Balades ludiques Île de France

Le Domaine de Sceaux fête les cent ans de son acquisition par le département

Sceaux, le 9 mars 2023, Les Nautes de Paris ont plongé dans l’histoire des renaissances successives du Domaine jusqu’à celle qui le 11 juillet 1923 le faisait passer dans le domaine public.

Vue du ciel, le Domaine de Sceaux. (doc. expo 100 ans du Domaine dép. de Sceaux)

Le Domaine départemental de Sceaux fête donc cette année ses 100 ans. Au programme, de l’histoire avec une exposition aux écuries : « 1923. Le Domaine de Sceaux. Aux origines d’une renaissance » présentée jusqu’au 9 juillet.

De nombreux documents, des vidéos racontent l’histoire du domaine depuis 1923.
Enquête du 22 mars au 12 avril 1924, concernant la déclaration d’utilité publique de l’acquisition du domaine sur les territoires des trois communes : Sceaux, Antony et Châtenay-Malabry (doc. expo 100 ans du Domaine dép. de Sceaux)

Dans le parc, l’exposition photos : « Sur les pas d’Atget », à voir jusqu’au 15 décembre; du patrimoine avec l’exposition au château : « Le goût français de Louis XIV à Napoléon III ».

De nombreux évènements et des animations sont en préparation, notamment :
Des escape games numériques, trois aventures en extérieur, élaborées avec Sceaux, Anthony et Chatenay-Malabry;
L’installation d’une œuvre monumentale au niveau du Grand Canal;
Un spectacle de cirque aérien, en septembre…
Une exposition de photos est à découvrir, dans le domaine, à partir du 3 juin, allée des Clochetons :
« A la découverte du patrimoine naturel des Hauts de Seine ».

Un domaine en piteux état

Le château avait besoin de travaux.Il y avait tout à refaire.
Pour l’acheminement du matériel servant aux travaux, compte tenu de la taille du domaine, un parcours pour des wagonnets Decauville a été installé dans les années trente, prouvant l’efficacité du dispositif.

Les photos d’Eugène Atget, prises entre juin 1925 et août 1927, témoignent de l’état de délabrement général.

Eugène Atget, photo prise en 1925, 8h du matin :  » Grille d’honneur vue du pont dormant  » (CD92/Musée du Domaine dép. de Sceaux. Photographie Pascal Lemaître)
Eugène Atget, photo prise en 1925, 8h du matin :  » Statue près du bassin de l’Octogone : Apollon et Daphnée  » (CD92/Musée du Domaine dép. de Sceaux. Photographie Pascal Lemaître)

L’orangerie était en ruines touchée par un obus lors de la guerre de 1870. Laissée à l’abandon, elle a été restaurée en 2014.

Les arbres avaient été abattus à diverses périodes pour procurer du bois de chauffage. Les repousses étaient frêles comme on peut en juger en arrière-plan. Les allées n’étaient plus entretenues.

Des carottages avaient été réalisés dans les pièces d’eau.

A différentes périodes, comme lors de la Révolution, puis durant la première guerre mondiale le parc a été réquisitionné comme parc à bestiaux.

Un parc à Bestiaux. Carte postale des troupeaux sur l’esplanade. (doc. 100 ans du Domaine dép. de Sceaux)

Plusieurs campagnes successives de travaux dirigées par Léon Azéma ont permis d’ouvrir progressivement le parc au public; parmi ses réalisations, les nouvelles cascades construites en 1932 et 1935.

Un musée de l’Île de France, de 1937 à 2013

Un projet allait se caler pour la création d’un musée de l’Île de France. Il sera inauguré le 7 juillet 1937.

Jean Longuet et Jean Robiquet (doc. 100 ans du Domaine dép. de Sceaux)

Léon Riotor, conseiller municipal, avait dès l’acquisition proposé la création d’un musée historique, archéologique et artistique du département de la Seine. Relancé en 1930 par Jean Longuet, maire de Chatenay-Malabry et conseiller général de la Seine, le projet de musée de l’Île de France suivra son chemin. Des crédits sont débloqués par la préfecture pour les travaux nécessaire dans le château.

Jean Robiquet, directeur du musée Carnavalet, va, dès 1932, prendre en mains l’organisation du futur musée dont il sera le directeur.

Fête d’Hanami dans le Parc départemental de Sceaux le week-end du 16 et 17 avril. (doc. 100 ans du Domaine dép. de Sceaux)

La région a grandi, le Grand Paris poursuit son expansion dans les Hauts-de-Seine et le musée d’Îe de France a besoin de plus de place. Un musée du Grand Siècle se prépare à Saint Cloud. En attendant, le Petit Château à Sceaux présentait, jusqu’au 5 mars, les dessins de la donation Pierre Rosenberg qui rejoindront le nouveau musée.

