Cinéma

Le Brady affiche 60 ans de cinéma pas comme les autres

 

Jean-Pierre Mocky a géré durant quinze ans cette salle qui appartient à l'histoire du cinéma.

Jean-Pierre Mocky a géré durant quinze ans cette salle qui appartient à l’histoire du cinéma.

Le cinéma le Brady, installé dans une ancienne kermesse transformée en une salle de 300 places par l’architecte Barbier ouvrait ses portes à l’été 1956 au 39 boulevard de Strasbourg, Paris 10e (Métro Château d’Eau).

Au couple Douvin qui avait ouvert la salle, ont succédé Mme Janine Desmet (1981), Lucienne Desmet (avril 1987) Claude Vallot (Juillet 1987) puis à nouveau Lucienne Desmet (mai 1992).

En 1994, Jean-Pierre Mocky ne voulant pas voir disparaître cette salle à la sélection si particulière décida de l’acheter. Le cinéma deviendra, un temps, le Brady l’Albatros.

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Jean-Pierre Mocky a évoqué cette période avec humour : « Sur la façade, il y avait un squelette avec une faux. La salle a été fréquentée par Truffaut, Godard, Resnais et bien d’autres.
On y diffusait ce que nous appelions des films de série Z, (horreur, épouvante, fantastique, bizarre).400le brady ciné420 dracula

Il n’y avait que le Brady et le Midi Minuit pour passer ces films Z.

La dame  derrière sa caisse devait être âgée de 92 ans quand j’ai racheté. Elle avait laissé les clochards s’installer dans cette salle ouverte sans interruption puisque le cinéma était devenu permanent !

Il y avait des hommes nus qui importunaient les femmes…

Nous avons remis des séances (14h-16h-18h-20h-22h). Mais, il n’y avait personne le soir. Dès 9h tout autour, nous étions plongés dans le noir. Tout était fermé ; pas un café pour se donner rendez-vous. Un peu plus loin, le théâtre Antoine et l’Archipel bénéficiaient de la lumière des grands boulevards.

Nous avons fait des séances le matin pour les enfants qui vomissaient.

Nous avons loué la salle pour des mariages Indiens et Pakistanais. Des sacs de riz y étaient déversés garantissant leur bonheur et un grand nettoyage pour nous.

Nous avons voulu cibler la population locale avec des films des 400 baise moidifférentes communautés sans grand succès auprès d’eux. Les spectateurs venaient d’ailleurs. Alors j’ai quitté la rive droite pour la rive gauche. »

En effet Jean-Pierre Mocky a racheté, en 2011, l’Action Ecoles (23 rue des Ecoles paris 5e) qu’il a rebaptisé le Desperado.

Sous la direction du cinéaste, le Brady a subi des modifications.

Il a été scindée en deux, modernisée petit à petit. Mais, le maintenir en vie était devenu difficile. En 2009, il avait  été entièrement refait.

Fabien Houi, Patricia Barzyk, et Jean-Pierre Mocky

Fabien Houi, la comédienne Patricia Barzyk et Jean-Pierre Mocky

420 sur qu elle piedPour Fabien Houi l’actuel propriétaire qui a succédé à Jean-Pierre Mocky en 2010 :

« Aujourd’hui, le Brady est une « salle de continuation »,  permettant aux films en fin de course de rester à l’affiche.

Il offre aussi une ouverture sur le cinéma jeune public, les cinématographies de l’Europe et du monde (en particulier celles de Turquie et de l’Inde) ainsi que les représentations des sexualités minoritaires à l’écran avec son ciné-club «Le 7e genre».

Le festival «l’été Bollywood » s’y déroulera comme chaque année en juillet-août.

Depuis 2011, la cinémathèque de Toulouse est dépositaire des archives du Brady. C’est elle qui a confié affiches, photos d’exploitations, documents techniques, programmes et objets « fétiches » pour l’exposition : « Le Brady, 60 ans de projections » présentée du 8 juin au 18 septembre 2016 à la médiathèque Françoise Sagan (8 rue Léon Schwartzenberg, Paris 10e).

Jean-Pierre Mocky et le maire du 10e Rémi Féraud

Jean-Pierre Mocky et le maire du 10e Rémi Féraud partenaire de l’exposition

Visuel de l'affiche Ruppert & Mulot

Visuel de l’affiche Ruppert & Mulot

Produite par le Brady sous la direction de Gilles Chétanian avec l’équipe de la médiathèque cette exposition semble à l’étroit dans la galerie ou elle est présentée. Elle offre un parcours qui «propose un retour sur ces soixante années de programmation et de fréquentation de la salle et invite à une lecture en creux des conditions d’existence et de survie « d’un petit commerce de cinéma »».

L’esprit y est. Néanmoins, on en ressort frustré on aurait tant aimé en voir plus.

Pour fêter cet anniversaire, le Brady offre une programmation spécifique autour de l’exposition avec des séances spéciales, familiales comme « il y a 50 ans », avec des publicités et des actualités.

Un petit espace pour une grande exposition

Un petit espace pour une grande exposition

Des conférences, rencontres et projections sont prévues à la médiathèque Françoise Sagan.

Vous pourrez y assister à une rencontre (entrée libre) le jeudi 16 juin à 19h avec les deux derniers propriétaires Jean-Pierre Mocky et Fabien Houi mais aussi Jacques Thorens, ancien projectionniste du Brady auteur du livre : Le Brady, cinéma des Damnés (2015), Laurent Savoyen spectateur des années 70 et l’acteur, réalisateur, historien du cinéma et critique Christophe Bier.

 

Gilles Chétanian, commissaire de l'exposition faisant visiter l'exposition à l'ancien propriétaire du Brady.

Gilles Chétanian faisant découvrir l’exposition à l’ancien propriétaire du Brady.

A moins que vous préfériez la balade historique et anecdotique préparée par Gilles Chétanian commissaire de l’exposition. Au programme : anciennes salles de théâtre et de cinéma, premières projections, lieux de tournages, vies d’artistes, imprimeurs d’affiches, avec la participation de Dominique Delord de l’association Histoire et Vies du 10e. (samedi 2 juillet – 15h rendez-vous devant la médiathèque)

A noter : Les Affiches présentées ici sont celles de l’exposition à l’exception de celle de « Baise Moi » qui est une version sans le titre dans l’exposition.

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