Droit et justice

Mathieu Delahousse et François-Louis Coste au Musée du Barreau de Paris

Le 14 mars au Musée du Barreau de Paris, afin d’échanger sur le thème, « Coupable puis innocent ? », le conservateur Me Emmanuel Pierrat  avait convié le journaliste Mathieu Delahousse, auteur de « La Chambre des Coupables, la justice face aux djihadistes français» qui avait précédemment publié « La Chambre des Innocents » et l’ancien magistrat François-Louis Coste, auteur de « Trois erreurs judiciaires, deux innocents condamnés, un crime et sa victime abandonnés ». Ce dernier a été substitut du procureur, puis procureur à la Cour d’appel de Lyon lors de l’affaire Patrick Dils, avocat général ayant requis l’acquittement de Loïc Sécher devant la Cour d’Assises de Paris. Il a été ici question des trois affaires relatées dans son ouvrage.

Trois erreurs judiciaires est le premier livre publié par François-Louis Coste.

Ces échanges entre spécialistes de la justice ont pointé du doigt, comme l’a rappelé François-Louis Coste que « s’il n’y a pas de preuve, il n’y a pas de coupable…On ne peut pas alors parler d’erreur judiciaire. »

Mathieu Delahousse journaliste à L’Obs

Mathieu Delahousse spécialiste des affaires judiciaires a souligné : « on met des étiquettes sur les justiciables, innocent  évident, innocent  provisoire… L’innocence est attaquée de manière permanente… L’innocence se proclamerait en disant je suis innocent… Beaucoup d’innocents -(qui avaient été jugés coupables)- ne vont pas vers une réparation officielle… Ils vont vers une transaction directe négociée… Ils refusent de rendre publique leur innocence… Ils ne veulent plus avoir à faire à la justice. »

La troisième erreur judiciaire présentée par François-Louis Coste concerne l’affaire du Gang de Roubaix. Le seul survivant de cette association de malfaiteurs proche d’Al-Quaïda, n’a pas été impliqué de complicité dans un meurtre commis à Lille. Les parents et une épouse dont le fils et mari avait été tué ce jour là se sont trouvés dans l’impossibilité de se constituer partie civile. L’unique survivant, responsable de l’équipe, n’était pas celui qui avait tué. « En raison d’une mauvaise qualification du crime… (qualifié en droit commun)…  et non pour tentative de vol avec violence », la famille a été privée de ses droits, du droit de se faire entendre. Pour que les familles puissent être partie civile, il faut que l’auteur de l’acte, les coupables du meurtre soient toujours vivants. 

Des points de vue complémentaires

Mathieu de Lahousse de poursuivre « Le terrorisme est à la frontière du droit… Qu’est ce qu’on offre comme justice aux familles ?… » Une solution a été mise en place face à « ces gens qui sont dans le défi qui s’imposent leur propre mort, une sentence que nous ne leur aurions pas donnée… Les procédures contre les djihadistes qu’on sait morts continuent à être maintenues en activité. On maintient des mandats d’arrêts et devant les assises…» 

Chambre des Coupables, la 16e Chambre correctionnelle rend la justice en matière de terrorisme, sur des culpabilités évidentes, des associations de malfaiteurs, des terroristes. « Ceux qui sont partis en Syrie et ceux qui ont préparé des attentats, qui ont tenté de fuir et qui ont été arrêtés avant de passer à l’acte… Ils ont voulu combattre la France… Ils sont dangereux pour la France.. Le fait d’être parti est un signe de culpabilité évidente… Pas un avocat qui va à la 16e chambre en sort gagnant. »

Pour en savoir davantage et de manière plus précise voici la vidéo de cette soirée d’audition contradictoire

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