Association du patrimoine

Van Gogh a peint le portrait du docteur Gachet rendant célèbre ce médecin si particulier ami des Impressionnistes

Voici une présentation du Docteur Gachet
par le Montmartrois Gérard Jouhet

 L’auteur fait redécouvrir une famille d’imprimeurs, graveurs et peintres Auguste Delâtre mais surtout son fils Eugène Delâtre ce dernier étant incontournable dans l’histoire de l’art et plus particulièrement de la gravure à la fin du XIXe siècle.

Eugène Delâtre oeuvre dédicacée au Docteur Gachet

Gérard Jouhet est secrétaire de l’association des Amateurs d’Estampes, membre de l’association des Amis du Musée de Montmartre mais aussi membre du bureau de l’Association des Amis du musée Daubigny à Auvers-sur-Oise. Il a eu envie de mieux connaître le Docteur Gachet.  Il partage avec nous ses découvertes.

Portrait du Docteur Gachet vendu 82,5 millions de dollars

En 1990, un portrait de Paul-Ferdinand Gachet peint par Van Gogh s’est vendu 82,5 millions de dollars.

Le titre du tableau :

« Portrait du Docteur Gachet avec branche de digitale ».

« On ignore où se trouve ce tableau car l’acheteur, un homme d’affaires japonais, est décédé. Il est possible que ce soit un de ses créanciers (une banque) qui le possède. »

Le Docteur Gachet
à Auvers-sur-Oise,
au pays de Impressionnistes

Le dernier étage a servi d’atelier d’artiste. Gachet a fait déplacer la fenêtre pour Cézanne.

A Auvers-sur-Oise, la maison du Docteur, propriété du Conseil du Val d’Oise, depuis 1996, est inscrite dans le parcours des Illustres et se visite gratuitement. Il s’y est installé en 1872. D’ores et déjà, nous savons qu’en 2023 nous entendrons parler de lui à l’occasion des 50 ans du  Musée Van Gogh avec l’exposition « Van Gogh à Auvers-sur-Oise ». 

Le dernier étage de la maison a été ouvert pour la première fois à l’occasion de la Journée du Patrimoine. Cet étage a servi d’atelier d’artiste, notamment, à Cézanne pour lequel il fit déplacer la fenêtre afin que la lumière le satisfasse.

Une cachette pour la collection du Dr Gachet

Pendant la seconde guerre mondiale, son fils Paul a caché sa collection aux Nazis qui l’ont cherchée sans la trouver. Elle réunissait quelques uns des plus beaux tableaux des impressionnistes : 45 tableaux et dessins, 5 estampes de Paul CÉZANNE ; 28 tableaux et 4 dessins d’Armand GUILLAUMIN ;  2 tableaux de Claude MONET ; 13 tableaux et 17 estampes Camille PISSARRO ; 3 tableaux de Pierre-Auguste RENOIR ; 1 tableau d’Alfred SISLEY:  27 tableaux et 32 dessins de Vincent VAN GOGH ; mais aussi plus de 200 tableaux et dessins d’autres artistes .Sans compter les estampes présentent dans le monde entier grâce à son portrait peint par Vincent Van Gogh. Le musée d’Orsay nous offre aujourd’hui toutes ces œuvres, grâce à plusieurs dons selon son souhait et celui de sa sœur Marguerite. Une salle porte le nom de la collection Gachet-Orsay.

Remontons le temps

30 juillet  1828, 6 heures du matin, 19 rue du Priez, à Lille (Nord), naissance de Paul-Ferdinand Gachet.  En 1842, il apprend l’aquarelle avec son ami Ambroise Detrez. Son premier tableau : «Malines, 25 août 1848» est réalisé d’après une toile de Teniers. Il voulait être médecin. Il fallait un bac es lettres. Il monte étudier à Paris. Le 15 novembre 1848, il est bachelier ès lettres et s’inscrit à la faculté de Médecine de Paris, le jour même. Etudiant, il va habiter rue de la Harpe, rue de Seine, rue Dauphine.

1851 – Il est externe à l’hôpital Sainte Marguerite (Les Enfants Malades) et élève à Trousseau.

1852 – Il est également externe à la Maison de Santé, 110, rue du Faubourg Saint Denis.

