Beaux-Arts

« Collectionner : passion ou aventure ? » Première rencontre de l’Académie des beaux-arts

La nouvelle présidente Astrid de La Forest présentait le programme des nouvelles rencontres.

Le mercredi 9 février 2022, à l’Institut de France, l’Académie des beaux-arts proposait une première Rencontre de l’Académie avec deux collectionneurs pour le premier thème : « Collectionner : passion ou aventure ? » 

La nouvelle présidente Astrid de La Forest présentait ce nouveau rendez-vous qu’elle souhaite régulier, afin de créer : « un espace de débat bien ancré dans la vie actuelle… » D’ores et déjà sont annoncés les thèmes suivants :

  • Cinéma d’auteur et plateformes, avec Agnès Jaoui et Coline Serreau ;
  • Architecture, climat et paysage, un regard différent dans l’acte de construire
  • Photoreportage, pays en guerre
Parmi les Académiciens présents, le graveur aquafortiste Erik Desmazières, le regard d’un professionnel de l’image.

Nous avions donc rendez- vous avec les membres de l’Académie des beaux-arts et leurs invités dans la salle où chaque mercredi, se tiennent leurs séances.

Marin Karmitz est un homme d’images, cinéaste, producteur, créateur du réseau des salles MK2.

Il allait nous parler de sa collection présentée pour la première fois, lors des rencontres d’Arles en  2010, dans l’église des frères prêcheurs.

Identité, mémoire, histoire, les portraits semblent au coeur des choix des deux collectionneurs invités dont chaque sélection a été projetée sur les différents écrans de la salle.

Les intervenants (de gauche à droite), Marin Karmitz, Bernard Marcadé, Antoine de Galbert

L’autre collectionneur était Antoine de Galbert, mécène français dont la fondation d’utilité publique à but non lucratif aide, promeut et défend la création dans le domaine de l’art moderne et contemporain. De 2004 à 2018, il a ouvert à Paris, un espace d’expositions temporaires, la Maison rouge boulevard de la Bastille. 

Bernard Marcadé animateur de cette Rencontre

La Rencontre était animée par le critique d’art Bernard Marcadé qui a été co-commissaire de l‘exposition Féminin- Masculin, le sexe et l’art, au centre Pompidou en 1995.

Il est auteur, entre autres, de biographies, Marcel Duchamp, Francis Picabia, d’une monographie de René Magritte.

Marin Karmitz

Marin Karmitz

Il nous a donné accès à sa collection de photographies et sa connaissance des artistes. Il exposait en 2017 à la Maison rouge, environ 400 oeuvres de sa collection sous le titre Etranger résident.

Le regard qu’il pose sur les œuvres acquises et ses commentaires nous a offert une approche sensible de ses choix. Il confiait qu’« être au contact de ces créations rapproche de quelque chose de mystérieux. Nous sommes projetés ailleurs ..

Gisèle Freund, portrait d’Adrienne Monnier, 1938,
Collection Marin Karmitz
André Kertesz, East River, New York, 1938,
Collection Marin Karmitz

Une sorte d’autoportrait se dessinait fait de coups de cœur, de témoignages, de profils singuliers, d’artistes qui posent leur regard sur des personnalités comme Gisèle Freund sur Adrienne Monnier (1938) ; des situations parfois complexes et douloureuses, comme Avant le massacre (1939) de Louis Soutter, entre peinture et photo ; ou encore l’exode durant les années trente avec cette photo d’André Kertesz, en 1938, un homme seul à New York, un étranger résident, la première photo qu’il a acheté.

Antoine de Galbert

Antoine de Galbert  

Il pense que « Le collectionneur se rassure en s’entourant d’objets magiques … Collectionner est un mode d’expression…Mes premières œuvres je les ai achetées j’avais 25 ans… »

L’accrochage de 1000 œuvres de sa collection à la Maison rouge avait été prévu de manière aléatoire faisant se côtoyer artistes connus ou non. Il a présenté, lui aussi, une œuvre de Louis Soutter, un artiste atteint de cécité, une peinture au doigt.

Ceija Stojka, sans titre, 1995, Collection Antoine de Galbert

L’œil immense de la romancière et artiste Rom Ceija Stojka, sans titre (1995) s’est posé sur nous. A douze ans, elle a vécu durant les années 1933-1945 dans les camps. Devenue adulte, elle s’est mise tardivement à témoigner sur sa vie passée, à écrire, à peindre « restituant un récit qu’elle a dans la peau ».

Willem Van Genk, Panorama of Moscow, 1956,
Collection Antoine de Galbert

Dans la salle, certains s’interrogeaient sur le devenir de ces collections qui sont hors d’accès direct pour le public. Les deux collectionneurs ont souligné qu’ils prêtent leurs œuvres et ne comptent pas s’en séparer de leur vivant… pour le moment… 

Ils ne veulent pas encombrer les musées d’oeuvres qu’ils ont déjà…

Prochaine Rencontre de l’Académie, le 11 mai 2022.

Pour en savoir davantage, voici la vidéo de la première rencontre sur la chaîne de l’Académie des beaux-arts :

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