Ghislaine Guérin fait partie de celles qui ont eu plusieurs vies. Dessinatrice professionnelle, elle a exercé dans la publicité, puis est passée à la restauration suivie de la vente de fournitures graphiques avant de revenir à quarante ans, enfin, à ses amours d’enfant, le dessin et la peinture.
Depuis à Paris, en région et à l’étranger Bruges, Cologne, Pékin, New York, elle expose et a obtenu de nombreux prix et des distinctions. Passionnée par les activités artistiques, elle est présidente de l’association de peintres et sculpteurs Arts 19 et membre de l’association d’artistes fondée par le Baron Taylor.

Le délicat travail de création à l’encre a permis à l’artiste grâce aux couleurs et aux différentes qualités d’encres d’exprimer tout un monde né de son imagination. L’encre est devenue « sa quatrième dimension« . Elles sont peu de peintres, en France, à utiliser les encres de couleurs et à pratiquer cette technique qu’il vous faut découvrir, du 17 au 24 mai 2025.
Chez cette artiste, qui domine la création ? l’inspire ? Qui est le premier de la musique ou de l’œuvre qui va apparaître sur le papier ? La question restera posée. Il est certain que lorsqu’un air s’installe dans sa tête l’envie de dessiner la gagne …

Parce que dans sa famille on écoutait du jazz, de la variété et les auteurs classiques, elle a besoin de musique pour créer. S’il n’y a pas de musique, il n’y a pas de tableau, car « Elle a la tête dans les étoiles tout en ayant les pieds sur terre« .
Les compositeurs qu’elle aime côté classique, ce sont notamment : Sébastien Bach, Johannes Brahms, Claude Debussy, Jules Massenet, Félix Mendelssohn, Maurice Ravel, Camille Saint-Saens, Eric Satie… mais aussi Piotr Illich Tchaikowsky qui fait remonter dans sa mémoire les souvenirs d’enfance ; l’époque où elle voulait devenir danseuse. Alors parfois un cygne apparaît sur une de ses toiles ; rêveries d’enfants qui songe aux contes de fée comme la Belle au bois Dormant ou Casse-Noisette. Depuis elle a lu William Shakespeare et couché Ophélie dans un lac.
Elle aime les musiciens de Jazz, de Rock, de Blues comme Eric Clapton, Queen ; les voix remarquables comme celle de Barbara Hendrix ; les chanteurs/chanteuses de variétés, ces artistes qui ont, ou ont eu, des parcours remarquables comme Barbara, Joséphine Baker, Johnny Halliday, Bob Marley, Jean-Jacques Goldman dont elle a fait des portraits à l‘huile, l’autre technique qu’elle utilise, pour son plaisir ou pour répondre à une demande.

Et puis bien sûr, il y a aussi les musiques de films comme celles de Ryuichi Sakamoto. Ce ne sont là que quelques-unes de ses musiques inspirantes, moteur de sa création qu’elle indique pour chaque peinture.
La couleur de la musique, va de pair avec les couleurs de ses encres, elle s’exprime sur le support choisi, s’étend sur le papier, plonge dans les fibres y créant des nuances lorsque le papier a été humidifié. Des teintes froides aux teintes très chaudes, elle n’a pas de préférence et n’a pas semble-t-il eu une période rouge, une période bleue ou une période verte. Les teintes sont liées à la musique qu’elle aime qui la fait vibrer et jeter ses encres sur le papier.

Les encres offrent d’abord des taches, mais elles prennent des formes imprévues en pénétrant le papier. Elles vont planter le décor, modeler des formes qu’elle va fixer ou retravailler. Etendues ou jetées sur le papier, les couleurs créent des combinaisons qui offrent des sonorités pour qui en connaît les règles pour les avoir apprises. Le jaune et le bleu associés, font apparaître du vert et différentes nuances de la plus foncée à la plus claire, selon l’ordre dans lesquelles les encres sont réunis, à retrouver sur la toile « Au pays des fées » inspirée par le Songe d’une nuit d’été de Félix Mendelssohn (70×50 cm).

« Il faut savoir qu’à cette adresse ont vécu après leur mariage en 1951 et jusqu’en 1953, Yves Montand et Simone Signoret qui entraient alors par la place Dauphine. » La peinture sur l’affiche de l’exposition est installée au-dessus de leur cheminée.
L’exposition « L’encre en expression » des œuvres sur papier aux encres de couleurs, 11h-19h tous les jours au 52 quai des Orfèvres (Paris 1er).
A SUIVRE L’entretien avec Ghislaine Guérin