Armand Gautier représente cachet à l’oeuvre

1854 – En mars par le biais d’un ami, il rencontre le directeur de Bicêtre pour un futur poste d’Interne. En août, il est volontaire pour une mission de lutte contre une épidémie de choléra dans le Jura. Son ami, l’artiste Armand Gautier l’accompagne. Il réalise un curieux croquis au crayon noir représentant Gachet à l’œuvre qui sera lui-même atteint, soigné et guéri. Il rencontre le baron de Monestrol, un médecin homéopathe. En décembre, il devient externe à la Salpêtrière, dans différents services. C’est le début de son intérêt pour les maladies psychiques. Armand Gautier vient le voir à la Salpêtrière pour faire de nombreuses études afin de réaliser son tableau, «Les Folles de la Salpêtrière. En 1857, Théophile Gautier, sans lien avec l’artiste, découvre le tableau au Salon et en parle dans un article. Une lithographie suivra, faite d’après cette peinture en 1888.

Armand Gautier : P.F. Gachet et sa thèse : étude sur la mélancolie

1855 – Tout en continuant son externat, il fait trois rencontres importantes. En septembre, le baron Michel de Trétaigne, un vieil ami de son père, propriétaire d’une galerie dont la collection sera vendue à Drouot en février 1872, relançant, durant une période morose,  le marché de l’art. Il a été le dernier maire de la commune de Montmartre et le premier du XVIIIe arrondissement. En octobre à Bordeaux, Il se lie avec l’écrivain, journaliste et éditeur Richard Lesclide. La revue «Paris à l’Eau-Forte» relancera la gravure à l’initiative de Victor Hugo. A Lille, il fait la connaissance du docteur Cabrol, médecin en chef du Grand Orient, adepte de l’homéopathie. Il sera d’abord son maître puis son ami.

1856 – 1857 – Son externat  se poursuit. En juin 1857, il arrive à Montpellier, accompagné par son ami Armand Gautier avec lequel il fait la fête. Il y rencontre le collectionneur et mécène Alfred Bruyas, admirateur de Delacroix et protecteur de Courbet.

1859, Gachet achète son portrait à Gautier.

1858 – Juin.  Il obtient son doctorat en soutenant sa thèse, une «Étude sur la mélancolie».  Il s’est penché  entre autres sur les cas de douze patientes frappées de mélancolie. Armand Gautier en fera un dessin à la plume: «P.F. Gachet et sa thèse: Étude sur la mélancolie. »

De retour à Paris, le 16 octobre, il s’installe au 9, rue Montholon Paris IXe. Son cabinet est à Montmartre, le suivant sera très proche de la Butte. Sur sa plaque il indique «Traitement spécial des maladies nerveuses de femmes et d’enfants».

1859 – 25 août, il achète à Armand Gautier son portrait en pied. Ce tableau sera exposé au Musée des beaux-arts à Troyes en 1860, puis au salon en 1861.

1861 – Il rend visite à Gustave Courbet qui deviendra son ami comme Armand Gautier. Dans son atelier, Il a vu le fameux bœuf vivant qui  lui sert de modèle… Ses revenus de médecin lui permettent d’acheter des toiles de Gautier mais en 1872, ils se disputeront à propos des notes laissées par Gautier que Gachet ne veut plus honorer.

Portrait d’Armand Gautier par Courbet, 1967

Gautier lui a fait connaître, Charles Meyron, un  grand graveur admiré par Victor Hugo, Baudelaire et les frères Goncourt.

Hélas, ses crises de folie à répétition auront «raison» de lui.  « Baudelaire souhaitait qu’il illustre un recueil de poésies sur Paris avec Auguste Delâtre comme éditeur, cela après avoir vu son porte-folio Eaux-Fortes sur Paris édité par Delâtre. Ce projet ne verra jamais le jour, hélas ! »

Pour Baudelaire, ses Tableaux Parisiens apparaîtront dans «Les Fleurs du Mal» (édition de 1861). Ill reprendra l’idée pour Le Spleen de Paris.

1863 – L’adresse professionnelle du docteur Gachet est à Paris, 78, rue du faubourg Saint-Denis. Il  gardera sa maison toute sa vie son fils Paul fera de même.

Courrier de Steinlen au Dr Gachet, 1903

1868 – Charles Meyron meurt à Charenton. Rares sont ceux qui s’occuperont de lui jusqu’à la fin comme  Paul Gachet et Auguste Delâtre. Peut-être est-ce à cette occasion qu’ils deviendront amis ? C’est vraisemblablement Delâtre qui enseigne la gravure à Paul-Ferdinand.

Au contact de tous ces artistes, le médecin dessine, peint et surtout achète des œuvres des artistes qu’il fréquente.

Il pratique la médecine traditionnelle pour fidéliser sa clientèle. Mais il utilise également l’électricité et surtout l’homéopathie encore non reconnue et avec laquelle lui et ses proches se soignent.

