Beaux-Arts

Prix Mario Avati 2021, à découvrir au Pavillon Comtesse de Caen : Mireille Baltar et Siemen Dijkstra

Du 10 mai au 19 juin, vous pouvez découvrir, du mardi au dimanche (11h-18h), le travail de deux graveurs, Mireille Baltar et Siemen Dijkstra, tous les deux lauréats pour 2021 du prix Mario Avati-Académie des beaux-arts. leurs travaux sont présenté au Pavillon Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts (Institut de France), quai Conti, l’entrée est libre et gratuite.

Au centre : Le renard danse, pour l’ouvrage de Bernard Marie Koltes, céramique de l’artiste, travail de gravure à la planche de carton en deux couleurs, format 21×34 cm.
La femme prend feu. On retrouve réunis ici le lapin, le cheval, le char

Mireille Baltar nous offre ici une rétrospective, de ses premières gravures à maintenant. Voici son travail sur le temps, les années qui ont passé et se sont inscrites, ici, en filigrane.

Les petits renards en noir et blanc des débuts, des premiers éventails, ont grandis. Les formats ont changé. Le temps s’est écoulé. D’autres animaux ont remplacé les chevaux des débuts. Son père était militaire de carrière. Le cavalier qu’il était aimait dessiner des chevaux. Il emmenait sa fille peindre en pleine nature. Elle a, elle aussi, aimé dessiner des chevaux.
Elle a étudie la gravure et l’estampe à l’école des beaux-arts.

Un univers hybride entre humain et animal

La lecture des métamorphoses d’Ovide, les peintures de Paola Rego ont introduit des êtres hybrides dans ses créations entre l’humain et l’animal, renard, loup, chat, lapin… Elle est devenu metteur en scène de métamorphoses entre animaux et humains avec en décor la maison.

La robe rouge expose le côté solaire de l’oeuvre.
L’artiste a créé un univers qui accompagne le temps qui s’écoule.

Elle a appris la gravure dans l’atelier de Johnny Friedlaender à Paris, rue Saint-Jacques et chez Lacourière avec Jean Frélaut à Montmartre. 

Côté technique, elle est l’auteur d’un ouvrage, « Gravure sur métal, taille douce, eau-forte, aquatinte » (1999).

Elle a affiné sa pratique avec la gravure sur carton qu’elle a développé allant jusqu’à ajouter des collages et de la peinture acrylique pour offrir du velouté. Cette technique elle l’a enseigné dans les ateliers de la ville de Paris. 

Virginie Caudron, membre du jury du prix Mario Avati 2021 soulignait dans le catalogue de son exposition, à Gravelines, en 2017 : «  Ce support de gravure surprenant, le carton fragile et tendre est à l’image de ses sujets apparemment modestes. Or, graver et imprimer du carton sur un papier humide est en réalité une gageure… »

Siemen Dijkstra venu de Dwingeloo aux Pays-Bas

L’autre lauréat est Siemen Dijkstra, né à Drenthe aux Pays-Bas, vit dans le village de Dwingeloo.

La nature en toutes saisons

Sa région qui est rurale est au cœur de sa création, un paysage de landes, de tourbières, de terres agricoles et boisées. Il est le témoin de paysages disparus.

« Les Wadden : des perles jetées aux cochons.
Une nature que rien ni personne ne protège. »

Il conserve ainsi des images de cette nature intacte où l’eau court encore non captive, avant qu’elle ne subisse des transformations pour l’installation des éoliennes et la captation du gaz prisonnier du sous-sol.

Il nous donne à voir les rivières qui deviendront canaux d’irrigations pour les cultures. La terre boueuse gorgée d’eau de l’hiver deviendra une vaste étendue cultivée à la saison des récoltes. 

« L’eau est une richesse qu’il faut préserver. »

Ses images s’étirent pour donner encore plus de force à cette nature menacée avant qu’elle ne soit réaménagée, détournée. Il a ainsi sauvé un vieux chêne qu’un fermier a renoncé à abattre. « La beauté est partout présente, » dit-il. « Toutes les saisons ont leur lumière avec des moments tout en nuances. Les soirs d’août, la lumière s’étire, dessine des silhouettes… »

« Un parc privé aménagé », « un parc national asséché », « un arbortum », trois cas de figure

L’artiste réalise des gravures à bois perdu, une seule matrice creusée à chaque passage sous la presse, couleur après couleur ce qui demande du temps et ne permet pas l’erreur. « Je taille ma vie dans le bois » dit-il. 

Un prix international
Il récompense un artiste confirmé pour son œuvre gravée quelle que soit la technique d’mpression utilisée. Il a été attribué́ pour la première fois en 2013 à Jean-Baptiste Sécheret puis en 2014 à Christiane Baumgartner, en 2015 à Devorah Boxer, en 2016 à Agathe May, en 2017 à Wendelien Schönfeld, en 2018 à Jan Vičar, en 2019 à Jenny Robinson et en 2021 à Mireille Baltar et Siemen Dijkstra, le prix a été créé en hommage au graveur Mario Avati, grâce à la donation d’Helen et Mario Avati, sous l’égide de l’Académie des beaux-arts et le parrainage de CAFAmerica. 

(De g. à d.) Cécile Pocheau-Lesteven, Erik Desmazières, Mireille Baltar, Siemen Dijkstra, Astrid de La Forest, Pierre Collin

Le jury 2021 réunissait les membres de la section de gravure de l’Académie des beaux-arts, Erik Desmazières, directeur du musée Marmottan Monet, Astrid de La Forest, présidente de l’Académie des beaux-arts en 2022 et Pierre Collin
Ainsi que Catherine de Braekeleer, directrice du Centre de la gravure et de l’image imprimée de La Louvière ; Virginie Caudron, directrice du musée du dessin et de l’estampe originale de Gravelines ; Stephen Coppel, conservateur en charge des estampes contemporaines au British Museum ;
Ger Luijten, directeur de la Fondation Custodia ; Cécile Pocheau-Lesteven, conservateur en chef du Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France ; Jan Vičar, lauréat de l’édition 2018 du prix. 

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