Du 5 avril au 29 mai 2024, ne manquez pas l’exposition « Dans l’atelier de Leonardo Cremonini« , pavillon Comtesse de Caen, entrée libre et gratuite, du mardi au dimanche de 11h à 18h.
L’Académie des beaux-arts, vous propose de découvrir ou redécouvrir l’activité du peintre-graveur.
Il a été membre associé étranger de l’Académie des beaux-arts de 2001 à 2011.
Il avait trouvé dans l’estampe, les essais, les variations, les épreuves d’artistes, un mode de création déclinable, renouvelable, inépuisable.
Multiplication et déclinaison possibles lui réservaient à chaque fois de nouvelles surprises.
L’exposition se visite aussi sous une dimension ludique pour ceux qui chercheront les éléments, personnages, les objets qui reviennent d’une estampe à l’autre.
La résurgence des motifs devient captivante.
L’enfance et ses mystères est un thème majeur.
L’Académie des beaux-arts s’est ainsi associée à l’École nationale des Beaux-Arts pour la publication de l’œuvre gravée du peintre et a choisi de lui consacrer l’exposition qui accompagne cette parution.
Laurent Petitgirard, secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts qui a connu l’artiste a souligné « une œuvre onirique protéiforme, excellant à exprimer aussi bien la violence de son siècle que la douceur immuable des paysages maritimes évocatrice de son enfance calabraise… » (cf. les préfaces au catalogue raisonné)
La commissaire de l’exposition, Anne-Marie Garcia s’est penchée avec soin et passion sur la totalité de la donation (2022 et 2024) de Pietro Cremonini aux Beaux-Arts de Paris qui comprend :
200 estampes de son père Leonardo Cremonini
Une douzaine d’œuvres de jeunesse
Cent soixante éditions réalisées de 1966 à 2009,
Une trentaine d’épreuves d’état.
Pour l’exposition soixante quinze estampes, lithographies, gravures, sérigraphies ont été sélectionnées.
L’artiste avait été chef d’atelier en peinture à l’École des Beaux-Arts, de 1983 à 1992.
L’École propose toujours en impression, des ateliers taille-douce, lithographie et sérigraphie.
(100,4 x 75,6 x 3 cm)
Il labirinto a eu quelques épreuves en trois dimensions comme celle que vous verrez dans l’exposition.
Le miroir, les fenêtres, le regard, le reflet, les corps, les vacances, les enfants, l’été, le souvenir sont autant de thèmes récurrents.
Le peintre admirateur de Rembrandt avait expérimenté la gravure à l’eau-forte dans les années 1946-1952.
A côté de la peinture, l’estampe lui offrait une part inconnue, des images imprévues et a ainsi retenu toute son attention à partir de 1966.
Ici la lithographie a été imprimée en couleur sur vélin. Quelques épreuves d’artiste (E.A.) ont été imprimées par Louis Le Moing à l’atelier Fernand Mourlot.
Le jeu de cache cache et de Colin-Maillard revient à plusieurs reprises, il se heurte parfois aux obstacles. Une épreuve d’artiste retravaillée de Colin-Maillard (1975-1976) a été dédicacée, entre autres, à sa soeur Irène Cremonini-Cavallini.
Les indiscrétions réunissent deux thématiques, à gauche référence à Hommage à Rembrandt, il avait réalisé une lithographie en 1953 mais une nouvelle approche est proposée sous le titre Suspension et suspense, en 1974 ; à droite Un visage à la fenêtre, eau forte avec aquarelle dont le catalogue réunit plusieurs épreuves de 1974.
Il a gardé tous les essais, toutes les variations, les épreuves d’état, épreuves d’artistes. Il a ainsi pu sélectionner des éléments, des objets qu’il pouvait conserver et répéter. Il créait des variations avec des plaques découpées, réunies, des pierres lithographiques réutilisées, des couleurs et des techniques mélangées.
Les imprimeurs parisiens comme Fernand Mourlot et Franck Bordas étaient à ses côtés pour répondre à ses exigences en matière de couleurs. Pour ses estampes, le papier utilisé était du vélin.
Il utilisait même un vélin filigrané pour Il Bissonti, son éditeur imprimeur d’art à Florence. On peut encore citer comme ateliers avec lesquels il a travaillé :
Bellini, Georges Leblanc, Jacques Marquet, Bernard Frize.
Au bout de cette dernière salle est à découvrir le corps dans l’eau, 1970, lithographie et eau-forte.
L’artiste était lié, entre autres, aux peintres Francis Bacon, Balthus, Roberto Matta, Karl Plattner, Zao Wou-Ki, ainsi qu’à des groupes du monde littéraire.
Ainsi, le catalogue raisonné de l’œuvre complet (400 pages), rédigé par Anne-Marie Garcia conservatrice générale du patrimoine anciennement responsable de la collection des Beaux-Arts, comprend 2 texte du fils de l’artiste Pietro Cremonini et la réédition de 6 textes fondamentaux écrits par :
Louis Althusser (1966)
Michel Butor (1969)
Alberto Moravia (1972)
Umberto Eco (1977)
Italo Calvino (1984),
Jacques Brosse (1987)
Régis Debray (1995)
Mais aussi en annexes, les correspondances entre Leonardo Cremonini, la maison Bisonte et la Fondation Adriano Olivetti 1967-1972.
Pour la précision des informations de chaque notice, Anne-Marie Garcia a fait appel à trois experts : François Baudequin, Aurélie Pagès et Wernher Bouwens.