Gachet, bien qu’il  se réclame de la franc-maçonnerie, se marie en l’église Saint Roch avec Blanche Castets qui réside rue Sainte Anne. 

1869 – Naissance de sa fille Marguerite Clémentine.

Il est chirurgien aide-major en 1870

1870-1871 –
Il devient chirurgien aide-major, et soigne les blessés durant la guerre franco-allemande.

Pendant la Commune, il est à Paris. Nous ne connaissons pas la nature de l’engagement en faveur ou défaveur de la Commune de Paris. 

Il a reçu les félicitations et les remerciements de la Commission municipale du X° arrondissement pour services rendus pendant le siège de Paris, en 1870-1871.

Michael Pakenham nous apprend qu’il fut proposé pour la Légion d’Honneur. Le 2 juillet 1871, il a reçu la Croix de bronze de la Société de Secours aux blessés des Armées de Terre et de Mer pour services rendus dans les ambulances du 9° bataillon. Même distinction pour services rendus à l’Ambulance du Grand Orient.

Nous savons cependant qu’en avril 1871, la mairie du X° arrondissement prie le docteur Gachet, aide–major aux ambulances du IX° bataillon de la Garde nationale, 100 rue du Château d’Eau et 16 rue Cadet (ambulance du Grand Orient) d’identifier des squelettes trouvés dans les souterrains de l’église Saint-Laurent. Demande réitérée. Nous ne connaissons pas les conclusions du rapport qui ne fut peut-être pas remis, interrompu par l’entrée des troupes versaillaises et les dizaines de milliers de blessés recueillis dans l’hôpital militaire Saint-Martin où il exercera jusqu’au 5 juin. 

1872 – Auvers-sur-Oise,
un tournant dans la vie de Gachet 

Il y établit sa résidence à la campagne, et conserve son adresse professionnelle parisienne. Charles-François Daubigny un adepte de l’eau-forte y réside déjà. Les futurs impressionnistes le considèrent comme leur maître. Ses amis se nomment Corot, Courbet et surtout Monet, ils sont également graveurs. En septembre, Gachet réalise sa première gravure. Guillaumin l’accompagne dans cette réalisation. Il choisit un pseudonyme pour signer, ce sera Paul Van Ryssel. Ryssel est à l’époque le nom flamand de Lille, sa ville natale. En fin d’année, Richard Lesclide lui fait rencontrer Édouard Manet. 

La maison du Docteur Gachet vue par Paul Cézanne

 1873 – il débute avec Richard Lesclide une collaboration et réalise textes et gravures pour la revue Paris à l’Eau-forte qu’imprime Auguste Delâtre, l’imprimeur des impressionnistes, un ami de Daubigny.  C’est lui qui imprimera les premières gravures de Gachet. Paul Cézanne travaille à Auvers-sur-Oise. Il loue une maison près de son ami Gachet. Revenant d’une visite chez Pissarro à Pontoise, il se fait arrêter par des gendarmes.  Il se recommande de Gachet qui est devenu un notable. Les gendarmes l’accompagneront pour vérifier. Le 21 juin, c’est la naissance de son fils Paul-Louis à Auvers-sur-Oise.

Chez Gachet Cézanne, Pissarro et Guillaumin se mettent, tous les quatre, à graver de concert. Ils signeront ces gravures d’une manière particulière. Pour Paul Van Ryssel (le Docteur Gachet) : un canard ; Pour Camille Pissarro : une fleurette (une marguerite?…) ; Pour Paul Cézanne : un pendu ; Pour Armand Guillaumin : un chat. Pour Guillaumin, ce sont ses premières gravures, pour Cézanne, ce seront les seules. Les gravures réalisées par Pissaro chez Gachet seront suivies d’autres, magnifiques. Pissarro contribuera, dès 1890, avec Charles Maurin, Mary Cassatt et Eugène Delâtre (Eugène est le fils d’Auguste)  au renouveau de l’eau-forte en couleurs.

A la même époque, le Docteur Gachet est membres de plusieurs associations, certaines à l’esprit « potache » et d’autres plus sérieuses.

Gachet devient membre des Éclectiques

Le 3 novembre 1873, Paul-Ferdinand devient membre de la société des Éclectiques. Il est parrainé par son ami Régamey. Il  participe aux dîners, un lundi par mois, parfois au Rat mort.  Créée le 8 avril 1872, l’association réunit poètes et aquafortistes. Il y rencontre Le peintre et graveur Emile Bin. Chaque invitation est une gravure humoristique voire irrévérencieuse réalisée par un des sociétaires. Il réalisa au moins 25 gravures sous son pseudonyme Van Ryssel. Ils fréquentent ensemble les Dîners Lamarck  en l’honneur du naturaliste.

