Histoire

Du 3 au 14 Juin 1940, 2 millions de Parisiens en panique sur les routes, c’est l’exode

« 1940 : les Parisiens dans l’exode »,
une exposition temporaire à découvrir
jusqu’à fin août 2020

C’est l’exode. La mère d’une petite blondinette aux yeux bleus âgée de 5 ans vient d’être tuée sur la route … C’est la trame du film de René Clément sur une musique de Narciso Yepes « Jeux interdits », sorti en 1952.

Au printemps 1939, les autorités craignant les bombardements conseillent aux famille d’envoyer les petits parisiens à la campagne. Fin août, le conseil est de prolonger les vacances.

L’exposition, présentée jusqu’au 30 août 2020, nous plonge au cœur de cette courte période de panique qui a jeté en « 1940 : les Parisiens dans l’exode »; 30.000 enfants parisiens vont se retrouver seuls, perdus, sur un total de 90.000 enfants pour lesquels il va falloir retrouver les parents après l’armistice, notamment par voie de presse. 

Sylvie Zaidman, directrice du musée de la Libération de Paris, musée du général Leclerc, musée Jean Moulin

L’exode, le récit et l’analyse de cet épisode bref et tragique sont à découvrir dans les nouveaux locaux du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin qui ont été inaugurés le 25 août 2019, 4 avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy, pour les 75 ans de la Libération de la capitale. « Six mois et un jour plus tard », le 26 février 2020, la directrice Sylvie Zaidman qui a géré le déménagement des collections nous accueille. Elle nous présente la première exposition temporaire de ce nouveau musée dont elle est co-commissaire : « 1940 : les Parisiens dans l’exode », sur une scénographie d’Alexis Patras. 

Un parcours chronologique au regard de l’actualité
Une actualité qui se veut positive.

« Le parcours  commence par la présentation des politiques mises en œuvre dans l’entre deux-guerres… pour préparer les populations civiles au nouveau conflit qui s’annonce... »

La deuxième co-commissaire, la britannique Hanna Diamond (notre photo d’ouverture) est membre du conseil scientifique du musée, professeur à l’université de Cardiff.  Celle-ci a étudié l’histoire des populations dans l’exode de 1940 et publié un ouvrage sur le sujet. 

Rappelons que la guerre avait été déclarée en septembre 1939. Après l’offensive allemande du 10 mai 1940, les armées ont contourné la ligne Maginot en passant pas Sedan. Les armées britanniques et françaises vont être en déroute. Le corps expéditionnaire britannique (300 000 soldats) est évacué à Dunkerque, du 28 mai au 4 juin.

Deux tiers des habitants de Paris quittent la capitale.
Voici divers témoignages sur ces départs

Entre le 3 et le 14 juin 1940, la capitale voit partir plus des deux tiers de sa population. Deux millions de Parisiens rejoignent six millions de personnes jetées sur les routes depuis les premières attaques aériennes allemandes du mois de mai.

Venues du nord, des Pays-Bas, de  la Belgique, du Luxembourg, tous fuient en voiture, en train, en vélo, à pied, en direction du sud et de l’ouest du pays. Après la signature de l’armistice entre le gouvernement du maréchal Pétain et le général  Wilhehm Keitel, à Rethondes le 22 juin 1940, la ligne de démarcation est mise en place. Les réfugiés parisiens vont regagner la capitale non sans difficultés et cet épisode va demeurer gravé dans les mémoires. 

L’exposition présente des dessins réalisés, en 1941, par de jeunes élèves des écoles de la rue Patay et de la rue de Charenton, qui ont vécu l’exode.

Ainsi au printemps 1941, à la demande d’Adrienne Jouclard qui enseignait le dessin à Paris, à l’école de la rue Patay et à l’école de la rue de Charenton, des élèves de cours complémentaires de section mode et couture feront des dessins sur des questions d’actualité, l’exode était encore dans l’esprit de ses jeunes élèves. Sylvie Zaidman précise : « J’ai voulu montrer ces dessins en couleurs parce qu’ils sont des témoignages directs, spontanés, réalisés par des jeunes filles de 14 ans qui ont écrit leur propre commentaire. Il s’agit d’un prêt du musée national de l’Education.»

Les retours sont compliqués, la ligne de démarcation s’installe. De nouvelles épreuves attendent les Parisiens.

Une centaine de pièces originales et issues des collections du musée (affiches, documents d’archives, publications), des reproductions photographiques, des journaux d’époque et des archives audiovisuelles (montages de films d’archives, de témoignages, de fictions) nous mettent au cœur de ces journées. 

Le PC de Rol-Tanguy se visite gratuitement

Le musée de la Libération de Paris, musée du général Leclerc – musée Jean Moulin a quitté la gare Montparnasse. Il a rejoint dans des locaux tout neufs spécialement mis en place pour l’accueillir l’ancien abri de défense passive qui a servi de poste de commandement à Rol-Tanguy, place Denfert-Rochereau. Cette nouvelle implantation offre un nouveau site porteur des traces de la Libération de Paris.

Le musée est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.
La visite des collections permanentes du musée est gratuite ainsi que celle du PC de Rol-Tanguy, mais sur réservation avec notamment une visite 3D possible l’après-midi à 13h30 – 14h15 et 15h.
Tarif de l’exposition : 6 euros, tarif réduit 4 euros.

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