Droit et justice

Les Archives nationales nous racontent preuves à l’appui des histoires vraies de faux et faussaires

La directrice des Archives nationales :
Marie-Françoise Limon-Bonnet

Si les Archives nationales sont la mémoire de la France, elles collectent, classent, inventorient, conservent, restaurent, communiquent et mettent en valeur les archives publiques.

La directrice nous accueillait pour nous présenter la nouvelle exposition. Elle sait que présenter l’exposition, Faux et faussaires, du Moyen Âge à nos jours, aux Archives nationales peut étonner.

L’exposition est à découvrir jusqu’au 3 février. Elle a été préparée avec la Banque de France.

Aujourd’hui, elles communiquent sur les faux qui mettent en relation un expert, un faussaire et un dupe, du Moyen-Âge à nos jours.

Les Archives nationales reçoivent les Archives provenant des administrations centrales de l’État, les archives des notaires de Paris et des fonds privés d’intérêt national. Elles ont été créées durant la Révolution française, afin de conserver les archives de l’État central. Elles sont aujourd’hui, le plus grand centre d’archives d’Europe.

Leur mission est de protéger tous les documents officiels de l’État ; les faux appartiennent à l’Histoire de la France.

Arnaud Manas, chef du service du Patrimoine historique et des Archives de la Banque de France, nous parlant de Napoléon 1er et de fausse monnaie.

Quatre thèmes ont été choisis et nous ont été présentés par les commissaires Aude Rœlly conservatrice générale du patrimoine, responsable du département de l’Exécutif et du Législatif aux Archives nationales et Arnaud Manas de la Banque de France.

La fausse monnaie «  Quand le faux fait fortune » 

L’argent, l’argent ! Battre monnaie, imprimer des billets, répond à un appât du gain, une pratique appartenant au combat des Anarchistes mais peut aussi servir des desseins politiques afin de déstabiliser un pays comme Napoléon 1er a fait en inondant de fausses monnaies l’Autriche qui a ainsi connue une crise monétaire, une opération reconduite auprès des Anglais, des Russes, des Prussiens.

Pendant la Révolution, panoplie de faussaire pour la réalisation de faux bons de caisse patriotique, faux billets, assignats vers 1790-1792
1906, Des faux ont circulé dans le quartier du Luxembourg
Faux billet de 100 francs réalisé par Ceslaw Bojarski

Faux titres et faux papiers « Un faux air de respectabilité » 

La falsification de documents nés pour remplacer des actes perdus accompagnait souvent de lourdes tromperies lorsqu’il s’agissait d’héritage. Les fausses généalogies ont sans doute eu un grand succès. Les faux autographes constituent une source rémunératrice pour le faussaire face à l’acquéreur qui est parfois un vrai candide.

Un question d’héritage : un faux sceau du comte d’Artois (Robert II décédé en 1302) a permis à Mahaut d’Artois de succéder au défunt bien que son petit-fils Robert l’ait contesté. Le Parlement de Paris confirmera Mahaut en 1318. Son décès en 1329, relance la succession. En Avril 1331, les confessions de Jeanne de Divion présentées ici révèlent la supercherie et relance l’affaire lors du procès de Robert d’Artois.
Un écrit de Vercingétorix (né vers 82 av. J.-C. – décédé vers 46 av. J.-C.)???? Un des nombreux faux vendus (environ 27 000) par le faussaire Vrain-Lucas (1816-1881) au mathématicien Michel Chasles passionné par l’histoire et les sciences.
Le faux bordereau forgé par le commandant Henry sera attribué au Capitaine Alfred Dreyfus, en 1894, après les analyses et arguments de l’expert Alphonse Bertillon, chef de l’identité judiciaire de la préfecture de la police de Paris. 1898, ce sera la publication du célèbre article de Zola :  » j’accuse! » Le 12 juillet 1906, il sera enfin reconnu innocent.
L’atelier Michel Bernstein, il a fait des faux papiers documentés, aussi vrais que des vrais, pour sauver des vies pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le faux en art « Des experts en porte-à-faux »

Comment contrer les faussaires en art ? Là est la question ? Les commissaires nous rappelle que : « copier pour apprendre, imiter pour rendre hommage : ces pratiques ont toujours existé dans le domaine des arts et sont parfaitement légitimes. » Mais faire passer des œuvres imitées pour des originaux, là est la fraude. La signature confirme-t-elle que c’est de la main du maître ? Pour l’archéologie, les découvertes posent d’autres questions.

 » Comment authentifier une sirène quand on en a jamais vu ? « 

Une tiare restée peu d’années au Louvre, démasquée en 1896, celle qui aurait pu être du roi Scythe Saïtapharnès.
Le célèbre collier de Marie-Antoinette, un bijou de cinéma qui nous rappelle cette histoire rocambolesque.

La contrefaçon « Dans la valse des faux semblants

Les expositions internationales vont aiguiser l’imagination des contrefacteurs et imitateurs ou comment vendre un produit qui n’a pas remporté de prix.

Le succès du papier à cigarette Job a généré à la famille Bardou bien des problèmes et intéressé la fausse monnaie…
La Bénédictine, une source d’inspiration pour les peintres et affichistes mais aussi une boisson qui a séduit des imitateurs.
Des objets pour les boutiques
Le chocolat Menier se défend

Un autographe de Vercingétorix, l’histoire qui a inspiré Les faux-monnayeurs à André Gide ; le différend opposant Robert d’Artois à sa tante la comtesse Mahaut d’Artois évoqué dans les Rois Maudits de Maurice Druon ; L’histoire du collier de Marie-Antoinette, un faux tableau du peintre Vlaminck « le fumeur à la pipe » révélé sous la lumière UV en 2005, et d’autres objets rares expertisés sont à découvrir.

Nous ne vous avons pas parlé des peines encourues. Elles ont évolué au fil du temps à vous de les découvrir lors de votre visite.

Retrouverez-vous le poids de la barre d’or, 12kg5, dans une des copies ?

Des histoires à découvrir ou à retrouver, des jeux tout au long du parcours pour les petits et les grands. Des surprises et même un atelier pour apprendre à reconnaitre les faux billets le Week-end, sinon une vidéo vous informera sur les points à retenir pour vérifier en toute sérénité (touchez, regardez, inclinez).

Retrouvez sur le site des Archives, les conférences et animations proposées. Des visites guidées pour les individuels de 14H30 à 16h pour 8 euros : 7-14-21-28 novembre puis en décembre et janvier.

Une visite qui réserve bien des surprises et même de fausses nouvelles « Fake News ».

Hôtel de Soubise, 60 rue des Francs-Bourgeois, 75003, Paris
Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 17h30 et samedi et dimanche de 14h à 19h,
Fermeture les mardis et 25 décembre- 1er janvier

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