Chanteurs et chanteuses de variétés parisiennes

L’A.B.C. illustre trente ans de l’histoire du music-hall à Paris

1934, Tino Rossi repéré à Marseille, monte à Paris à la demande des disques Columbia. Il fait ses débuts au music-hall sur la scène de L’A.B.C. qui vient d’ouvrir. Il y interprète le « Tango de Marilou », son premier tube. 

11 boulevard Poissonnière, voici où se trouvait l’A.B.C
Programme illustré par Léon Ledoux directeur de 1949 à 1964

L’ancienne salle du Plaza, construite en 1929 par l’architecte Farge, 11 boulevard Poissonnière, prend le nom de Pavillon, en 1932, avant d’être reprise et transformée en un établissement prestigieux par le compositeur Mitty Goldin, en 1933. Il lui donne, dès 1934, le nom d’A.B.C. théâtre du rire et de la chanson afin d’être en tête de la liste alphabétique des salles de spectacles.

Dans les années 60, Jean-Claude Pascal passera en vedette sur la scène de l’A.B.C.. L’illustrateur Jean-Claude Trambouze résume ici le programme . On y voit Los Machucambos dont c’est le premier spectacle.

Il monte des programmes de quatorze jours, puis de deux à trois semaines, avec un prix de place accessible à un large public. La vedette y a un tour de chant de 20 minutes. Tous les artistes de l’époque qui sont déjà connus et qui ne sont pas des débutants passeront sur cette scène de référence. En octobre 1935, Mireille y interprète des chansons de Jean Nohain. Mars 1937, Édith Piaf chante « Browning, petite histoire à l’usage des gangsters » et « Un Jeune Homme chantait » écrites par Raymond Asso. 

Mitty Goldin est le pseudonyme de Mitty Goldenberg. Il quittera la France en 1940 et reviendra en 1945. La salle restera ouverte pendant l’Occupation.

En mars 1938, Charles Trenet qui a été associé durant trois ans à Johnny Hess tout en écrivant des chansons comme « Vous qui passez sans me voir » pour Jean Sablon ou « Y a d’la Joie » pour Maurice Chevalier monte seul sur scène. La tête d’affiche est Lys Gauty. Mais son humour, sa gaité avec « Boum ! », le rythme « la polka du roi », la poésie « Fleur Bleue », la fantaisie de « Je chante », le propulsent au titre de vedette de la soirée. En 1939, Jean Sablon qui a été le premier à utiliser un micro à Bobino est à l’A.B.C. pour y interpréter « Paris tu n’as pas changé ». En novembre 1940, Johnny Hess y entonnera « Je suis swing ». Mais le directeur Mitty Goldin dont le nom de famille est Goldenberg doit quitter la France et reviendra en 1945 reprenant alors la direction de son music-hall.

Une photo du spectacle qui a tenu l’affiche durant sept mois.

En 1949, il s’associe à Léon Ledoux et une cinquantaine d’opérettes va être montée. On peut citer « Paris s’amuse » (1949). Parmi les auteurs Francis Blanche et du côté des vedettes, Mistinguett, Henri Salvador, André Randall et un trio d’Américaines les Peters Sisters. En 1950, « Mille et une folies », un spectacle de cirque est écrit par Mitty Goldin et Gilles Margaritis, qui créera pour la télévision en 1956, la Piste aux Etoiles. Le clown Rhum y retrouve le jongleur Italo Medini aux côtés de l’acteur Roger Caccia.

Affiche Columbia de Gaston Girbal. Un accident de voiture d’Edith Piaf va interrompre ce spectacle.
1500 représentations pour La Route fleuri, créée par Georges Guétary

En 1951, « La P’tite Lili », mise en scène par Raymond Rouleau sur un livret de Marcel Achard et une musique de Marguerite Monnot, réunit, durant sept mois, Édith Piaf, Robert Lamoureux, Eddy Constantine. Le spectacle devra s’interrompre car la chanteuse a été victime d’un grave accident de voiture.

En 1952, Gilles Margaritis met en scène en avril « Autre chose » une revue de Pierre Dac, Francis Blanche, Roger Pierre interprétée par les auteurs avec Henri Salvador sur une musique de Marguerite Monnot.

L’année s’achèvera avec le succès de « La Route fleurie » (1500 représentations) de Raymond Vinci sur une musique de Francis Lopez avec Georges Guétary et Bourvil. 

Bd Poissonnière une plaque commémore, cinq ans de représentations de
La Route fleurie

Après le décès de Mitty Goldin en 1956, Léon Ledoux continue seul cette aventure qui s’essouffle. 

Le public se tourne davantage vers le cinéma, de nouveaux rythmes arrivent, le public n’est plus au rendez-vous.

1962, un des deux premiers 33 tours des chats Sauvages avec Dick Rivers

Les années soixante mettront en scène les Chats Sauvages et Dick Rivers durant trois semaines (janvier 1962), avec une vingtaine de chansons, des guitares Fender et une chambre d’écho. La même année, Juliette Gréco avec Henri Patterson et son orchestre y enregistrera en public son nouveau tour de chant pour les disques Philips qui intègre « Jolie Môme » et « Paris-Canaille ».

En décembre 1962, Léo Ferré y enregistre des chansons qui figurent sur son disque : « Flash ! Alhambra- A.B.C. » sorti en 1963. En février 1963, Fernand Raynaud prend la suite avec les différents personnages de ses sketches sans décor.

La salle sera détruite en 1964 et remplacée par un cinéma inauguré en 1965. Le 31 décembre 1981, le cinéma ferme ses portes définitivement. Un magasin de Puériculture est actuellement à son adresse.

Documentation : Les Nautes de Paris

Commentaires

  • SCHWEITZER m
    Comment posted on 11-20-2021 Reply

    Les chaussettes noires s’y produisent en 1961 avec Eddy Mitchell et en première partie Orlando…. c’est loin

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