Beauvais aime confronter patrimoine et modernité. Lovée près de la Cathédrale Saint-Pierre, la Galerie nationale de la tapisserie présente, jusqu’au 16 août 2015, une vingtaine d’œuvres patrimoniales (du XVIe au XIXe siècle) sortie des collections du musée des Arts décoratifs de Paris. Des tapisseries de grande taille et des papiers peints, exposés ici pour la première fois, afin d’illustrer le thème : « Amours, vices et vertus ».
Le commissariat de l’exposition a réuni d’un côté : les Arts décoratifs (Paris) avec Monique Blanc conservatrice en chef du département du Moyen-Âge et de la Renaissance et Véronique de La Hougue, conservatrice en chef du département des papiers peints, et de l’autre : Françoise-Claire Prodhon, historienne de l’art, commissaire de l’exposition et Gaïdig Lemarié, responsable de la Galerie nationale de la tapisserie de Beauvais.
La Manufacture nationale de la tapisserie de Beauvais créée, en 1664, par le ministre de Louis XIV, Colbert sera installée à Paris, durant la Seconde Guerre mondiale. Son retour se fera en 1989. Propriété de l’Etat, la Galerie nationale de la tapisserie avait été construite à la demande d’André Malraux en 1964. Elle est devenue propriété de Beauvais en 2013, la ville cédait alors sa Manufacture à l’Etat. Une vingtaine de lissiers y poursuivent leur activité et répondent aux commandes du Mobilier national.
Les métamorphoses d’Ovide
Dix lais, sur les dix-neuf du papier peint panoramique Les Métamorphoses d’Ovide (série en grisaille, de la fin du XVIIIe siècle) ont été restaurés et assemblés pour l’exposition. Ils voisinent avec la série moderne des mythes et transformations : « Passage » en faïence émaillée oeuvres de Laurie Karp.
Ainsi donc, en contrepoint aux tapisseries et papiers peints du musée des Arts décoratifs sont présentées des créations contemporaines.
L’exposition s’articule autour de références littéraires. L’amour sacré et profane oppose, face au jeu de la séduction, l’homme vertueux à la femme pécheresse. La beauté de Vénus demeure une référence, mais, le combat des vices et des vertus est éternel, entre engagement et possession.
« Humour, érotisme, cruauté » s’illustrent dans une séquence intitulée : le couloir des délices, réservé aux adultes. Deux séries de dessins érotiques de Philippe Favier y sont présentées : « La Veuve poignet » et « Coma Sutra », encre de chine et gouache blanche. Elles voisinent avec le papier peint : « Kama Sutra » spécialement créé par Fariba Hajamadi pour l’exposition.
Entrée libre, l’exposition est ouverte du mardi au vendredi de 13h à 18h ; samedi et dimanche de 10h à 18h.
Photos : Les Nautes de Paris