Architecte

Académie des beaux-arts : Jacques Rougerie a installé Marc Barani au fauteuil n°5 de la section d’Architecture

La présidente de l’Académie des beaux-arts aux côtés de l’architecte Jacques Rougerie

Le mercredi 8 juin 2022, journée mondiale de l’Océan, Jacques Rougerie l’Académicien architecte-océanographe, dont la Fondation Espace Mer (Institut de France) a été créée en 2009 pour transmettre aux jeunes la passion de bâtir le futur avec audace, prononçait le discours d’installation de son confrère Marc Barani, élu le 14 novembre 2018, au fauteuil précédemment occupé par Claude Parent (1923-2016) au sein de la section d’Architecture de l’Académie des beaux-arts.

Marc Barani avait choisi Jacques Rougerie pour cette très officielle cérémonie de l’Académie des beaux-arts sous la coupole de l’Institut national de France.

Jacques Rougerie travaille toujours sur la station SeaOrbiter, la sentinelle des mers.

Après les discours d’accueil de la présidente Astrid de La Forest et du secrétaire perpétuel Laurent Petitgirard, Jacques Rougerie avec poésie nous a invités à monter dans un bolide, embarquer, naviguer ou rouler le long de la côte méditerranéenne, suivre les lacets de la vie de cet architecte qui bâtit, échafaude, élève, édifie « un travail qui charie tous les domaines : urbanisme, sculpture, scénographie, littérature, anthropologie, sociologie, politique. »

Marc Barani (né à Menton en 1957) a été l’assistant du photographe Jacques Henri Lartigue « maître en lumière dont vous étiez l’ombre », dès 1977. Mais il a choisi l’architecture étudiée à Marseille, ainsi que la scénographie à la Villa Arson de Nice, l’anthropologie au Népal où il a mené « des expériences spatiales imprévisibles ».

Passage de témoin sous les applaudissements

A son retour, sa première œuvre d’architecte sera l’extension du Cimetière de Saint-Pancrace (Roquebrune-Cap-Martin) où repose sa famille et Le Corbusier dont il va restaurer le célèbre Cabanon. En 1989, il fonde son agence avec Brigitte Fryland.
Equerre d’Argent du groupe Le Moniteur en 2008, Prix d’Architecture 2013 remis par Aurélie Filippetti, Grande Médaille d’Or de l’Académie d’Architecture en 2018, année de l’inauguration de l’Auditorium André et Liliane Bettencourt du Palais de l’Institut de France. Parmi ses réalisations, citons, l’Ecole nationale supérieure de la photographe d’Arles (2014-2019). 

En région parisienne, il œuvre actuellement avec l’artiste Tatiana Trouvé pour la gare de Bagneux  (2013-2025) et avec l’artiste Stéphane Thidel pour la réalisation du centre technique de Vitry.

Hommage à l’architecte Claude Parent

Marc Barani va prononcer le discours d’hommage à son prédécesseur l’architecte Claude Parent.

Marc Barani dans le discours qui rend hommage à son prédécesseur Claude Parent a débuté en évoquant le lien, l’océan, qui relie Jacques Rougerie à Claude Parent. Ce dernier a travaillé avec Yves Klein le niçois, le créateur de ce Bleu Klein si spécifique. L’artiste, il l’avait rencontré en 1959, sur des projets d’architecture de l’air. Dans son discours d’installation, il avait déclaré : « Je rêve d’une ville dont le tissu urbain, dont les habitations sont à touche-touche, en continuité. Pensez à une coulée de lave sur les flancs du Vésuve, pensez à habiter l’océan et non sur l’océan, pensez à la forêt vierge que vous taillez à la machette pour forcer le passage, trouver votre bulle habitable. » 

Cette structure métallique culminera à près de 38 mètres. La Maison de l’Iran, deviendra la Fondation Avicenne. Elle est à la Cité Internationale Universitaire de Paris. Elle a été réalisée par Claude Parent avec André Bloc, Mohseine Foroughi, Heydar Ghiai. Elle est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, depuis 2008. (Photo : Marc Parent-Académie des beaux-arts)

Marc Barani souligne la recherche de correspondances de Claude Parent, de mouvement entre des univers différents pour « déplacer l’architecture ». A 28 ans, il a partagé avec André Bloc, fondateur du groupe Espace et de la revue Architecture d’aujourd’hui, le goût de l’art total. Il a eu, «  » une vie pleine de doutes et de violences  » (…) le besoin d’élever l’esthétique à un art de vivre », entre l’aérien et le massif,  le brutalisme et le constructivisme, la fascination pour la théorie de la fonction oblique, une obsession « fixer la vie sur des plans inclinés. »

Ainsi avec Paul Virilio « « le révélationnaire » qui puise dans la spiritualité la grandeur de l’espérance », ils inversent les codes. En 1966, ils conçoivent l’église Sainte Bernadette du Banlay, à Nevers (inscrite au Monuments Historiques en 2000). Une sorte de Bunker sacré pour se protéger de l’ignorance en dénonçant la violence de la guerre, en évoquant le mur de l’Atlantique. La toiture du monolithe de béton laisse entrer la lumière. 

Aurélie Filippetti, qui avait remis à Marc Barani en 2013 son prix d’Architecture, va lui remettre son épée.
Marc Barani admire la finesse de l’épée.

L’Epée de l’académicien est remise par Aurélie Filippetti

Ses  deux filles partagent sa passion. Léa aménage ses projets et Cécile qui en conçoit le mobilier a dessiné son épée « Sa forme est générée par la juxtaposition rayonnante d’une même tige d’acier. Une seule déformation du brin suffit pour évoquer la poignée, la garde et la lame. C’est le vide contenu au cœur des 19 brins de l’épée qui en fait sa substance, son souffle. En numérologie, le nombre 19 signifie un nouveau départ. »

Une idée qui a fasciné l’auditoire, dans la cour de l’Institut,
Les Tambours du Bronx.

Pour agrémenter cette journée exceptionnelle et parce que Claude Parent les aimait, Marc Barani a souhaité que soient là les Tambours du Bronx pour une prestation qui a fasciné les présents.

Les académiciens Marc Barani, Xavier Darcos chancelier de l’Institut de France, Laurent Petitgirard secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts, une rencontre peu habituelle avec les Tambours du Bronx

Les Tambours du Bronx existent depuis 25 ans, ils se définissent comme : « Une production collective de gestes et de fièvre, une chorégraphie où la force s’emballe, où la cadence s’électrise, où les voix se font cris, le tout dans une cohésion violemment esthétique. Être là, entiers, debouts et battre le fer comme s’ils allaient mourir demain. Et recommencer. »

Les Tambours du Bronx à l’Institut de France, un événement retentissant

« Ils sont nés en 1987 dans une commune adjacente à Nevers (Nièvre), à Varennes-Vauzelles. Quartier de cheminots et d’ouvriers, ce Bronx local engendre un bloc, une meute au milieu des machines. La cadence de l’usine et des ateliers sera son rythme. Le quadrillage urbain se fera motif et la musique surgira de leur matière première, le métal. Des bidons, des mailloches :  Être radical c’est effectivement « prendre les choses à la racine ».

Les discours de cette installation sont déjà en ligne sur le site de l’Académie des beaux-arts, vous pourrez également visionner la séance dans son intégralité.

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