Du 1er octobre au 30 janvier 2022, vous pourrez tout apprendre de la rencontre entre le héros de la Libération de Paris, le Colonel Henri Rol-Tanguy et l’artiste Alberto Giacometti. De retour de sa Suisse natale à la Libération, l’artiste a retrouvé son atelier 46, rue Hippolyte Maindron (Paris 14e) et ses amis.
L’exposition est au musée de la Libération de Paris – musée du Général Leclerc – musée Jean Moulin, 4 avenue du Colonel Rol-Tanguy (Paris 14e). Elle a été préparée en partenariat avec la Fondation Giacometti, institution privée reconnue d’utilité publique, 5 rue Victor Schœlcher (Paris 14e). L’exposition « Rol-Tanguy par Giacometti » est un travail en étroite collaboration, préparé à deux voix par les co-commissaires, Sylvie Zaidman directrice du Musée et Michèle Kieffer de la Fondation Giacometti.
Cette exposition réunit une quarantaine d’œuvres d’Alberto Giacometti, méconnue du grand public. Elle montre et explique son travail et son interprétation de la figure du chef des FFI en région parisienne, après la Libération. Vous pourrez après avoir vu l’exposition visiter le PC de Rol-Tanguy, à 20 mètres sous terre. Une centaine de marches à descendre puis remonter.
Qui est à l’origine de cette commande ?
Louis Aragon ami de Giacometti serait à l’origine de la commande fin 1945. Il fit se rencontrer les deux hommes. Une chose est certaine, l’association des amis des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF) prépare à cette époque une exposition pour venir en aide aux familles. Le parti communiste est auréolé de gloire et même si Giacometti n’est pas communiste le personnage le séduit. Les artistes sont sollicités pour exposer parmi lesquels Pablo Picasso, Henri Matisse. Ce dernier a contacté Albert Marquet qui vient de passer la guerre en Algérie. Il va donner des œuvres pour les ventes de bienfaisance. Car il s’agit de vendre les œuvres qui seront exposées.
Giacometti présentera un dessin et une sculpture de Rol-Tanguy, lors de l’exposition : « Art et Résistance » au Palais de Tokyo à Paris, du 15 février au 15 mars 1946. L’exposition dans son ensemble sera jugée sombre. Point positif les dessins d’enfants sur la Libération. Trois cents œuvres ont été sélectionnées et accrochées sous la direction de Jacques Jaujard qui avait sauver des mains des Nazis les chefs-d’œuvres du Louvre.
L’artiste est fasciné par la personnalité du grand homme. Il se rendra chez lui. Mais c’est dans son atelier qu’auront lieu les séances : longues, fréquentes et fatigantes. Le modèle doit être parfaitement immobile sur une chaise peu confortable. Sous le regard intense de l’artiste, le modèle parlera de ses séance à son épouse qui en transmettra le souvenir à ses enfants : « J’avais l’impression que ses mains, sur le portrait qu’il réalisait, étaient posées sur mon visage. »
A son retour en France, Alberto Giacometti a repris son travail sur la figure humaine, la représentation de la tête. En Suisse, Il avait poursuivi ses recherches, à l’origine de son différend avec les Surréalistes en 1935. Giacometti voit en Rol-Tanguy un « monument » et se pose la question de son universalité qu’il veut saisir. Il écrira à sa future épouse Annette Arm son admiration pour « sa très belle tête ». Il expérimente, essaie, simplifie les formes. Il a réduit la taille de ses œuvres à la recherche de la vision du modèle vu à distance. Il travaille sur le socle qui élève le petit portrait, le magnifie et obtient ainsi l’effet de monumentalité recherché.
L’exposition présente le parcours de ces deux hommes qui ne se sont fréquentés que quelques semaines, mais de manière intense.
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