15 juin 2022 sous la Coupole de l’Institut de France, Laurent Petitgirard le secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts nous conduisait sur le parcours de la nouvelle académicienne Carolyn Carlson, la célèbre danseuse et chorégraphe, créatrice de poésie visuelle, pratiquant l’écriture et la calligraphie.
Ce jour là, elle avait revêtu le costume spécialement créé par la maison de couture Agnès B pour sa confirmation au 4e fauteuil de la section de chorégraphie créée en 2018. Carolyn Carlson a rejoint Blanca Li, Angelin Preljocaj et Thierry Malandain et va pouvoir s’asseoir à leurs côtés.
Il faut se souvenir que l’Académie de Danse créée en 1661 par « le chorégraphe et danseur » Louis XIV avait disparu à la Révolution.
Son épée réalisée par Gilles Nicolas allait lui être remise par l’ancienne ministre, l’éditrice Françoise Nyssen. Poignée et lame en bambou, pour garde un gros coquillage et un pommeau en pierre verte translucide, de l’aventurine. On dit de cette pierre qu’elle équilibre les énergies, apporte bien être et calme émotionnel en dissolvant les pensées et émotions négatives.
Laurent Petitgirard évoquant son parcours qui comprend une centaine de créations, d’un pays à l’autre, mettait l’accent, par l’image, sur quelques unes soulignant fasciné par cette créatrice hors norme, éprise de liberté :
« Vous dansez avec votre corps, bien sûr, mais aussi avec les mots, avec le dessin, avec le cœur jusqu’en avoir le vertige. »
Comme, la nouvelle académicienne n’a pas eu de prédécesseur, elle a pu tout à loisir nous parler d’elle, liant le geste à la parole. Elle qui voit la chorégraphie comme « L’art éphémère de l’expression. La présence de l’essence sans mot. »
Des improvisations ont été interprétées par Céline Manfroid, Sara Orselli et Juha Marsalo.
Née en Californie au cœur d’une famille venue de Finlande, ses premières danses improvisées l’ont été sur la musique de Sibélius. La découverte des mouvements de l’océan Pacifique dans la baie de San Francisco, la montagne Yosémite, les déserts de l’Utah, le grand Canyon ont fait que « comme chorégraphe, toutes mes créations sont inspirées par ce lien indivisible de la nature et de ses forces. »
Des rencontres
Alwin Nikolais « son maître » lui a
« ouvert une porte qui ne s’est jamais refermée… Le geste unique… L’Improvisation… La forme est le message… ».
Le Bouddhisme zen, les séances de méditation, l’encre noire sur le papier lui ont apporté « … Un geste sur le papier, une danse dans l’air… »
John Davis assistant Lumières d’Alwin Nikolais lui a confirmé que c’était la voie, devenue un rituel :
« dessine tes idées et écrit tes poèmes pour partager avec les autres le début d’une création. »
Ses rencontres se sont succédées, l’inspiration, les rêves, la danse avec le peintre Mark Rothko, le musicien et administrateur de l’Opéra de Paris Rolf Liebermann, le compositeur René Aubry…
De New York à l’Opéra de Paris, de Venise à Helsinski, de Bordeaux à la Cartoucherie de Paris, de Venise à Roubaix elle a partagé sans relâche son univers, son existence, joué son rôle, créé l’événement, jouant tous les rôles, animant son atelier, sa Compagnie. Mais a-t-elle déclaré « Toutes les routes ramènent en France.»
Commandeur dans l’ordre des Arts et Lettres et de la légion d’honneur, depuis 2013, elle est devenue française, en 2019
Pour terminer cette installation au cours de laquelle des improvisations ont illustré son propos.
Un extrait de la pièce chorégraphique « Mandala » de Carolyn Carlson par Sara Orselli a clôturé cet événement. (photos Dominique Germond)
A lire : La Chorégraphie, La lettre de l’Académie des beaux-arts, n°92.
Les discours de l’installation
ou
A voir et écouter : L’intégralité de la séance d’installation de Carolyn Carlson sur la chaîne Youtube de l’Académie des beaux-arts, le 15 juin 2022
A noter et ne pas oublier : A l’occasion de la 2e édition du festival « Croisements : les rencontres de Montmartre », venez découvrir les résidences d’artistes de l’Académie des beaux-arts, d’Art Explora et de la Cité internationale des arts qui ouvrent leurs portes durant deux jours, les 2 et 3 juillet, en plein cœur de Montmartre.
