Association

A Paris, les Jeux Olympiques sont annoncés pour l’été 2024… Une histoire parisienne commencée en 1894

L’aventure a commencé en 1894, à Paris, sous l’impulsion du Baron Pierre de Coubertin.

Les Nautes de Paris vous invitent à remonter le temps pour un tour d’horizon des Jeux Olympiques nés à Paris. Ils se sont déroulés dans la capitale en 1900 et en 1924, voici cent ans.

Les premiers Jeux olympiques dans le stade reconstruit d’Athènes, mars 1896

Juin 1894, à la Sorbonne à Paris, Pierre de Coubertin réunit les représentants des sociétés de sport du monde. Un comité international, le futur CIO voit le jour afin de recréer des olympiades auxquelles vont être données le nom de Jeux Olympiques en souvenir des jeux qui se déroulaient durant l’Antiquité à Olympie. De nos jours, la flamme olympique y est allumée à quelques mois des Jeux. Elle ne le sera pas en 1924. Les premiers Jeux Olympiques voulus par Coubertin ne se dérouleront pas à Paris mais à Athènes en mars 1896.

Installations et financements vont être à chaque édition, une prise de tête pour les villes candidates à l’organisation.

1900

1900 Paris, dans l’ombre de l’Exposition universelle (lien vers l’article des Nautes de Paris). Les Jeux y sont en fait plus des concours internationaux des exercices physiques et de sports. Ils vont se dérouler dans la capitale qui va assurer l’organisation et la gestion de ces seconds Jeux avec un rôle central dévolu au Racing Club. Les JO débuteront, le 14 mai, avec le fleuret au Champs de Mars -sans participation féminine contrairement à l’affiche des jeux-, et s’achèveront le 28 octobre avec le Rugby qui n’aura réunit que trois équipes. La France est victorieuse contre la Grande-Bretagne et l’Allemagne.

Tir au canon de 90 à 60 mètres au Polygone de Vincennes.

A côté des épreuves collectives de Water-polo et de Football, on peut évoquer le vélo, l’équitation, l’athlétisme dans le bois de Boulogne ; la natation avec un bassin de 50 mètres aménagé entre deux pontons, dans la Seine, entre Courbevoie et Asnières,  à noter une épreuve 60m sous l’eau et une épreuve 200m avec obstacles, le hongrois Zoltan Halmay y nage le premier le crawl ; de l’Aviron dans la Marne, de la voile (à Meulan, au Havre) ; du tennis dans l’île de Puteaux avec la première championne olympique de l’histoire Hélène Prévost ; un marathon des Fortifications, du golf à Compiègne. Mais aussi de la pêche à la ligne dans l’Île aux Cygnes, des courses automobiles au lac Daumesnil et un Paris Toulouse aller-retour, des courses en ballons avec lors de l’épreuve longue distance l’atterrissage à Kiev du fondateur de l’Aéro club de France, le comte Henry de La Vaux. On peut citer, la pelote basque avec deux équipes (France et Espagne), la lutte à la corde, le roulage de tonneaux, les échasses, les épreuves pour les pompiers (sauvetage et pompes à incendie), les jeux de boules, du tir sous toutes ses formes notamment à l’arbalète, du tir au pigeon au fusil de chasse, les différents tirs pour les militaires, notamment au canon.

1924

De nombreuses affiches annoncent les JO de 1924
La lutte sport olympique
Le stade Olympique de Colombes, devait attirer 103 248 spectateurs en huit jours, dont 22737 le premier dimanche.
Pins américains

1924 à Paris, les JO vont être suivis par 1000 journalistes. Chaque jour seront diffusés les résultats de la veille.

Dix-neuf sports sont au programme avec cent vingt-six épreuves. Le nouveau stade olympique de Colombes (auj. Yves du Manoir) a été conçu sur les plans de l’architecte Louis Faure-Dujarric.

Il est achevé en janvier, avec des vestiaires et le premier village olympique dont les maisons sont en bois.

Les épreuves des Jeux Olympiques se déroulant à Colombes vont bénéficier d’une retransmission en direct à la TSF.

