Cinéma

« Le Paris de Claude Sautet » par Hélène Rochette

Les Nautes de Paris ont lu cet ouvrage consacré à Claude Sautet avec un vif intérêt et découvert « l’enfant de Montrouge, le piéton de Paris. »

Le cinéaste est né à Montrouge en 1924. Sa vie va s’organiser entre Montrouge, Bourg la Reine, Montparnasse rue Jean Ferrandi ; Porte d’Orléans, boulevard Brune à l’angle de l’avenue du Général Leclerc ; à l’angle de la rue Froidevaux et Gassendi. Rue Brancion dans le 15e, avec son épouse ils surplombaient les abattoirs de Vaugirard et chaque matin, ils entendaient les chevaux qui y étaient conduits. Le couple devait se fixer avenue des Gobelins. 

Son cinéma s’alimente de ses expériences, celles de la banlieue, de son Paris, de sa jeunesse, des week-ends en forêt de Sénart, à la Ferté-sous-Jouarre, des vacances à Yport, Saint-Jean-de-Monts, Luc-sur-Mer, Noirmoutier…

La Cambuse de son père Jean Sautet

Élève aux Arts déco, il a débuté en section modelage. Mais c’est son année à L’IDHEC, de 1946 à 1947, qui va orienter sa vie vers le cinéma. Premier stage en 1949 sur : « Occupe toi d’Amélie » de Claude Autant-Lara. En 1951, il rencontre Graziella qu’il épousera en 1953. Son premier long métrage sort le 23 mars 1960, « Classe tous risques », d’après le roman de José Giovanni avec Lino Ventura, Sandra Milo et Jean-Paul Belmondo. Mais hélas, il sort dix jours après « A bout de souffle » de Jean-Luc Godard qui retient toute l’attention du public et l’éclipse.

Le Paris qui change ne l’intéresse pas. Il aime capter l’humain et retranscrire la vie. Son cinéma s’alimente d’ambiances retrouvées ; celles des bistrots de quartiers, des brasseries, des cafés, des bars-tabacs, des restaurants. Ses « Pérégrinations gastronomiques dans Paris » sont évoquées. Le réalisateur a mis en scène cet univers si particulier avec « Garçon ! » (1983). Au comptoir, dans la salle comme à la terrasse s’affirment les cercles d’amitiés, un mélange qui unit autour d’une boisson, d’un plat, ceux qui les fréquentent quel que soit leur origine sociale. Les esseulés s’y rassurent et participent de la spécificité de ces lieux conviviaux de la Capitale et de sa banlieue. 

Il aime observer sans que sa présence soit repérée. Il filme derrière les vitres des cafés. Il aime observer du comptoir ou d’une table, sans être vu ceux qui sont à l’extérieur comme ceux qui sont à l’intérieur. Son premier « Troquet » était celui de son paternel, de 1960 à 1964, « La Cambuse », anciennement nommée « Mieux ici qu’en face » car l’établissement faisait face au cimetière du Montparnasse. Il est devenu une auberge du sud-ouest à l’enseigne « Chez papa ». Claude Sautet est décédé le 22 juillet 2000. Il est enterré… en face.

Romy Schneider son actrice pour
Les Choses de la vie

Le plus connu des bistrots évoqués dans ses films est la brasserie du 71 boulevard du Montparnasse de « Vincent, François, Paul… et les autres » (1974). Dans cette brasserie, Yves Montand affiche le désarroi d’un quinquagénaire de la banlieue qui vit une faillite. La brasserie est devenue le Couscous  « chez Bébert ». 

Sa vie est faite aussi de choix d’acteurs comme Jacques Dutronc, fils de son cousin germain Pierre Dutronc qui vit à Montrouge. Il le fera jouer le chanteur dans Mado (1976). Claude Sautet conquis par Romy Schneider dans « La Piscine » (1969) de Jacques Deray la voudra pour jouer Hélène dans « Les Choses de la vie »  (1970)…

 Ses diverses facettes sont abordées, le réalisateur bien sûr, mais aussi le « consultant occulte, coscénariste de l’ombre, conseiller à l’instinct sûr « au service de cinéastes réputés », « script doctor du cinéma français ».  L’ouvrage réunit des souvenirs de tournage par Brigitte Fossey, des entretiens avec Jean-Claude Carrière, Myriam Boyer, Arlette Bonnard, Sandrine Bonnaire, Bernard le Coq …. Des évocations de scènes mythiques, des femmes fières et farouches, la voiture « une passion contrariée » sans oublier … tous ses amis.

« Le Paris de Claude Sautet, avec Romy, Michel, Yves et les autres », d’Hélène Rochette (édition Parigramme/compagnie Parisienne du livre, Paris)
Format 20×28 cm, 160 pages, Broché avec larges rabats, 160 photographies et de nombreux documents. Direction éditoriale : François Besse ; suivi éditorial : Mathilde Kressmann ; relecture : Aude Payzan et Aude Gandiol ; Direction artistique et réalisation : Isabelle Chemin : Photogravure, Fotimprim (Paris). Prix : 19,90 €

Commentaires

Laisser mon commentaire

Notre boutique en ligne

Boutique

Les libraires partenaires

Recherche