

A Perpignan, en préambule au 45e congrès national du Cercle algérianiste qui s’est déroulé les 26, 27 et 28 septembre 2025, le 25 septembre était inaugurée l’exposition « Parcours de Harkis et de leurs familles » à découvrir jusqu’au 25 septembre 2028.
Ce parcours chronologique devrait attirer de nombreux visiteurs au Couvent Sainte-Claire devenu prison à la Révolution. Ce monument patrimonial vaut le détour.
En fait, depuis le 29 janvier 2012, il abrite le Centre de Documentation des Français d’Algérie, dirigé par Suzy Simon-Nicaise.
La présentation de l’exposition a été préparée par l’Office national des Anciens Combattants et Victimes de Guerre ONACVG à l’occasion de la Journée Nationale d’hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives.
(Entrée libre sans réservation)

Harkis (groupes de Harka), ils sont des supplétifs ; des unités mobiles chargées de participer aux opérations de maintien de l’ordre en appui de l’armée française en Algérie.
Leur nom englobe désormais l’ensemble des groupes de supplétifs civils et militaires.
Leur histoire est étroitement liée à la guerre qui a opposé la France au Front de Libération National, à l’Armée de Libération Nationale en Algérie, de 1954 à 1962.

Désarmés au cessez le feu officiel, en mars 1962, on leur proposait de choisir rapidement de quitter leur pays ou d’affronter la justice algérienne. Les accords d’Évian prévoyait initialement un délai de 3 ans pour permettre à la population européenne de choisir de rester ou partir. Mais les choses se sont accélérées, précipitées.
Le ministère des Armées fera ouvrir un premier camp provisoire dans le Larzac en mai 1962 (suivi le 29 juin de Bourg Lastic). Mis à la disposition du secrétariat d’État aux Rapatriés celui-ci organise le rapatriement des supplétifs venus d’Algérie jusqu’en juillet. Premier départ 13 juin, arrivée au camp du Larzac le 16 juin. Puis transferts pour l’hiver à Rivesaltes ou Saint-Maurice l’Ardoise.


le 25 septembre
« Une fiche du cabinet du ministre des Armées fait le point sur ce sujet le 29 juin 1962 (IR 336/8) : il restait environ 40500 Harkis le 19 mars ; 21000 ont été licenciés avec prime ; 15000 sont rentrés chez eux sans prime ; 1000 ont souscrit un engagement dans l’armée ; 2000 ont pris un contrat civil de six mois ; 1500 ont fait une demande de rapatriement. Ces chiffres sont des ordres de grandeur qui paraissent fiables. » (Le drame des Harkis en 1962, 2 articles du général François Meyer ancien lieutenant, chef de Harkas)
Le Centre de Documentation des Français d’Algérie témoigne de 132 ans de présence française


Les Clarisses (ordre installé à Perpignan dès le XIIIe siècle), a eu son Couvent Sainte-Claire, à Perpignan (Pyrénées-Orientales), construit par Charles Quint au XVIe siècle. Il est devenu une prison à la Révolution.
Depuis 2012, il abrite le Centre de Documentation des français d’Algérie dont l’une des missions est de donner à appréhender à chaque français, l’histoire des Français d’Algérie comme la sienne propre.
Le Centre a été créé conjointement par le Cercle Algérianiste des Pyrénées-Orientales, la Fédération nationale des Cercles algérianistes et la ville de Perpignan qui a financé la rénovation du Couvent Sainte-Claire qui avait été transformé en prison.
L’Algérianisme est un mouvement littéraire, créé à Alger dans les années 1920. Ses auteurs refusaient la vision des écrivains de la métropole ne voyant dans l’Algérie que les palmiers, le soleil, les mauresques. Alors qu’eux prônaient Des récits centrés sur la terre, la vie des colons et des indigènes.

Le Centre réunit ainsi et sauvegarde les éléments matériels et immatériels du patrimoine des Français d’Algérie. Son important fonds documentaire s’étoffe sans cesse grâce aux legs reçus régulièrement depuis l’ouverture.
Il réunit plus de 10 000 livres, journaux, magazines, 7000 cartes postales de la vie des villes et villages d’Algérie. Des papiers mais aussi des documents sonores ou audio-visuels qui offrent aux chercheurs la possibilité d’approfondir la connaissance des 132 ans de présence française en Algérie.
Une exposition permanente au premier étage offre un parcours pédagogique avec de nombreux documents : manuscrits, lithographies, photos, ainsi que des Peintures, des sculptures et des uniformes civils et militaires.
Se souvenir …

Le Mémorial des Français disparus est dans le jardin du Couvent. Il a été inauguré en 2007, en mémoire des Français civils et militaires disparus en Algérie entre 1954 et 1962. Il fait 15 mètres de long. Il réunit plus de 2300 noms. Deux plaques en granit noir rendent hommage à tous les disparus dont l’identité est inconnue notamment aux Harkis.



