Janvier 2023, au Pavillon Comtesse de Caen (27 quai Conti, Paris 6e) était présenté l’univers créatif de Christian de Portzamparc, lauréat du 3e Grand Prix d’Architecture de l’Académie des beaux-arts – prix Charles Abella. L’exposition fermait ses portes le 25 janvier 2023.
L’exposition vous fera découvrir une sélection de maquettes, dessins, croquis originaux et détails sur des projets et réalisations du Lauréat, parmi les plus emblématiques, à Suzhou, New York , Séoul, Rio, Shanghai, Louvain, Berlin, Bruxelles en voici un bref aperçu.
A Paris, l’aventure a commencé avec L’Îlot ouvert
Dans les années 60, l’ensemble de logements des Hautes Formes (Paris XIIIe) va lier étroitement architecture et urbanisme. Christian de Portzamparc conçoit sur un terrain en impasse, un ensemble avec une rue, une cour, des arbres en pleine terre.
L’architecte renouvelle la vision de la structure urbaine, du quartier avec ce qu’il nomme l’« îlot ouvert ». Il fait entrer le soleil, la lumière, tout en préservant une sorte d’intimité. « Il y va d’une nécessaire harmonie ».
Son projet urbain pour le quartier Masséna (Paris XIIIe) a fait intervenir une trentaine d’architectes répondant à cette exigence. Plus récemment dans le XIIe, la Sorbonne nouvelle, classée site en secteur de « mise en valeur du végétal », en est la parfaite illustration.
« Dans les villes il y a le passé immense, le présent toujours en activité et le devenir où l’on souhaite des transformations. Mon activité d’architecte et d’urbaniste a toujours été de travailler sur des morceaux de ville pour les changer. »
Le ruban de Moebius
Dès 2013, en Chine au bord du lac Tai, dans une plaine déserte, il a inscrit dans un projet de ville future le centre culturel de Suzhou.
Il rassemble, aujourd’hui, un opéra de 1 600 places, une salle modulable de 600 places, deux musées, un centre d’exposition, un centre de conférences, cafés, restaurants, cinémas, des galeries commerciales, sur une surface totale de 202 000 m² répartie au Sud et au Nord le long de l’axe urbain en deux ailes. Un long ruban, idée qu’il va reprendre explorant les possibilités offertes par ce ruban de Moébius. Il s’enroule et passe d’une aile à l’autre en toiture puis en paroi de façade en formant un huit qui traverse l’axe piéton à 40 mètres de haut pour cadrer l’ouverture visuelle sur le lac reliant l’eau, le ciel et la ville. « Ces ailes liées en huit par leur ruban représentent la dualité en mouvement sous forme de l’alternance ying et yang. »
Des tours et beaucoup d’autres réalisations
Devenu célèbre avec la construction de la Cité de la Musique, qui abrite différentes salles de concert, le Musée de la Musique et des logements. La musique est un autre centre d’intérêt et de réalisation pour ce créatif des beaux-arts qui soigne aussi l’accoustique.
Il est le premier architecte français à recevoir le Prix Pritzker en 1994.
LVMH le sollicite pour la construction du gratte-ciel symbole de sa marque (flagship) à New York, voisin de la tour Chanel. Il sera le premier à utiliser une géométrie fragmentée tout en respectant les exigences du règlement d’urbanisme de Manhattan.
Vous pourrez voir également les différentes maquettes préliminaires pour la réalisation de la tour résidentielle avec hôtel voulue par Gary Barnett. Dès 2005, elle oscillera vers les 400m. Le choix final en 2009 pour One57 sera de 306m-75 étages. Tournée vers Central Park, elle offre une vue à 360 degrés.
A Séoul, le flagship Dior « est un manifeste avec ses lignes blanches qui ondulent vers le ciel dans une subtile dissymétrie, évocation de la toile, genèse de toutes pièces de haute couture. » Nanterre a aussi ses réalisations comme la Tour Granite et des projets en attente.
Ainsi donc l’Académie des beaux-arts salue l’exemplarité de sa trajectoire dans le domaine architectural avec Le Grand prix Charles Abella pour l’ensemble de son œuvre.
Son diplôme et une Minerve symbole de l’Académie créée par Jean Anguera lui ont été remis par Dominique Perrault.
La cérémonie était accompagnée d’une discussion animée par Francis Rambert correspondant de l’Académie. Ces échanges ont souligné que Christian Portzamparc « accorde une grande importance à l’interaction entre l’espace urbain et l’être humain. Sans pour autant rejeter la forme, car son but n’est pas uniquement la réussite esthétique. »
Section architecture, évènements :
Pierre Antoine Galtier a salué le parcours de leur consoeur Renée Gailhoustet décédée, le 4 janvier 2023, à Ivry-sur-Seine.
Elle a œuvré dans le logement collectif et social et débutait avec la rénovation du centre-ville d’Ivry-sur-Seine. Sa première œuvre, dans les années 60, la Tour Raspail (96 logements, 6 ateliers d’artistes, à Ivry-sur-Seine) a été inscrite en 2022 aux Monuments Historiques.
Dominique Perrault a présenté un nouveau Concours d’architecture de l’Académie des beaux-arts (suivez le lien) .destiné aux architectes titulaires d’un diplôme d’État. Ce nouveau concours a pour thème en 2023 « Écritures ». Il aura lieu tous les deux ans et distinguera 4 projets représentatifs des nouvelles manières de faire l’architecture aujourd’hui. Ce concours aura lieu tous les deux ans en alternance avec le Grand prix. « Plus que les auteurs, il valorisera les projets en s’ouvrant aux démarches collectives et pluridisciplinaires représentatives d’une génération. «
Les 4 équipes finalistes seront éventuellement accueillies en résidence et invitées à développer leurs projets tout au long de l’année en vue d’une exposition au Pavillon Comtesse de Caen (Palais de l’Institut de France) qui sera accompagnée d’une publication. L’équipe lauréate, prix Charles Abella recevra 20.000 euros et les trois mentions, les trois autres finalistes 5000 euros
La réception des candidatures se fait sur la plateforme en ligne WIIN.io jusqu’au 15 mars 2023.
Le 18 janvier 2023 à 15 h, sera installée sous la Coupole de l’Institut de France l’architecte Anne Démians.
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