Claude Monet, impression, soleil levant, 1872, ce tableau va donner
leur nom aux Impressionnistes

1874 – Première exposition des Impressionnistes, du 15 avril au 15 mai, 35 boulevard des Capucines, dans les studios de leur ami le photographe Nadar.

1875 – Blanche Gachet, son épouse, décède le 25 mai. Il ne se remariera pas.

1877 – En mai, Félix Buhot vient lui rendre visite à Auvers-sur-Oise. C’est un peintre originaire de Valogne et un très grand graveur, précurseur dans ce domaine.

Renoir, portrait d’Eugène Murer, 1877

Paul-Ferdinand Gachet est médecin mais  les artistes le considèrent comme l’un des leurs. Il se lie d’amitié avec Eugène Murer, (son vrai nom: Hyacinthe-Eugène Meunier). Il est pâtissier boulevard Voltaire et s’intéresse à la peinture. Ils vont créer Les Mercredis du Boulevard Voltaire.

À ces dîners viendront de temps en temps Sisley, Pissarro, Renoir, Monet, Cabaner…

Murer se mettra à la peinture à leur contact, mais il est surtout leur mécène, (dans sa collection Van Gogh, Monet, Cézanne, Pissarro,  Renoir, plus de 30 tableaux…).  Murer mourra ruiné en 1906, à Auvers-sur-Oise, où il est enterré. Seul Gachet sera présent à ses funérailles alors que Murer avait été très généreux avec un grand nombre d’artistes. Un des pâtissiers de Murer a dit de lui : «C’est moi qui fais la pâte et c’est le patron qui achète les croûtes »

1879 – Le 17 janvier, alors qu’il est dans le train de Paris à Auvers-sur Oise, une collision avec une locomotive se produit.  Paul-Ferdinand Gachet est blessé au niveau du foie, c’est un petit miracle car son wagon est très endommagé. 

Accident par Van Ryssel (Docteur Gachet)

1882 –Il est membre du Club des Incohérents, créé en octobre 1882. L’un des membres les plus influents est Alphonse Allais. Le but est de se moquer de tout et de rien et surtout de mettre les rieurs du côté des artistes qui exposent. Ce club fait actuellement la une de l’actualité -19 oeuvres retrouvées, devenues trésor national vont rejoindre le Musée d’Orsay- : il expose à la Société des beaux-arts de Lille. Sa gravure «La Fileuse» d’après Jean-François Millet est publiée dans la revue l’Artiste.

1883 – juin, Paul-Ferdinand est médecin adjoint de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord arrondissement d’Herblay.

1884 – juin, Il devient Médecin Inspecteur des Écoles du 18ième arrondissement. 

Le 10 août, il sauve de la noyade dans l’Oise un dénommé Antony Abrassart. Sa notoriété s’étend. 

1885 – octobre,  il est membre à vie de la SPA. En 1843, il sauvait plusieurs chevaux lors d’un incendie. Le toit du bâtiment s’écroulait après qu’il soit sorti avec le dernier cheval, il avait 15 ans….Il est membre actif de la Société des Sauveteurs Médaillés de Seine et Oise.

Le Musée de Montmartre de nos jours. La balançoire de Renoir a été reconstituée.
(Photo de Dominique Germond 2019)

1887 – Il est membre de la Société du Vieux Montmartre. Le 4 juin 1886, neuf Montmartrois se réunissaient au Rocher Suisse. Le peintre et graveur Emile Bin qui a eu notamment comme élèves Paul Signac, Henri Rivière et Charles Léandre, présida le premier banquet de la société du Vieux Montmartre créée, par arrêté préfectoral du 26 août 1886. Emile Bin,  Maire du XVIII earrondissement de 1883 à 1889, sera révoqué pour ses idées boulangistes. On peut donc penser que c’est lui, qui incite le Docteur Gachet à devenir membre. Celui-ci figure dans le fascicule n°3, de 1887, qui évoque la création d’un Musée Montmartre. Qui sera inauguré en 1960 !!!…Paul Gachet fils a fait don à l’association Le Vieux Montmartre d’un ensemble de 6 volumes avec plus de 300 pièces.

Admirateur du savant Lamarck, il est membre fondateur de la Société du Dîner Lamarck avec entre autres Émile Bin.

1888 – Une proposition pour obtenir la Légion d’Honneur est envoyée une nouvelle fois.

