
4 juillet 2025, la Maison-atelier Lurçat–Académie des beaux-arts, 4 Villa Seurat, Paris 14e, ouvre à nouveau ses portes, après cinq années de travaux.
Classée Monument historique en 2018, elle a reçu le label patrimoine du XXe siècle, créé par le ministère de la Culture en 1999.
(Ci-dessus montage d’après une photo de Jean Kertesz lorsque l’atelier était dans le séjour /et photo du séjour actuel prise par Dominique Germond)
Jean Lurçat (1892-1966) avait été élu, en février 1964, membre de la section peinture de l’Académie des beaux-arts.
Après son décès, son épouse a fait don de la Maison-Atelier, où il a travaillé et où elle a vécu, à l’Académie des beaux-arts, en 2010.
Elle avait fait un premier legs, d’œuvres et d’archives conservées à la Villa Seurat, en 2001. La Fondation Jean et Simone Lurçat était alors créée par l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France qui détient les droits patrimoniaux et le droit moral attachés à l’œuvre de l’artiste.



Un artiste aux multiples facettes
Nous découvrons ici, les différentes facettes de l’artiste dans ce lieu de vie et de travail, le peintre, l’illustrateur, l’écrivain, le décorateur, le peintre-cartonnier, le céramiste…
Créateur de tapisseries, il a joué un rôle majeur dans la rénovation de cet art à Aubusson.
Il a mis au point un système « de gros points, tons comptés, carton dessinés numérotés,» accélérant ainsi le temps de production.
Sa plus grande réalisation, Le Chant du Monde se déploie en 10 tapisseries tissées à Aubusson, entre 1957 et 1966. Elles sont selon la volonté de sa veuve, au Musée Jean Lurçat à Angers.
Il a également travaillé la céramique à Sant Vicens (Perpignan)

Il s’y rendait deux fois par an avec de nouveaux modèles à faire réaliser sur place, de 1951 à 1966.

Son épouse assurera le suivi de ses commandes après son décès.
« Les nombreuses céramiques, tapisseries, peintures et dessins mais également d’autres œuvres de l’artiste acquises par l’Académie afin d’enrichir les collections de la Maison-atelier sont présentées dans une scénographie créée par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, membre de l’Académie des beaux-arts et directeur du site, » soulignait le secrétaire perpétuel Laurent Petitgirard.

Celui-ci se félicitait de cette restauration menée à son terme, « conformément aux volontés de Simone Lurçat veuve de Jean Lurçat qui par le legs de ce lieu unique à l’Académie des beaux-arts, lui a confié le soin de faire rayonner l’œuvre d’une personnalité majeure de la vie artistique du XXe siècle et de la rendre accessible au plus grand nombre.»
L’architecte André Lurçat

Dans les années 1920, le style qui fait la spécificité du travail de l’architecte André Lurçat (1894-1970), frère de l’artiste, s’illustre par la blancheur des façades, les baies vitrées, l’absence d’ornementation, une couverture en terrasse.

Son modèle à vivre est en rupture avec le siècle précédent et les conventions bourgeoises.
Fuyant le futile, il choisit le meuble utile intégré à l’architecture de la pièce comme son lit à découvrir dans l’atelier de peinture voisin de la terrasse.

« La Villa Seurat est un endroit magique. Cette cité d’artistes constitue, avec les deux villas édifiées par Le Corbusier, l’un des trois ensembles réalisés à Paris dans l’entre-deux guerres, » précisait le directeur Jean-Michel Wilmotte.

La configuration actuelle est liée au réaménagement réalisé lorsque sa dernière épouse Simone est venue habiter Villa Seurat en 1956.

En souvenir de cette période de Résistance où Jean et Simone s’étaient rencontrés pour la première fois vous pourrez découvrir. La tapisserie de guerre : L’Oiseau de fer qui dit le vent, texte de Louis Aragon écrit tout spécialement pour Jean Lurçat, le Coq symbole de résistance a fait face à la girouette.
Il a été tissée en 1943 par l’atelier de François Tabard, à Aubusson. Parallèlement, il acquiert le château des Tours-Saint-Laurent (Lot) le restaure, y vit et travaille notamment la tapisserie. Simone Lurçat en fera don au Conseil général en 1986. Ainsi sera inauguré en juillet 1988, l’Atelier-Musée Jean Lurçat.

On retrouve cette unité de ton, la signature de l’architecte dans les 7 bâtiments construits, de 1925 à 1927, Villa Seurat, pour des artistes et écrivains. On évoque parfois une 8e maison de 1926 qui en fait est signée Auguste et Gustave Perret réalisée pour la femme sculpteur Chana Orloff.
Ainsi donc Jean Lurçat s’installera dans la première maison de la Villa Seurat en 1925.
Les travaux de restauration ont été dirigés par l’Académicien, l’Architecte Jean-Michel Wilmotte et conduits depuis le printemps 2020 par le groupement de h2o architectes, Équilibre structures, Gt2i et VPEAS.
Un centre de recherches sur l’œuvre de Jean Lurçat

Parallèlement, Xavier Hermel l’administrateur de la Maison-atelier réalise depuis plusieurs années un patient travail d’identification, de classement et de reconditionnement du fonds d’archives de l’artiste.

Bientôt des chercheurs pourront être accueillis.

Sont ainsi réunis : correspondance, notes personnelles, manuscrits d’articles et de conférences, coupures de presse et publications, photographies, échanges avec les ateliers de tissage, les collectionneurs, les conservateurs de musées et galeristes…

Enfin en décembre 2024, la librairie Lurçat, 101 rue de la Tombe-Issoire, Paris 14e, à l’angle de la Villa Seurat, est ouverte du mardi au samedi, de 11h à 19h. Elle propose des ouvrages d’art et d’architecture (XXe et XXIe siècles), un espace jeunesse passionnant, des produits et objets dérivés de l’œuvre de Jean-Lurçat (1892-1966), des publications de membres de L’Académie des beaux-arts.
La Maison-atelier sera ouverte les vendredis et samedis sur inscription pour des visites commentées à des groupes de 18 personnes (45 minutes.) Tarif plein 15 euros – tarif réduit : 10 euros – gratuité sous conditions. https://www.maisonatelierlurcat.fr/
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