Parallèlement à la grande exposition Peindre la Mémoire de Boris Zaborov, à la Ferme ornée, Valérie Dupont-Aignan directrice artistique de la Maison Caillebotte (Yerres) propose de découvrir, jusqu’au 31 août prochain à l’Orangerie, Matière-Lumière de l’artiste plasticienne Evi Keller (née en 1968).

L’artiste consciente d’être entre le soleil et la terre, a imprégné sa vie de l’énergie solaire. Ses créations sont là pour nous transmettre cet état de conscience, la force cosmique, l’énergie du feu céleste qui lui a permis de trouver sa forme d’expression, la transformation de la matière par la lumière.
Ainsi que le souligne, en préface du catalogue, Valérie Dupont-Aignan « Depuis près de 30 ans l’artiste travaille à « matérialiser la lumière et à spiritualiser la matière. »… Elle nous offre tout l’univers et davantage, un voyage spirituel… »

Les quatre éléments, l’air, le feu, l’eau, la terre, sont au cœur de son travail, appliqués aux fines couches de films plastiques transparents, « matière organique-synthétique… mémoire d’une lumière fossilisée… lien ciel-terre« , qu’elle superpose, réalisant des œuvres de grandes dimensions comme autant de portes bleues qui ouvrent vers les étoiles. Elle utilise des pigments, minéraux, végétaux, cendre, encre, vernis. Elle dessine, écrit, peint, grave, sculpte. Elle gratte, efface, trempe mais aussi brûle. L’œuvre en gestation affronte les intempéries, le vent, la pluie, le soleil. Elle va, parfois, jusqu’à la recouvrir de terre. Les épisodes sont non programmés, sont sans limite temporelle.
La photographie était première. Elle est, également, très présente dans cette exposition. Elle raconte une autre histoire de cette Matière-Lumière. Sous l’action de la lumière, elle a saisi la lente transformation de la glace.

Elle photographie, film, sonorise, réalise des performances. Son œuvre audiovisuelle (11 minutes) Matière-Lumière (Towards The light-silent transformations), présentée ici rend plus concret son message…

Elle a réalisé en 2023, la scénographie de l’opéra Didon et Enée d’Henry Purcell, livret de Nahum Tate, en collaboration avec la chorégraphe Blanca Li de l’Académie des beaux-arts et le chef d’orchestre William Christie directeur des Arts florissants, membre libre de l’Académie des beaux-arts. L’Opéra a été présenté à Madrid, Versailles, Compiègne et Barcelone.

A propos de sa mise en scène pour Didon et Enée, Evi Keller a déclaré :
« …Cette scénographie est habitée par des créations que je nomme Matière-Lumière et qui incarnent le principe cosmique de la transformation de la matière par la lumière. Elle se déploie sous la forme de trois voiles monumentaux, dont un triptyque translucide et trois sculptures-costumes pour les interprètes principaux. La Lumière est, selon moi, la plus belle forme d’expression de l’amour, et la source primordiale de la rencontre des deux âmes Didon et Enée… » (citation extraite de la description à lire sur le site de la Galerie Jeanne Bucher Jaeger)
La puissance de la lumière, qu’elle soit intérieure ou extérieure, elle l‘exprime dans son cheminement. Une prise de conscience à laquelle elle a donné le titre de Matière-Lumière. Sa démarche lui a valu, en 2023, le prix Carta Bianca « pour son accompagnement de femmes éprouvées par le cancer dans le processus de guérison » ainsi que de figurer parmi les 100 femmes de culture de l’année.
Représentation des œuvres d’Evi Keller : Courtesy Jeanne Bucher Jaeger Paris Lisbonne
Samedi 7 juin, La Maison Caillebotte dans le cadre d’un « Week-end à la campagne » propose :
14h30, une visite guidée gratuite du parc.
16h, une déambulation chorégraphique et musicale dans le parc : « Promenade enchanteresse »
17h rendez-vous avec l’artiste Evi Keller, à l’Orangerie
