Paris 14e, vendredi 8 décembre 2023, l’allée Mary Reynolds était inaugurée par la Maire de l’arrondissement Carine Petit, face au 16 avenue René Coty.
Il s’agit du terre-plein central entre la rue Dareau et la rue de la Tombe-Issoire.
Décision acceptée après délibération du Conseil de Paris affichée à l’Hôtel de Ville le 20 mars 2023, vu l’avis du conseil du 14e arrondissement en date du 6 mars 2023.
Le rapport a été présenté et soutenu par Laurence Patrice, Adjointe à la Maire de Paris.
Au sein de la Mairie de Paris, elle est en charge de la mémoire et du monde combattant.
Laurence Patrice a ainsi découvert la nouvelle plaque parisienne en compagnie de Carine Petit Maire du 14e arrondissement, d’ Emily Eller Vice Consul de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique en France et de l’écrivain Sébastien Rongier.
Parce que sa vie devait être racontée Christine Oddo a publié chez Tallandier, dans la collection « libre à elles », en 2021 : « Mary Reynolds : artiste surréaliste et amante de Marcel Duchamp. »
Une Femme libre, une Américaine devenue amoureuse de la vie parisienne
UNE VIE QUI FASCINE LES ECRIVAINS
Sébastien Rongier apporte son point de vue qui complète la biographie de cette femme libre qui affirmait : « Je ne déserterai pas ma vie » (Bordeaux édition Finitude, 2022). Il était présent pour l’inauguration de cette partie de l’allée piétonne qui s’inscrit dans l’allée arborée, au centre de l’avenue René Coty, qui porte depuis 1999 le nom de l’écrivain irlandais, amoureux du 14e, décédé rue Rémy Dumoncel, Samuel Beckett (Dublin, 1906 – Paris, 1989).
Relieuse, collectionneuse d’art, cette américaine (née à Minneapolis, 1891-décédée à Paris 7e en 1950) a été l’amie de Marcel Duchamp. Ils ont formé un couple moderne et libre pendant presque trois décennies. Ils s’étaient croisés en 1917 alors qu’elle vivait à New York au Greenwich Village.
Elle est arrivée à Paris peu après la première guerre mondiale et le décès de son mari. Elle s’est installée à Montparnasse en 1921 où elle a retrouvé des compatriotes, Virgil Thomson, Ernest Hemingway, Man Ray et Lee Miller, Peggy Gugenheim qui aura une liaison avec Samuel Beckett en 1937… Elle a ouvert un atelier de reliure d’art 14 rue Hallé, en 1929. Elle a appris la technique avec Pierre Legrain et travaillera notamment sur « Odile » de Raymond Queneau, « UBU Roi » d’Alfred Jarry, « Les mains libres » de Man Ray… Elle introduit des inclusions. Elle utilise des peaux exotiques, lézard, python, requin, crocodile… trouve sa propre typographie…
Amie de Jean Cocteau, Samuel Beckett, Salvador Dali, Constantin Brancusi, elle était proche du mouvement Dada.
Si lors de la seconde guerre mondiale, dès l’arrivée des Allemands, Marcel Duchamp part aux Etats-Unis, elle choisit de rester à Paris.
Elle rejoint, sous le nom de « Gentle Mary », la résistance, avec ses amies Gabriële Buffet, Suzanne Picabia ainsi que Samuel Beckett et son épouse qui seront membres du réseau Gloria. Mais à son tour elle devra quItter Paris ; via Madrid elle part pour New York, durant l’été 1942, et rejoint Marcel Duchamp au Greenvich Village.
Une fois la guerre finie elle retrouvera son atelier et son jardin de la rue Hallé mais elle a perdu son enthousiasme.
Elle aurait réalisé un total de 70 reliures. Les reliures sont conservées dans la Mary Reynolds Collection à l’Art Institute de Chicago.
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE SUR CETTE VIE PEU ORDINAIRE, à consulter, un récit en quatre parties
Warm Ashes: The Life and Career of Mary Reynolds
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