Association du patrimoine

L’Académie des beaux-arts a installé Jean Gaumy dans la section photographie

Mercredi 10 octobre 2018. Ce jour là l’Académie des beaux-arts était sous la coupole. Laurent Petitgirard secrétaire perpétuel, Patrick de Carolis président pour l’année 2018 et Pierre Carron vice-président pour l’année 2018 accueillaient, avec les membres de l’Académie des beaux-arts et de nombreux invités, le photographe Jean Gaumy pour son installation dans le quatrième fauteuil de la section de photographie. Il rejoignait ainsi Yann Arthus-Bertrand, Sebastiao Salgado et Bruno Barbey, au quatrième siège créé par décret du 23 décembre 2015.

En présence des membres de l’Académie des beaux-arts

L’architecte Paul Andreu qui devait prononcer le discours d’installation, étant souffrant, le discours préparé a été lu par Patrick de Carolis.

Il nous a rappelé que le photographe Jean Gaumy a travaillé avec les agences Viva, Gamma et Magnum dont il fait toujours partie. Mais Paul Andreu soulignait : « S’il a pu vous arriver d’aller là où on vous appelait, très vite vous n’êtes plus allé que là où vous décidiez vous-même, librement, d’aller vous interroger. »

Jean Gaumy de l’Académie des beaux-arts et Yves Coppens de l’Académie des sciences

En Iran, à Tchernobyl, à Lourdes, dans un hôpital psychiatrique au Honduras, passant du milieu hospitalier, au milieu carcéral, mais aussi en mer à bord de chalutiers, à bord d’un sous-marin nucléaire, ainsi qu’en Arctique au Spitzberg, au Groenland. Il observe, pose son regard et nous transmet ce qu’il voit. Il a publié des livres dont Pleine Mer (édition Xavier Barral) qui réunit deux de ses thèmes auxquels il est attaché l’enfermement et la mer. Il a pour l’un de ses films Sous-marin suivi durant quatre mois la vie de l’équipage et a été nommé peintre officiel de la Marine en 2008.

Jean Gaumy a rendu hommage à ceux qui auraient pu entrer à l’Académie

Ne succédant à personne, le photographe a choisi d’évoquer quatre photographes dont il se sent le successeur, « C’est en grande partie à eux que je dois de m’être consacré à la photographie. Chacun d’eux aurait pu se trouver ici, à ma place, sous cette coupole. »

Jacques-Henri Lartigues,il est « le trait d’union qui me relie naturellement à la photographie telle que la pratiquait en amateur, à la même époque, ma propre famille » En ce qui concerne Marc Riboud, il souligne « Vous n’étiez pas à proprement parler un photojournaliste mais un photographe concerné, un photographe attentif à l’histoire du monde (…) Vous parliez d’humanité. Vous ne parliez pas forcément d’art même si… »

Jean Gaumy sous la Coupole apporte une expérience qui unit photographie et cinéma, ainsi que les nouvelles technologies du portable à la 3D.

Gilles Caron« avait indéniablement cet instinct essentiel pour le moment décisif et un sens de l’événement dans l’Histoire, Ses images étaient immédiates, limpides, sans artifice, ni pathos. »Il poursuit en parlant de Raymond Dityvon« Vous participiez à la naissance de la photographie d’auteur (…) vous aimiez Murnau, Carl Dreyer, Jean Vigo, Bergman, Antonioni, vous étiez imprégné visuellement par leurs films (…) à travers le cinéma c’était surtout le cadre, l’image, la photographie qui vous attirait. (…) avec vous nous sommes quelques uns à avoir en commun cette même influence sur nos images photographiquesChris Marker, Jean Rouch, en voilà deux qui auraient pu rejoindre notre assemblée. »

Jean Gaumy travaille actuellement au Niger sur un projet commencé en 2017 avec le comité du film ethnographique Jean Rouch et le dessinateur nigérien Sani Djibo.

Un étonnement bien réel devant l’épée qui va lui être remise.

Yves Coppens a remis son épée à Jean Gaumy « au nom de Cro-Magnon »

Jean Gaumy apporte sa touche personnelle à la noble institution.

Yves Coppens membre de l’Académie des sciences nous a rappelé les mystères de l’évolution de l’homme en période de sécheresse. Il a souligné que le nouvel académicien considère que pêche et photo ont de nombreux points communs afin de nous préparer à la découverte de l’épée choisie. En effet celle-ci n’a rien d’une épée traditionnelle, même si Il s’agit d’un très bel objet en « lame de sabre ». Elle date du Magdalénien ! D’où la présence du paléontologue qui a découvert notre ancêtre australopithèque Lucy, pour remettre « Au nom de Cro-Magnon» une cote de Rennes de 15 000 ans, gravée en forme de poisson, probablement de la famille des saumons et mesurant 19 cm. L’original a été découvert près du site des Eyzies en Dordogne et l’épée est donc une copie réalisée en 3D d’une des rares spatules pisciformes connues dans le monde.

Le lien avec l’Académie des beaux-arts est là, palpable, l’outil a peut-être servi à un artiste de l’époque pour peindre des fresques murales ?

Commentaires

Laisser mon commentaire

Notre boutique en ligne

Boutique

Les libraires partenaires

Recherche