
Albert Maignan dans son atelier, peint par Emile Charles Bitte en 1892
11 mars 2016, l’artiste Albert Maignan est de retour, au 1 rue La Bruyère (Paris 9e) pour l’exposition : « Dans l’atelier d’Albert Maignan, peintre et décorateur singulier du Paris fin de siècle ».
Cet hôtel particulier qui appartenait à son beau-père le peintre Charles-Philippe Larivière avait été rehaussé, afin de lui permettre de travailler sur ses grands formats.

« La fortune passe », présentée au salon de 1895. Un sujet de préoccupation pour les actionnaires réunis sur les escaliers de la Bourse

Les travaux préparatoires pour « La Muse verte », 1895 sont présentés dans l’atelier au 4e étage.
Peintre et décorateur Albert Maignan était, depuis 1872, membre de l’Association des artistes, peintres, sculpteurs, architectes, graveurs et dessinateurs devenue la Fondation Taylor. En 1879 après le décès du Baron Taylor, il est entré au comité. Il sera vice-président puis président de la Fondation, de 1905 à sa mort en 1908. Son épouse, elle-même artiste peintre décédée en 1947, a légué par testament leur maison-atelier de Paris à la Fondation qui s’y est installée et l’anime depuis 1949.
Il avait lui-même légué au musée de Picardie (Amiens) ses collections archéologiques et son fonds d’atelier. Les équipes de la fondation et du musée se sont unies pour nous offrir cette exposition qui s’articule en deux parties : « Albert Maignan, décorateur du Paris fin de siècle », du 11 mars au 7 mai et « Les Voix du Tocsin, genèse et résurrection d’un chef-d’œuvre », du 11 mars au 16 juillet 2016.
Le décorateur du Paris fin de siècle

La galerie au sous-sol présente les travaux préparatoires pour la chapelle Notre Dame de Consolation.

Coupole : chapelle Notre Dame de Consolation en souvenir des victimes décédées lors de l’incendie du Bazar de la Charité le 4 mai 1897
Il est l’auteur de nombreux décors réalisés dans Paris.
On pourra ainsi découvrir des esquisses, dessins et peintures préparatoires pour des murs, des plafonds, des dessus de porte, des panneaux pour des tapisseries, des vitraux ou encore des toiles qui seront marouflées in situ.

Esquisses, dessins, peintures préparatoires pour les éléments d’un des murs, avec trois portes, du grand foyer de l’Opéra-Comique. Ses thèmes la musique, le théâtre et le chant, à gauche les Noces de Jeannette, à droite, Zampa ou la Fiancée de marbre
On peut ainsi juger du soin apporté aux détails sur ses grands travaux, pour le restaurant le train bleu gare de Lyon (en ouverture de cet article), la salle des fêtes de l’exposition universelle de 1900, la salle de conférences du Sénat, le foyer de l’Opéra-Comique après l’incendie de 1887, le salon des lettres à l’Hôtel de Ville après l’incendie de la Commune, l’hôtel de Homberg, rue Murillo.
Les Voix du Tocsin sont déroulées

Vue sur la toile : « les Voix du Tocsin », 120 kg avec son support
Roulée depuis 1918, la grande toile des Voix du Tocsin, 5,50×4,50 m a été déroulée le 12 novembre 2015 au musée de Picardie. Début mars, la toile a quitté le musée de Picardie à Amiens pour être transportée à la Fondation Taylor et installée dans son atelier parisien où elle va être restaurée devant le public.

La première équipe chargée de l’installation de la toile « Les Voix du Tocsin » dans l’atelier. A gauche Tiago Martins et Sarah Crespeau, à droite Emmanuel Joyerot et Eve Froidevaux
Une première équipe l’a déroulée, consolidée, tendue afin de supprimer les déformations dues au roulage et a installé des bandes de tension. Le verso a été nettoyé. Le nettoyage du recto a déjà permis de repérer des lacunes. Leur travail sera achevé quand la toile sera accrochée prête pour les travaux de restauration qui se feront à la verticale.

Une seconde équipe va venir ausculter la toile et la restaurer sous les yeux des visiteurs, jusqu’au 16 juillet 2016.
A découvrir du mardi au samedi de 14h à 20h, entrée libre
Photos : Dominique Germond
Pingback: La Fondation Taylor après deux années Covid a repris les expositions | Nautes de Paris
Pingback: La Fondation Taylor remettait ses prix le 15 janvier au théâtre Saint-Georges | Nautes de Paris