Le stade a été entièrement équipé par les militaires d’un réseau de téléphonie sans fil permettant de suivre en direct toutes les épreuves, de les annoncer, depuis la passerelle de commandement à 6 mètres de haut, grâce à d’énormes haut-parleurs. Les résultats sont immédiatement affichés sur un panneau résultats de 35mx15m, manipulé par 25 personnes.

Football au stade de Colombes Espagne-Italie, 25 mai 1924

Le samedi 5 juillet, la cérémonie d’ouverture a rassemblé, selon le CIO, 3089 représentants, 44 équipes nationales pour un grand défilé avec porte drapeau, sans l’Allemagne qui n’a pas été invitée -la fin de la guerre de 14-18 est encore proche- ; 36 pays obtiendront des médailles avec un engagement de 4 candidats maximum par épreuve.

Les épreuves de football, du 25 mai au 9 juin, de rugby, polo pour la quatrième fois, une partie des épreuves de tir, l ‘escrime se sont déroulées avant l’ouverture des jeux. Trois disciplines seront en démonstration, le canoë-kayak (canoë canadien), la pelote basque, la canne de combat.

La finale de Rugby, France États-Unis a été jugée comme « explosive« , par Raymond Pointu (voir l’ouvrage en référence), par la presse et le CIO, avec une « extrême violence des placages de Californiens moins techniques ». Le Rugby disparaissait ainsi du programme olympique.

Match de Rugby France États-Unis, 18 mai 1924
Les États-Unis seront les grands vainqueurs de ces jeux.
La Grande-Bretagne
L’équipe de France se préparait à défiler.

Le dynamisme du Racing Club va permettre l’organisation du village olympique, mitoyen avec le stade de Colombes et directement accessible pour les Athlètes.Les Américains lui préféreront Rocquencourt, propriété ayant appartenu au prince Murat. Les femmes étaient logées dans des hôtels parisiens.

Un terrain de tennis avec neuf courts en terre battue a été aménagé sur des terrains du Racing Club dans le bois de Boulogne.

La France se battra vaillamment mais n’obtiendra pas de médaille d’or en tennis. Elle devra se contenter de l’argent et du bronze pour les quatre vainqueurs, les futurs mousquetaires, Henri Cochet, Jean Borotra, René Lacoste et Jacques Brugnon qui ont été bien présents et remarqués. Les Mousquetaires gagneront à six reprises la coupe Davis, de 1927 à 1932.

Suzanne Lenglen double championne à Anvers était malade, dommage pour les dames …

Le stade aquatique Les Tourelles (auj. Georges Vallerey) est le premier bassin olympique de 50 mètres. Il a été construit à la porte des Lilas, dans le fossé des fortifications. Il est financé par la ville et le Conseil général de la Seine. Pour la première fois, les lignes de couloirs sont tracées au fond du bassin et des lignes de bouchons en surface délimitent les six couloirs de nage.

Le bassin en pente dispose d’une fosse pour les plongeurs. S’y dérouleront notamment les épreuves de plongeon 3m et haut vol à 10m.

Finale du 400 mètres, de gauche à droite Johnny Weissmuller (États-Unis), Arne Borg (Suéde) déjà dans l’eau, Andrew Charlton (Australie), Ake Borg (suède), Jack Hatfield (Grande-Bretagne).
Le Français René Lacoste, un des futurs mousquetaires sera éliminé en quart de finale. Henri Cochet sera battu en finale par l’Américain Vincent Richards.
Le Français Lucien Gaudet médaille d’or au fleuret et à l’épée (épreuves au Vel’d’Hiv)

Lors des épreuves de natation, tous les athlètes pratiquent le sport vedette le crawl.

L’Américain Johnny Weissmuller innove avec le virage « plongeant », un demi tour sous l’eau. Le virage se faisait jusque là « en surface ».

Il deviendra Tarzan au cinéma (de 1932 à 1948).

