Lorsque la nuit se fait dense et noire, que seules quelques lumières éclairent nos rues ne soyez pas étonnés si vous apercevez une grande silhouette au-dessus de vos têtes.
Alain Cornu est parti en expédition
Sur ses montagnes parisiennes les toits de la capitale, il cherche le cadrage de son prochain cliché. Cet héritier des photographes du XIXe siècle travaille comme eux à la chambre. Il réalise ses photos avec des temps de pose assez long après les avoir préparées avec le plus grand soin. « Je ne refais jamais une image » affirme-t-il. Alors, il prend son temps. Il cherche le meilleur cadrage, le point de lumière qui deviendra le centre du cliché. La photo devra être bonne à la première prise. « Tant qu’on n’est pas là-haut on ne sait pas ce qu’on va trouver. »
Il se déplace comme un chat avec aisance et d’un pas tranquille, à la recherche de l’axe, du cadre qui le séduit. Si l’architecture parisienne est minérale, faite de pierre, de béton et de verre, sur les toits de Paris règne le plomb, l’acier inoxydable, le zinc et un peu d’ardoise car ce n’est pas la matière qui domine. Les couleurs varient en fonction du temps et de la lumière.
Soulever un lanterneau
Ouvrir une lucarne et gagner le toit, accéder à sa surface de zinc, s’installer sur un toit terrasse, ces étapes sont à chaque fois pour lui l’occasion de nouvelles découvertes, un rendez-vous unique à ne pas manquer.
Il n’a rien d’un voyeur. Il pénètre dans l’intimité des parisiens avec beaucoup de pudeur car « On ne voit rien. On imagine. »
Les toits racontent les évolutions de la ville, l’histoire des quartiers.
En sept ans, ils ne les a pas encore tous explorés. Il lui reste donc beaucoup de photos à faire, pour les 20 ans à venir. L’ivresse des cimes semble l’avoir gagné. Arriverait-il à s’en passer ?
Une sélection de ces photos sont à découvrir en grand format (120x96cm) accompagnées de quelques petits formats (40x50cm), du 9 novembre au 24 décembre 2016, à la galerie Thierry Bigaignon, Hôtel de Retz, Bâtiment A, 9 rue Charlot, 75003 Paris. La galerie est ouverte du mardi au samedi, de 12h à 19, et sur rendez-vous.
Un livre sortira à l’occasion de l’exposition. Une séance de signature est prévue lors du salon Fotofever au Carrousel du Louvre, le samedi 12 décembre de 12h à 14h sur le stand de la galerie.
Nous avons rencontré Alain Cornu qui nous a présenté quelques unes de ses dernières créations.
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