Beaux-Arts

Françoise Gilot, compagne de Picasso, une Française à New York

Françoise Gilot, Pablo with Red Background (Les yeux basilic). Graphite and color pencil on paper, 1944.

La galerie Rosenberg & Co présente, du 3 avril au 3 juillet 2024, à New York, la première exposition posthume du travail de l’artiste* française Françoise Gilot qui a fait une grande carrière aux États-Unis.

L’exposition explore les différentes facettes du travail de création de la compagne de Picasso, ses recherches esthétiques. Ici sont réunies 36 œuvres.

Cette peintre française a réalisé 3600 œuvres sur papier et 1600 toiles.

A son départ avec les enfants, toutes les œuvres restées chez le peintre auraient été détruites par Picasso lui-même en réponse à « la femme qui a dit non ».

L’artiste Françoise Gilot (1921 – 2023) a été une des compagnes de Picasso.

Elle a été sa « Femme fleur ». Après sept ans de vie commune partagée (1946-1953), elle l’a quitté pour préserver son indépendance, retrouver sa liberté créatrice.

« Françoise Gilot, August Stillness. Oil on canvas, 1997. »
Françoise Gilot, Sunflowers. Oil on canvas, 1958.

Sa mère l’avait initiée à l’aquarelle et au dessin.

Son père souhaitait qu’elle étudie le droit mais très tôt, elle a préféré l’art.

Elle va étudier la peinture avec le surréaliste Endre Rozsda, et suivra des cours à l’Académie Julian. Pendant l’Occupation à Paris se tiendra sa première exposition.

Mai 1943, elle rencontre Picasso

Il est alors avec sa muse Dora Maar « la femme invisible », « la femme qui pleure ».

Françoise Gilot lui rend visite dans son atelier des Grands-Augustins. Il ira voir son exposition. Ils se rencontreront deux à trois fois par mois avant de s’installer ensemble.

Elle découvre la Lithographie avec le maître imprimeur Fernand Mourlot

« Françoise Gilot, White and Red Still Life. Pencil gouache and collage on paper, 1947. »
Françoise Gilot, Tree of Life. Oil on canvas, 2002. (l’arbre de vie)

Elle l’accompagnera chez l’imprimeur Fernand Mourlot le jour où il apporte des dessins pour des impressions lithographiques qui sont des portraits de Françoise, sa nouvelle muse.

En 1946, elle s’installe avec Picasso. Elle vit avec lui à Paris et à Vallauris. Elle abandonne la peinture à l’huile pour le graphite, le dessin, les gouaches sur papier.

1950, elle est la première femme à faire de l’impression lithographique dans l’atelier de Mourlot. Elle poursuivra ce travail d’impression pendant de nombreuses années.

1951, elle a réalisé pour Jacques Prévert, la couverture de « Vignette pour les Vignerons » et a illustré de 12 dessins pleine page « Pouvoir tout dire », des poèmes de Paul Eluard.

Picasso lui a fait rencontrer Matisse, elle écrira un livre sur l’amitié entre Matisse et Picasso (1990).

« Françoise Gilot, Flower Shield (Bouclier floral). Color lithograph, 1975. »

Avec leurs deux enfants Claude (né en 1947) et Paloma (née en 1949), elle le quitte en femme libre. Celui qu’elle a admiré pour sa personnalité irradiante mais égocentrique et tyrannique lui est devenu insupportable car comme il le disait lui-même, il est « cruel avec les gens qu’il aime ».

« Françoise Gilot, Variation. Oil on canvas, 2009. »

1962, elle est régente du collège de pataphysique, nommée à la chaire d’«Eupécilité ».

1964, elle publie « Vivre avec Picasso » qui provoque de vives réactions du peintre et de ses anciens amis. Mais l’ouvrage connaît un succès mondial avec 16 traductions. Sa carrière artistique est montée en puissance de l’autre côté de l’Atlantique.

Aux États-Unis en 1969, elle sera l’invitée de June Wayne qui a fondé le Tamarind Lithography Workshop. Dans les années 1960, elle relançait l’impression lithographique aux États-Unis. Françoise Gillot s’installera en Californie et à New York, multipliant les expositions.

1985, elle noue un partenariat avec Judith Solodkin, première femme enseignant l’impression au Tamarind Workshop et directrice de Solo Impression à New York.

Après le figuratif, elle revient vers l’abstraction en 1991 avec un goût affirmé pour des couleurs vibrantes.

Une des salles d’exposition à la galerie Rosenberg & Co à New York

Sans relâche elle va créer pendant 60 ans et s’éteindra, aux États-Unis. Ses œuvres sont dans les collections du Metropolitan Museum of Art et au Moma. Juste revanche, elle a désormais une salle qui lui est dédiée au Musée Picasso, à Paris qui a connu de nouvelles transformations pour fêter les 50 ans de la mort Picasso en 2023. Le centre Pompidou, du 18 octobre 2023 au 15 janvier vient de consacrer une exposition « Picasso, Dessiner à l’infini » dans laquelle le célèbre dessin de la femme fleur (ci-contre), était à l’honneur. (Photo de l’exposition au Centre Pompidou)

Sa côte est au plus haut, la toile « Paloma à la guitare » a dépassé à Londres le million de dollars.

Illustrations fournies par la Galerie Rosenberg .
*La galerie Rosenberg & Co, 19 East 66th Street , New York NY 10065 ; du 3 avril au 3 juillet 2024, du lundi au samedi de 10h à 18h. Elle est fermée le dimanche. Un catalogue accompagne cette exposition.

Une exposition au Musée de Montmartre présentait, en 2022 en prélude à l’année Picasso, l’histoire d’une autre compagne de Pablo Picasso, Fernande Olivier qui avait raconté sa vie au Bateau Lavoir avec le grand peintre et qui l’avait quitté de manière tumultueuse.

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