Exposition

Annie Leibovitz : 50 ans de photographies, une exposition de l’Académie des beaux-arts

La galerie du Pavillon Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts, au sein de l’Institut de France, expose cinquante ans de photographies d’Annie Leibovitz à découvrir en toute liberté, jusqu’au 5 décembre 2021. 

Sacrée légende vivante par la Bibliothèque du Congrès (Washington), de nombreux prix récompensent sa carrière qu’elle poursuit sans relâche. En  2006, la France l’a nommée Commandeur de l’Ordre des Arts et Lettres. 

Sebastiaõ Salgado et Annie Leibovitz

Cette artiste internationale vient de recevoir le Prix de Photographie de l’Académie des beaux-arts – William Klein remis pour la seconde fois. Le premier prix a été remis en 2019 à Raghu Rai.

Prix de consécration, il récompense la photographe pour l’ensemble de sa carrière et de son engagement pour la photographie. Ce prix a été créé avec le soutien du Chengdu Contemporary Image Museum en hommage à l’œuvre de William Klein venu pour la remise du prix.

L’Académicien Sebastiaõ Salgado, membre du jury, avait annoncé au téléphone la nouvelle à l’artiste et lui demandait alors d’envoyer entre 20 et 30 photographies pour l’exposition. Pour elle c’était : « Une idée diabolique… Comment choisir celle là plus qu’une autre ? »  

Vous découvrirez son choix, présenté jusqu’au 5 décembre 2021, qui témoigne d’une carrière « colossale » ainsi que l’écrit un de nos confrères.

Suivons l’artiste, découvrons « sa sélection »

Photos instantanées de ses débuts Mary Queen (en haut) et
Rachel Leibovitz (en bas)

Née en 1949 aux Etats-Unis, elle a son premier appareil photo, en 1968. Elle va ainsi capturer son quotidien présenté dans la première salle, comme cette photo « sollicitée » d’où « un style photo de famille … Des gens bien alignés » explique-t-elle à propos de Mary Queen avec un groupe de militaires américains sur la Clark Air Base où était son père aux Philippines.

C’était avant qu’elle ne suive des cours au San Francisco Art Institut.

Sur le mur en face, voici quelques photos de ses débuts de photoreporter pour la revue Rolling Stone (créé en 1967 par Jann Wenner) dont elle deviendra la photographe en chef. 1972, elle suivait la campagne présidentielle de Nixon. Elle soulignera en riant avoir été la dernière journaliste de Rolling Stone accréditée à la Maison Blanche. 1974, Nixon quitte la Maison Blanche. Elle capture le tapis rouge qu’on roule, image qu’elle aime commenter et qu’elle a gardée.  

Andy Warhol, New York City, 1976

Changeons de salle, Andy Warhol nous guette avec son appareil photo à côté du reportage de la tournée 1975 des Rolling Stones.

Face à nous deux poètes, Tess Gallagher et Robert Penn Warren.

L’artiste nous parle de Robert Penn Warren dont la photo témoigne d’une certaine sérénité à l’approche de la mort qui habitait déjà sa poésie. La photo a nécessité plusieurs prises de vues pour enfin matcher dans ce décor.

John Lennon et Yoko Ono, à New York, le 8 décembre 1980.

Dans cette salle se trouve, la dernière photo du couple mythique John Lennon et Yoko Ono. Cela nous ramène le 8 décembre 1980, quelques heures avant l’assassinat du chanteur.

La photographe souligne que parallèlement à la même période, on venait de découvrir en Amazonie la mine d’or de la Serra Pelada que va photographier Sebastiaõ Salgado.

Emotion dans la salle suivante avec des photos de sa sphère privée

Collections de Susan Sontag des galets et des coquillages.

Évocation de celle qui fut la compagne de l’artiste pendant quinze ans, Susan Sontag, décédée en 2005. Militante, pacifiste, féministe, elle a eu un regard critique sur la photographie en général et les clichés de guerre en particulier.   

Elles ont vécu à New York, à Paris quai des Grands Augustins et ont voyagé ensemble.

Susan Sontag s’était rendue à Sarajevo en 1993, au cœur du conflit bosniaque. La photographe en a rapporté une série de clichés présentés ici sur lesquels figurent notamment la journaliste bosniaque Gordana Knezevic et le militant Zdravko Grebo (décédé en 2019).

La sphère privée, les images personnelles côtoient la sphère publique capturée par ce même regard pénétrant et exigeant.

D’autres personnalités sont présentent dans cette salle qui unit les images privées et publiques, comme Miles Davis (1989) ou Sam Shepard (1984).

Nous sommes au coeur de son univers.

Dernière partie de l’exposition, une explosion de couleurs, de portraits de personnalités qui ont chacune une histoire gai ou triste qu’Annie Leibovitz a saisi pour les revues : Rolling StoneVanity Fair, Vogue.

Son œil a choisi de voir les gens comme ils ne se voient pas. C’est une succession de moments privilégiés, de rencontres, de fantaisie où sont réunies toutes ces Very Important Persons (V.I.P.) avec les dates et les lieux ; ce ne sont pas de simples Top model, chanteur, homme politique, couturier, artiste, écrivain, guide spirituel, sportif, danseuse, journaliste…

Sont réunis, entre autres, pour les visiteurs de cette exposition : Natalia Vodianova, Lady Gaga, Meryl Streep, John Galliano, Karl Lagerfeld, Carl Lewis, Johnny Depp et Kate Moss à New York, Brad Pitt à Las Vegas, Leonardo DiCaprio, Arnold Schwarzenegger, les présidents américains George W. Bush, Donald et Melania Trump, la reine Elisabeth, Muhammad Ali, Les Blue Brothers, Johnny Cash ses petits enfants et sa fille, Leonard Cohen, Bob Dylan et beaucoup d’autres personnalités… Ainsi que les siens, son frère et son père, sa mère… Mais aussi des objets, les gants que portaient Lincoln lorsqu’il fut assassiné, son chapeau ou encore le bureau de Virginia Wolf…

N’oubliez pas de prendre le guide de cette époustouflante exposition.

Zero Dom de Georg Baselitz sur le parvis de l’Institut de France

L’Académie des beaux-arts a un emploi du temps bien chargé.

Les installations sous la Coupole se sont succédées à une cadence soutenue. La dernière en date était celle de Georg Baselitz, mercredi 27 octobre. Une sculpture monumentale restera installée sur le parvis de l’Institut de France, pendant sa rétrospective au centre Georges Pompidou, jusqu’au 7 mars 2022. Parallèlement se calait l’exposition d’Annie Leibovitz mais aussi la participation de l’Institut et de ses Académies au salon international du Patrimoine Culturel au Carrousel du Louvre, du 28 au 31 octobre.

Le mercredi 3 novembre, l’Académie des beaux-arts tient sa séance en Arles et visitera notamment la Fondation Luma. En 2017, la Fondation présentait près de 5000 clichés de jeunesse, 1970-1983, d’Annie Leibovitz. Une exposition qui marquait la première étape d’un projet d’Archives vivantes.

L’exposition Annie Leibovitz s’inscrit dans la 10e édition du festival « Photo Saint-Germain », du 4 au 20 novembre et de Paris Photo du 4 au 20 novembre.

27 quai Conti, Paris VIe, l’exposition est à voir du mardi au dimanche de 11h à 18h, entrée libre et gratuite sur présentation du pass sanitaire.

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