Le château nous invite chez les familles propriétaires : Colbert, Maine, Penthièvre, Trévise

Des couleurs différentes d’une salle à l’autre. Ici la Salle est consacrée à Jean-Baptiste Colbert et son fils, le marquis de Seignelay.
Dominique Brême et Céline Barbin

A Sceaux, le château s’est recentré sur sa propre histoire, ses propriétaires successifs, les grandes familles qui y ont vécu et témoignent du « goût français de Louis XIV à Napoléon III ».

De grands rideaux ont été réalisés tout spécialement pour chacune des fenêtres des 7 salles du château par la célèbre soierie, la manufacture Prelle, créée en 1752, à Lyon.

Peintures, dessins, estampes, meubles et objets offrent un contexte vivant; une demeure à nouveau habitée dans le respect du répertoire décoratif de chaque époque.

Salle Neuilly, l’ancienne chambre du duc de Trévise est consacrée au château de Neuilly, vendu au maréchal Murat, en 1804. Caroline Murat, la soeur de Napoléon a dormi dans ce lit créé pour elle par François Honoré Georges Jacob-Desmalter.
Dans la salle Neuilly, évocation du château devenu ensuite la propriété de Louis-Philippe d’Orléans en 1818.

Le mobilier du château de Sceaux comme les peintures font leur retour grâce à la quête perpétuelle menée par le directeur du Domaine Dominique Brême soutenu par Céline Barbin qui dirige l’unité de conservation au musée et David Beaurin, chargé de recherches et d’études au musée.
Chaises et fauteuils semblent être les pièces d’ameublement les plus difficiles à réunir.

Coupole de Le Brun pour la chapelle du château voulue par Colbert, esquisse par François Verdier d’après Le Brun.
Salle du Maine «  Le Festin de Didon et Enée« , une fête de la duchesse du Maine au château; tous les participants sont peints même les serveurs, par François de Troy (1704).

Depuis 2020, le nouveau parcours nous emmène au temps du ministre de Louis XIV, avec d’abord le surintendant Jean-Baptiste Colbert dont le fils fera creuser le canal et construire l’Orangerie, puis chez le duc du Maine, fils du roi et de Madame de Montespan, et son épouse la duchesse du Maine qui a créé un salon littéraire fréquenté par Voltaire et les nuits festives de Sceaux. A noter ici, l’avenue du Maine (aujourd’hui Paris 14e) a été percée afin de permettre au carrosse du duc et de la duchesse de gagner rapidement et sans encombre, leur domaine à Sceaux.

Panneaux de François Boucher ; une commande de la marquise de Pompadour pour son château de Crécy. Remontés à Sceaux par le duc de Penthièvre.

Continuons notre visite du château en passant chez le petit-fils de Louis XIV le duc de Penthièvre qui a recueilli le patrimoine des enfants du duc du Maine.

Un nouveau château a remplacé celui détruit pendant la période révolutionnaire

Les projets pour le nouveau château voulu par le duc de Trévise

 « En 1828, Anne-Marie Lecomte-Stuart épouse le duc de Trévise, fils du Maréchal Mortier et filleul de Napoléon. Le duc de Trévise fait construire par l’architecte Le Soufaché de 1856 à 1862 un nouveau château de style Louis XIII, en remplacement du château détruit sous la Révolution. Le parc est replanté suivant le plan de Le Nôtre, et les bâtiments du Domaine de Sceaux sont restaurés. Au décès du duc, le domaine reste dans la famille, d’abord en indivis, avant de devenir la propriété du marquis de Trévise, son fils, et ensuite de sa fille la princesse de Cystria-Faucigny–Lucinge. » (La voix des scéens, 2012)

L’embarcadère dit de Sceaux, à Denfert au XIXe siècle

Au XIXe siècle, Sceaux était une destination de plus en plus appréciée par les Parisiens, pour la promenade, ses fêtes et son bal. En 1846, la ville devenait plus facilement accessible avec l’embarcadère de Denfert, car le train remplaçait les voitures à cheval. Il permettait un accès direct au domaine de Sceaux de 1846 à 1894. Une nouvelle gare a pris la suite. Le RER met aujourd’hui Sceaux, à 15 minutes de la gare Denfert-Rochereau (Paris 14e).

Dès 1923, David Beaurain souligne qu’à nouveau le domaine (180 hectares) allait offrir et offre toujours « aux Franciliens l’une des plus vastes promenades publiques à quelques kilomètres de la frontière sud de Paris. »

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