L’équipe suédoise féminine a obtenu une médaille de bronze au 4X100m, la France se classait 5e. Côté hommes, Arne Borg a obtenu deux médailles d’argent au 1500m et au 400m; l’équipe du 4X200 avec Arne Borg et son frère Ake Borg, a obtenu le Bronze derrière les Australiens (argent) une équipe menée par Andrew Charlton vainqueur du 1500m (Or) et 3e au 400m en individuel (bronze).
L’Américain Barnes a sauté 3,95 m à la perche. Le Français Pierre Lewden a fait sauter la barre à 1.92 m et décroché le bronze. A noter un Atterrissage dans un sable fin et peu épais.

Les épreuves se sont déroulées dans les stades Bergeyre (Paris 19e), Pershing (bois de Vincennes), au Parc des Princes (porte de Saint Cloud), au Stade Buffalo (porte d’Orléans), au stade de France.

Ainsi qu’au Vel’d’Hiv (rue Nélaton, tristement célèbre, car y ont été rassemblés les juifs arrêtés lors de la Rafle du Vel’d’Hiv, en juillet 1942), au vélodrome de Vincennes (auj. Jacques Anquetil), au Bassin d’Argenteuil (Aviron).

à Paris mais aussi à Issy-les-Moulineaux (Tir de chasse), à Saint Cloud (Polo), à Versailles (Tir de chasse, Cerf), Meudon (Pentathlon moderne, cross-country).

Plus éloignées les villes de Meulan (Yaching), Châlon-sur-Marne (Tir à la cible, armes libres), Reims (Tir à la cible, miniature).

Les boxeurs français. Jean Ces remportera une médaille de Bronze.

2024

Couverture de la revue de la ville de Paris, automne 2017

2024 se prépare avec 15 sites parisiens, du 26 juillet au 11 août, et se clôturera avec le marathon féminin, de l’Hôtel de Ville à Versailles.

Le programme des épreuves est consultable en ligne (Paris2024). Sont annoncés 400 épreuves pour les Jeux Olympiques de Paris, 200 pays, 13000 sportifs pour 28 sports.

Au programme figurent l’escalade (site d’escalade du Bourget), le skateboard (place de la Concorde), le surf (à Teahupo’o, Tahiti) sports présents au Japon et pour la première fois, le Breaking (place de la Concorde). Le Grand Palais Ephémère de Jean Wilmotte  accueillera le judo, la lutte libre et gréco-romaine ainsi que les disciplines des jeux paralympiques (créées en 1960, à Rome) qui se disputeront sur onze sites. Les travaux du Grand Palais étant achevés au bas des Champs-Elysées, à la fin des jeux, celui du Champs de Mars sera démonté.

Travaux du centre aquatique de Saint-Denis en 2022

Le Centre aquatique olympique de Saint-Denis (conçu par un duo d’architectes : ateliers 2/3/4/ et Venhoevencs) va être relié au parvis du Stade de France, qui accueillera la semaine d’athlétisme du 1er au 11 août à 19h, par une passerelle piétonne qui enjambe l’autoroute A1.

La future passerelle reliera le Stade au Centre aquatique


Nice, Saint Etienne, Nantes, Bordeaux, Lyon sont mobilisé pour le Football comme Marseille où se dérouleront également les épreuves de voile, Lille pour le Handball, Châteauroux pour le tir ; Versailles accueille les sports équestres, le Pentathlon, le cross country autour du Grand Canal.

Documentation :

Le livre du Comte Pierre de Coubertin sur les Jeux Olympiques traduit du grec par Léon Olivier Coubertin

Les Jeux olympiques 776 av. J.-C.-1896 … Les jeux olympiques de 1896 par le baron de Coubertin, Thimoléon Philémon, N.G. Politis et Charalambos Anninom; traduction française par Léon Olivier Coubertin (consultable sur Gallica)

Paris Olympique, par Raymond Pointu avec la collaboration de Camille Sève, préface de Jérôme Bureau (Editions du Panama, 2005)

Sites à consulter :

Olympics.com le site du Comité International Olympique
Les-sports. info recherches par année et épreuves

Et bien sûr Wikipédia

Commentaires

Laisser mon commentaire

Notre boutique en ligne

Boutique

Les libraires partenaires

Recherche