L’historienne Edwige Praca s’attache à retracer la généalogie des Aumoitte et plus particulièrement la filiation d’Isidore Aumoitte (1797-1846), le fondateur de la boutique qui prendra le nom de Stern, passage des Panoramas. Nous avons résumé cette première présentation que vous pourrez retrouver in extenso, via le lien en fin d’article.
La famille Aumoitte a donné des graveurs à Paris, au XIXe siècle. Le point de départ de cette lignée en est Jacques Aumoitte, né vers 1759 dans l’actuel département de l’Orne, décédé à Versailles en 1842. Il a été porteur de chaises à la cour sans doute jusqu’à la Révolution, puis marchand de vaches. Deux de ses fils resteront domiciliés à Versailles près de leur père, Jacques Gabriel, marchand de vins et voiturier et Armand Joseph, marchand de veaux. Les deux autres fils deviendront graveurs à Paris.
Les graveurs parisiens
L’un des deux graveurs, Antoine Prudence Aumoitte (1787 – 1870) a été mentionné comme bijoutier en 1812 puis graveur sur métaux au moins jusqu’en 1849. Il a exercé, 14 rue des Pastourelles. En 1849, il est toujours mentionné graveur, il est alors domicilié rue Saint Martin.
L’autre graveur celui qui nous intéresse ici est Isidore Joseph Aumoitte (1797 – 1846), le cadet, marié à une épouse originaire de Meurthe et Moselle. Il fera l’acquisition d’une maison 34, rue du Cherche Midi. Elle restera dans la famille jusqu’en 1907. Un de ses locataires sera Joseph Théodore Richomme, grand prix de Rome, graveur et membre de l’Institut, élu au fauteuil n°2, en 1826, décédé en 1949. Son fils Jules a été peintre et graveur (1818-1903).
Signalons pour les amateurs d’histoire de Paris que non loin, à partir de 1841, le 37, rue du Cherche-Midi devient l’hôtel des conseils de guerre et va accueillir la maison de justice militaire de Paris. Et que, de 1847 à 1851, en face au n°38, sera construite la prison du Cherche-Midi, maison d’arrêt et de correction militaire.
Revenons à Isidore Aumoitte, il décédera 8, rue de l’Echelle où se trouvait son atelier comme signalé dans une annonce du 1er février 1835, la boutique étant passage des Panoramas.
Passage des Panoramas, galerie des Variétés
Petit rappel concernant le passage des Panoramas créé, en 1799-1800, entre les deux rotondes qui abritaient chacune un panorama. Les rotondes qui étaient à l’entrée, sur le boulevard Montmartre, seront détruites en 1831. Les panoramas ne sont plus à la mode. En 1834, au sein du passage de nouvelles galeries sont ouvertes dont la galerie des Variétés, avec notamment l’entrée des artistes du théâtre des Variétés au numéro 17.
Plusieurs annonces du 22 janvier au 1er février 1835 ont été passées dans le journal l’Indépendant : Ci-devant la Semaine qui paraît le jeudi et le dimanche. On y annonce l’ouverture d’un nouvel établissement, 47, passage des Panoramas à l’angle de la galerie des Variétés, n°12.
Le savoir-faire des graveurs Aumoitte est déjà connu. Il est précisé qu’on y « trouve aux prix les plus modérés, et dans le goût le plus choisi, tout ce qui concerne l’art du graveur, tels que cachets, pierres fines, cartes de visite, poinçons, médailles, etc ».
Cette boutique est ensuite mentionnée en 1842 puis en 1845 par le Moniteur de la Mode, le graveur cité y étant alors, non pas Isidore Aumoitte mais Gustave Aumoitte sur lequel notre enquêtrice poursuit ses recherches.
Il pourrait s’agir de Gabriel Gustave Aumoitte (vers 1813 – 1880), né à Versailles, courtier en imprimerie, décédé à l’âge de 67 ans. Il se rattache à la lignée de Jacques Aumoitte, le premier maillon car il est le neveu d’Armand Aumoitte, garçon boucher puis marchand de veaux à Versailles, cité ci-dessus.
Edwige Praca poursuit ses investigations pour nous fournir davantage d’explications sur le passage de la famille Aumoitte à la famille du graveur Moïse Stern.
Stern graveur passage des Panoramas est membre du comité d’admission pour l’exposition universelle de 1878. La maison Stern a été médaille d’or en 1867 et le sera en 1889, ce qu’indique son enseigne.
Pour en savoir plus sur les Aumoitte :
http://edwige-praca.fr/index.php/culture/104-les-aumoitte-graveurs-a-paris-1ere-generation
Si vous aimez les passages, nous vous rappelons que nous avons édité : Paris, d’un passage couvert à l’autre. Vous pouvez vous le procurer sur notre boutique en ligne ou auprès de nos libraires.
Voici une vidéo sur ces axes qui fascinent toujours, les passages couverts: