25 janvier 2017, Forum-1 du Centre Pompidou. La 12e édition de Hors Pistes vient d’investir cet espace en accès libre devenu le port d’attache d’une dizaine d’œuvres face à au mur de films à l’horizon. Au programme donc des projections, des installations, des performances, des paroles sur le thème des Traversées du 25 janvier au 12 février.
Au centre, voici la réplique du radeau l’Acali.
Montez à bord! Retrouvez l’esprit de l’expédition.
Partis le 13 mai 1973 de Las Palmas (Canaries), ses passagers sont arrivée 101 jours plus tard, le 20 août au port de Cozumel au Mexique.
Une traversée qui a fait en son temps coulé de l’encre.
Le cinéaste Suédois Marcus Lindeen a retrouvé avec beaucoup de difficultés, au Mexique, les films de cette aventure qui a fait l’objet d’études scientifiques. Il présente ici son projet :
« Cette expérience est fascinante. Nous avons réunis en Suède les sept survivants à bord d’une réplique en bois du radeau. Installés dans ce studio de cinéma, je les ai filmés. Ils ont échangé entre eux sur leur expérience. Ils témoignent… Le film revisitera cette expérience apportant un nouvel éclairage ».
Des extraits audio et vidéo sont à découvrir en attendant la sortie du film en 2018.
Voici 44 ans, l’anthropologue Santiago Genovès qui avait participé aux expériences de navigation sur les radeaux en papyrus RA1 et RA2 de Thor Heyerdahl décide de mener sa propre expérience. Il embarque sur le radeau Acali, 5 hommes et 6 femmes totalement étrangers les uns aux autres. Ils représentent à ses yeux de scientifique la diversité humaine de la planète, différentes nationalités, religions et origines.
Pour Rachida Lièvre qui était de l’expédition et dont vous pourrez écouter le témoignage :
« C’était une Utopie. Il voulait étudier le comportement humain en milieu hostile… Il avait envie qu’il se passe sexuellement quelque chose… Le sexe fait partie du comportement humain… Mais, les gens avaient beaucoup de pudeur… Il attisait les conflits… Il voulait faire une étude sur la violence…. Nous avons découvert qu’on peut se retrouver réunis sans se connaître et différents sans se battre. »
Pour Servane Zanotti qui elle aussi était de l’aventure : « Santiago avait peut-être trop d’idées préconçues avec ce projet d’études sur le comportement humain en milieu clos. En fait on s’habitue. On ne s’ennuie jamais en mer, même sans livre, sans distraction. La mer nous offre une méditation naturelle. Rien ne nous manque. Cette expédition est un symbole très fort. Il a rassemblé des personnes qui avaient des différences de toutes sortes mais qui en faisant abstraction de leur particularités ont fait la démonstration qu’elles pouvaient s’entendre. »
A découvrir, d’autres Traversées
Pour faire le point voici des cartes.
Une installation interactive tactile Terra incognita de Pauline Delwaulle ou encore l’installation participative Chemins battus d’Ivan Castineiras qui s’adresse à ceux qui vont pouvoir tracer d’une ligne leur parcours migratoire.
De part et d’autre du radeau, Voici le collectif Mare Liberum, les Archipélagistes vont se relayer chaque jour de 14h à 19h, Jean Barberis, Arthus Poisson et Dylan Gauthier vont construire un bateau fonctionnel qui sera mis à l’eau sur le canal de l’Ourcq le 12 février ; premier étape d’un projet d’exploration des cours d’eaux en Europe.
De l’autre côté du radeau, La voile Migrante va être confectionnée à la main par Enrique Ramirez. Un travail artisanal transmis par son père, dimanche 29 janvier et en février : mercredi 1er, dimanche 5, mercredi 8, jeudi 9 et dimanche 12 de 18h à 20h.
Où est Ulysse au cœur de ces expéditions?
Pénélope son épouse est là qui l’attend aujourd’hui encore, remettant sans cesse son ouvrage sur le métier à tisser.
Une installation active : La parenthèse préparée par Katia Kameli avec une spécialiste des travaux de tapisserie Colette Magdziak. Cette dernière va travailler devant les visiteurs les vendredi 27, samedi 28 et dimanche 29 janvier de 15h à 18h. Le bateau d’Ulysse est devenu le porte-avion Charles de Gaulle qui embarque 2000 hommes.
L’installation de Silvia Maglioni et Graeme Thomson propose un réaménagement en cinq composantes de leur film Disappear One fragment d’un naufrage avec notamment une valise remplie d’images, un océan noir à l’aube, un ange épuisé.
La mer, la mer toujours recommencée aurait dit le poète devant l’hologramme Open Sea de Raphaël Faon et Andres Salgado.
Embarquez, vous ne serez pas déçus!
Vous retrouverez l’intégralité du programme, rencontres et films sur le site du Centre Pompidou.