Quand Gérard Jouhet nous présente Eugène Delâtre

La mort en fourrure peint vers 1897, une allégorie de la syphilis qui faisait des ravages en cette fin de XIX^e siècle.

Rendez-vous était pris, début novembre, pour découvrir avec Gérard Jouhet l’un des spécialistes d’Eugène Delâtre, quelques secrets concernant les gravures et dessins exposés dans le cadre de l’exposition présentée au musée de Montmartre, jusqu’au 12 janvier 2014, sur le thème :

« Impressions à Montmartre ; Eugène Delâtre & Alfredo Müller ».

Notre guide avait été séduit, voici quelques années par  la beauté de la Montmartroise, la première gravure signée Delâtre dont il avait fait l’acquisition. Cette passion n’a jamais faibli et il a ainsi, petit à petit, découvert des œuvres toutes plus étonnantes et fascinantes les unes que les autres, autour du thème de Montmartre à la fin du XIX^e siècle. La variété des genres explorés et maîtrisés, la technique d’impression en couleurs, une mise en œuvre à la fois douce et nuancée,  à une époque où l’imprimerie ne maîtrise pas encore toute la finesse de  la reproduction des œuvres d’art en couleurs ont achevé de le séduire.

Delâtre, c’est aussi une famille

Une visite des salles permanente du musée, notamment celle consacrée au Chat Noir, nous a permis de croiser ce figurant.

Un père imprimeur d’art, un grand-père, des enfants… les portraits sont présentés ici, un par un, par notre guide…

Ce fils d’imprimeur semble très tôt avoir démontré une réelle attirance pour le dessin, l’aquarelle, la gravure et l’impression au contact des artistes de la butte qui fréquentaient l’atelier des Delâtre. Les murs de l’imprimerie étaient couverts de dessins et de peintures. Chaque gravure présentée ici explore de manière toute personnelle une facette de son travail et de ses recherches réalisées avec les artistes de la Butte. Il illustre ainsi la variété des grands courants de l’époque.
Son œuvre est celle d’un témoin qui installé à Montmartre voit disparaître le village de sa jeunesse, la destruction des moulins, la disparition du maquis traversé par de nouvelles rues qui y sont tracées puis percées.

(photos : Dominique Germond)