L’Académie des beaux-arts exposait » Lurçat intime »
Œuvres sur papier de la collection de la Fondation Jean et Simone Lurçat, du 24 juin au 15 août 2021, au Pavillon Comtesse de Caen/ Palais de l’Institut de France (entrée libre).
Une sélection de dessins de Jean Lurçat (1892-1966), membre de l’Académie des beaux-arts était présentée. Vous pouviez découvrir une centaine d’œuvres inédites, issue de sa collection personnelle, son cabinet de dessins qui en compte un millier, conservé à la Maison-atelier Lurçat, 4 villa Seurat, Paris XIVe (voie créée en 1926). Depuis le legs de Simone Lurçat, veuve de Jean Lurçat, la maison est propriété de l’Académie des beaux-arts
Les deux commissaires de l’exposition veillaient sur la Fondation Jean et Simone Lurçat. Martine Mathias, conservateur en chef du patrimoine, membre du comité scientifique. Xavier Hermel, l’administrateur qui nous recevait, villa Seurat, le 17 juin 2021 (voir la vidéo qui suit cet article).
La scénographie était de Jean-Michel Wilmotte, membre de la section d’architecture de l’Académie des beaux-arts et directeur de la Maison-atelier Lurçat, villa Seurat. » Il crée des correspondances parfois inattendues dans un parcours qui prend des libertés avec la chronologie, Jean Michel Wilmotte a cherché à faire dialoguer les œuvres de Jean Lurçat entre elles et avec l’architecture de l’architecture de la salle d’exposition. »
A l’origine de la Fondation, l’implication de Simone Lurçat
Jean Lurçat avait connu sous l’Occupation alors qu’il était dans la résistance dans le Lot, sa dernière épouse qui deviendra Simone Lurçat en 1956. Perdus de vue à la Libération. Ils se retrouveront dix ans plus tard. Son épouse va l’assister. A son décès en 1966, elle veille sur son œuvre et en assure la postérité. Angers aura la tenture Le chant du monde, tissée à Aubusson. Elle est accrochée à l’Hôpital Saint-Jean. Sur 500 mètres carrés. L’artiste offre sa vision du monde.
Le conseil général du Lot reçoit en 1986, Les Tours de Saint-Laurent (Saint-Céré), haut lieu de la Résistance alors siège de Radio Quercy. Après guerre, Jean Lurçat l’achète. Il est en ruines. Il convertit le manoir, situé entre les deux tours, en atelier. Il y développe la tapisserie en grand format avec des assistants qu’il initie. Il fonde l’association des peintres-cartonniers afin de diffuser ses recherches techniques pour une meilleure collaboration entre artistes et liciers. L’Atelier-Musée les Tours Saint-Laurent, Maison des Illustres, ouvre en 1988. Il conserve des tapisseries, peintures et céramiques.
Simone Lurçat veut que l’œuvre continue à vivre. Elle va contacter l’Académie des Beaux-arts. « Elle rencontre le chancelier de l’Institut, le musicien Marcel Landowski qui reçoit son projet de donation avec enthousiasme.«
Après un premier legs en 2001 à l’Académie, un prix Jean Lurçat est créé en 2005 qui récompense chaque année un ouvrage récent de bibliophilie. Le lauréat 2019 était Le Cantique des Oiseaux.
Au décès en 2009 de Simone Lurçat, des donations reviennent aux Musées d’Aubusson, de Saint-Céré, d’Angers et d’Eppelbom (Allemagne) et la maison-atelier, villa Seurat, lieu de mémoire, maintenu dans son état d’origine avec son décor et son mobilier, est léguée à l’Académie ainsi que les droits patrimoniaux et le droit moral attachés à l’œuvre de l’artiste. Dès 2010, l’Académie crée la Fondation Jean et Simone Lurçat.
La maison-atelier conserve des peintures, des tapisseries, des tapis, des céramiques, des ouvrages de bibliophilie, le cabinet graphique riche d’une collection de dessins, des œuvres sur papier, des gravures, des lithographies.
Les chercheurs pourront bientôt consulter ses archives, 50 mètres linéaires réunissent correspondance, notes personnelles, manuscrits d’articles de conférences, coupures de presse et publications, photographies, échanges avec ateliers de tissage, collectionneurs, conservateurs de musées et galeries… et redécouvrir la maison.
L’exposition fournissait quelques jalons pour entrer dans l’intimité de la création de l’artiste, peintre, peintre-cartonnier, illustrateur, céramiste. » La collection d’œuvres graphiques de Lurçat comprend environ un millier de pièces ; œuvres au crayon, aquarelles, gouaches, fusains, pointes sèches et souvent des techniques mixtes. Ce sont des esquisses, des croquis ou bien des œuvres très abouties. «
Nous avions rencontré Xavier Helmer, administrateur de la Fondation. Il nous parle de la maison –atelier de Jean Lurçat, 4 villa Seurat, première maison de cette cité d’artistes, dans la vidéo qui suit.
André Seurat, son frère, en commençait la construction en 1924. L’artiste s’y installe en 1925. Son frère construit, de 1924 à 1926, des hôtels particuliers et des ateliers d’artistes, aux numéros 1-3-4-5-6-8-9-11. La villa Seurat accueillera de nombreux artistes et des écrivains, Henry Miller y écrira le roman « Tropique du cancer ».
En 2020, l’Académie a débuté un important programme de rénovation et de mise en conformité qui devrait permettre l’ouverture au public en 2025, cent ans après son installation.
Sources de documentation : https://www.fondation-lurcat.fr/ –
Si vous voulez soutenir la restauration de la maison-atelier de Jean Lurçat vous pouvez faire un don. www.fondation-patrimoine.org/32581
A suivre, l’entretien avec Xavier Hermel
Pingback: Le graveur Pierre Collin est installé à l’Académie des beaux-arts | Nautes de Paris
Pingback: Le chant du monde – Accordéon et dentelles au jardin
Pingback: A Perpignan, Nuit flamenco aux Rayonnantes avec en prélude Lisa Yang la violoniste | Nautes de Paris
Pingback: Au Carrousel du Louvre, 1ère édition de Fine Arts Paris & La Biennale | Nautes de Paris
Pingback: Le Ballet Pupa d’Etay Axelroad, une première pour les vœux de l’Académie des beaux-arts | Nautes de Paris