1890 – Membre d’Honneur de la Société de Sauvetage. Membre de La Société des Artistes Indépendants. On y trouve Seurat, Signac, Redon, Guillaumin, Henri Cross, Le Douanier Rousseau entre autres et ses œuvres sont exposées à leurs côtés. Sa gravure La Fileuse d’après Jean-François Millet est publiée dans la revue l’Artiste.

Et Vincent Van Gogh 
rend visite au Docteur Gachet à Auvers-sur-Oise

Le 21 mai 1890, Vincent Van Gogh se rend chez le Docteur Gachet à Auvers-sur-Oise. Son frère Théo, conseillé par Pissarro, a organisé cette rencontre. Elle sera suivie de nombreuses autres. Van Gogh ne passera que 70 jours à Auvers-sur-Oise.

Van Gogh, Mademoiselle Gachet dans son jardin à Auvers-sur-Oise

Paul-Ferdinand Gachet, grâce à cette venue, deviendra célèbre dans le monde entier. 

Le 25 mai, Vincent fait sa seule gravure (eau-forte) chez Gachet, c’est L’Homme à la Pipe ou Portrait du Docteur Gachet qui sera imprimée par Delâtre. 

Van Gogh, L’homme à la pipe ou Portrait du Docteur Gachet

Le 4 juin, il peint le fameux portrait du docteur Gachet. En fait, il y a deux versions, Vincent offre la «copie» à Gachet, c’est elle qui se trouve au Musée d’Orsay.

Le 8 juin puis le 22 juin, Gachet reçoit Vincent et Théo Van Gogh avec son épouse et leur fils prénommé Vincent (il a 6 mois).

Le 27 juillet 1890, Vincent se tire une balle en plein cœur. Le patron de l’auberge où réside Van Gogh prévient Gachet. Ce dernier écrit à Théo pour le prévenir et se rend au chevet du blessé.

Le 29 juillet, à 1h30 du matin, Vincent meurt, il a 37 ans. Vincent Van Gogh est inhumé le 30 juillet, la concession est de 15 ans. Gachet continue ses relations avec Théo Van Gogh qui meurt à Utrecht moins de 6 mois après son frère.

1892 – Le Docteur Gachet est médecin des écoles du XVIIIe.

1894 – Janvier, son ami d’enfance Armand Gautier meurt ainsi qu’un autre ami, le grand graveur Norbert Goeneutte que Gachet soignait. Il est enterré à Auvers-sur-Oise.

Le docteur poursuit sa vie à Auvers-sur-Oise. Il grave et peint tout en continuant à exercer. Hanté par les recherches de Samuel  Hahnemann sur l’homéopathie, il observe les effets des médicaments sur lui et les siens. Les plantes de son jardin d’Auvers-sur-Oise servent pour ses préparations : Bryone, Belladone, Charbon végétal, Lappa Major (Grande Bardane), Solanum Dulcamara (dépuratif), Tropaeolum (Capucine), etc….

La trousse du Docteur Gachet. Il s’est passionné toute sa vie pour l’homéopathie.

1905 – Touché par les décès de son frère, sa belle-sœur, un neveu, il commence à donner des œuvres de sa collection, en particulier son portrait gravé au Ryksmuseum.

Les 10 et 11 juin, on exhume les restes de Vincent Van Gogh pour une réinhumation avec son frère. Une concession à perpétuité est payée.

Le 9 janvier 1909, Paul Ferdinand Gachet s’éteint chez lui, à Paris d’une insuffisance cardiaque. Il sera inhumé au cimetière du Père Lachaise, le 14 janvier.

Ses deux enfants, Marguerite (1868-1949) et Paul Louis (1873-1962), s’attacheront à maintenir le souvenir de leur père. Son fils, sous le pseudo de Louis Van Ryssel, va peindre.

Les archives de Gachet seront collationnées par son fils et restent toujours très utiles aux chercheurs du monde entier. Une très grande partie des tableaux de la collection du docteur Gachet sera offerte au musée du Louvre.

L’auteur remercie Élodie Perrault, directrice de la Maison du Docteur Gachet, Isabelle Ducatez et Pauline Clément-Bayer de l’Association « Le Vieux Montmartre » pour l’accueil et l’aide précieuse apportés 

Documentation Gérard Jouhet
Paul Gachet : « Le Docteur Gachet et Murer » Éditions des Musées Nationaux 1956.
Catalogue de l’exposition en 1999 « Un ami de Cézanne et Van Gogh, le Docteur Gachet ».
Plaquette de 16 pages éditée par la Maison du Docteur Gachet.

A suivre, une Vidéo des Nautes de Paris à partir des recherches et illustrations réunies par Gérard Jouhet

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