuvre est parcourue par l’idée de la création, du couple initial, Eros, la nudité et l’authenticité de l’acte.

Une quête de la beauté qui sauvera le Monde selon Dostoïevski avec l’enlacement des corps car il avait la passion des corps nus.

L’artiste face au monde violent, qui souffre, se bat, lutte, il grave, trace peint l’amour qui devrait nous sauver.

Un dieu amour qui fait que se répète sans cesse l’acte plaisir mais aussi celui qui renouvelle l’humanité, inscrivant la continuité du Monde.

 » L’homme ne serait-il que le rêve fou d’un singe  » aurait déclaré le réalisateur Frédéric Rossif.

D’où l’humain vient-il ? Est-il sorti des eaux, comme Vénus ? Darwin a-t-il raison… descendons nous du singe ? Notre côté animal est mis en parallèle avec celui des insectes, du mode marin ?

Une exposition bien léchée. Mais les traits de son burin soulèvent encore bien des interrogations.

*Le Pavillon Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts. (Palais de l’Institut de France, 27 quai de Conti, Paris VIe), du 18 juin au 28 septembre 2025; du mardi au dimanche de 11h à 18h, entrée libre et gratuite. Attention fermeture du 4 au 18 août 2025.

Commentaires

Laisser mon commentaire

Notre boutique en ligne

Boutique

Les libraires partenaires

Recherche