En 2023, nous commémorerons le cinquantième anniversaire de la disparition de l’artiste espagnol Pablo Picasso. Avec le soutien du Musée national Picasso-Paris, un des initiateurs de ce projet, des prêts exceptionnels ont été validés par sa présidente Cécile Debray, ainsi que des prêts d’autres institutions publiques. Le Musée de Montmartre-Jardins Renoir peut ainsi proposer la première exposition française de cette commémoration. L’exposition Fernande Olivier et Pablo Picasso dans l’intimité du Bateau-Lavoir, sera ainsi présentée, jusqu’au 19 février 2023.
Nous plongeons, à partir des souvenirs de la compagne du peintre publiés dès 1933, dans la vie de Fernande Olivier avec Pablo Picasso et ses amis au Bateau-Lavoir.
« A dix-neuf ans, » elle « a enseveli son vrai nom Amélie Lang et avec lui un des chapitres les plus noirs de sa vie. Devenue modèle professionnel, elle s’installe en 1901 au Bateau-Lavoir. »
On parcourt les salles en tournant les pages illustrées de sa vie à Montmartre. Les murs portent sa parole, raconte son histoire.
Sa rencontre avec Pablo Picasso date de quatre mois après l’arrivée du peintre en 1904. Janvier 1905 pour la première fois, il va partager, avec une femme, son quotidien, sa bande d’amis et sa vie d’atelier. Le modèle devient la muse de l’artiste, source d’inspiration sans cesse renouvelée, modèle quasi exclusif.
Il quitte avec elle sa période bleue et entre dans la période rose. Sa relation amoureuse lui sert de toile de fonds pour ses années partagées avec l’artiste. Ils feront ensemble plusieurs séjours en Espagne où il se ressource et trouve de nouvelles inspirations.
Ils déménageront en 1909 pour un nouvel atelier boulevard de Clichy. Elle le quittera en 1912 et multipliera les petits métiers. Durant sept ans, elle a joué un rôle clé. Son visage et ses yeux en amande que peindra Kees Van Dongen semblent l’obséder. Ils sont au cœur de l’évolution qui le mèneront au cubisme. Sa figure féminine ne sera alors plus reconnaissable. Elle finira par disparaître, petit à petit, de son œuvre.
Après quelques chapitres de ses mémoires sur le cercle d’amis de Picasso publiés dans le journal Le Soir en 1930, Paul Léautaud va l’aider à réunir ses souvenirs dans un livre : Picasso et ses amis (1933), qu’il préface. Elle précise : « Je peux sans craindre de voir mal interpréter mes souvenirs, montrer leur vie secrète et laborieuse. » Même si certains lecteurs sont choqués elle apporte un nouvel éclairage sur la vie autour et avec Picasso.
Vers 1955-1957, elle vit dans la misère et prépare cette fois-ci la publication de son journal qui réunit depuis ses quinze ans : Ses Souvenirs intimes – écrits pour Picasso. Elle y raconte sa vie de fillette, de jeune fille violée, d’épouse violentée, le pénible travail de modèle pour pouvoir gagner sa vie et son indépendance, sa vie intime, les années passées avec Picasso « la seule époque heureuse de ma vie » écrira-t-elle. Il ne sera publié qu’en 1988. Le peintre, informé par Mme Braque lui avait fait savoir moyennant une somme de l’ordre d’un million de francs qu’il ne voulait pas qu’il paraisse…
L’artiste Agnès Thurnauer témoigne. En tant que femme, elle sait que « les maux d’hier » exprimés par Fernande Olivier, « Ces mots sont toujours actuels » , car « L’écriture fonctionne comme une sculpture de soi, » dit-elle.
Le catalogue bilingue qui accompagne l’exposition est une co-édition In Fine – Musée de Montmartre-Jardins Renoir. Il est préfacé par la présidente Geneviève Rossillon et la directrice Fanny de Lépinau. Il réunit des textes de Nathalie Bondil, Yves Brocard, Estelle Bégué et Isolde Pludermacher, Saskia Ooms, Marilyn McCully, Claire Bernardi, Lauren Jimerson et Meta Valiusaityte
A lire les dernières éditions des écrits de Fernande Olivier :
Souvenirs intimes- écrits pour Picasso (Calmann-Lévy, Paris 1988)
Loving Picasso. The private journal of Fernande (NY 2001)
Picasso et ses amis(1èreédition 1933 – Paris, 2001) nouvelle édition 2022
A suivre une rencontre avec les deux historiennes commissaires de l’exposition :
Nathalie Bondil, directrice du Musée et des Exposition de l’Institut du Monde arabe
et Saskia Ooms, responsable de la conservation du Musée de Montmartre
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Comment posted on 10-22-2022Bonjour,
Super .
Enfin une exposition sur la Mona Lisa de L’art moderne du xx siècle.
Fernande fut primivitisé par Picasso en 1906 (automne)
le Maître réalisera sa toute première œuvre avec Fernande faisant d’elle une véritable icône du Primitivisme et qui révolutionnera l’art moderne du xx ème siècle.