Gravure

Jenny Robinson, lauréate du prix de gravure Mario Avati-Académie des beaux-arts

De voyage en voyage, d’un continent à l’autre, elle a vécu, et vit entre des bâtiments, des immeubles aux dimensions parfois gigantesques qui s’inscrivent dans un paysage changeant. Leurs squelettes sous ses doigts deviennent perceptibles. Ils se laissent traverser par la lumière, alors apparaît la nature qu’ils auraient pu masquer.

En entrant dans le pavillon Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts, Palais de l’Institut de France, quai Conti, nous plongeons dans l’univers de la 7e lauréate du prix de gravure Mario Avati-Académie des beaux-arts 2019, Jenny Robinson.

Des oeuvres qui flottent au grè du vent nous accueillent.

De larges papiers imprimés en grand format flottent dans l’air, sans cadre, et jouent avec la lumière.

Laurent Petitgirard secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts présentait l’artiste, Jenny Robinson, devant l’oeuvre before the rise.

L’artiste peintre et graveur, née au Royaume-Uni, a grandi à Bornéo. Elle a voyagé seule en Chine, en Inde, en Thaïlande, saisissant des moments éphémères, visions de villes changeantes sous la lumière, fixées à l’aquarelle sur ses carnets à dessin.

Elle pratique la gravure en grand, très grand format. Elle a enseigné la gravure aux États-Unis, en Californie, et se déplace aujourd’hui entre San Francisco, Londres et l’Europe. Le secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts, Laurent Petitgirard a souligné que pour la première exposition en France de la lauréate 2019, « il est émouvant de penser que les deux années d’isolement dues à la Covid ont permis à Jenny Robinson de nous offrir un grand prix de gravure éblouissant, et une installation très belle et spectaculaire ».

Erik Desmazières applaudissait au discours de remerciements de l’artiste qui a salué le travail délicat de mise en place.
Un travail qui fait penser aux plans d’ architectes

L’Académicien Erik Desmazières membre du jury a rappelé que ce prix de gravure Mario Avati a été créé en 2012 en hommage au graveur Mario Avati grâce à la donation d’Hélène et Mario Avati. Prix international sous l’égide de l’Académie des beaux-arts et avec le parrainage de CAFAmerica, la prochaine édition réunit 150 candidats dont 30 français.

L’Académicien a évoqué la manière de créer de l’artiste dont le travail est aujourd’hui présenté. Il fait penser au  travail d’un architecte, l’étape du plan en traits bleus réuni au plan d’esquisse sur papier japonais transparent Gampi imprimé en encre blanche.

L’artiste dévoile une de ses oeuvres de la série Hidden lines

A propos de l’impression sur papier Gampi, Jenny Robinson nous explique : « Cette étape est la plus délicate car sur la plaque gravée, l’encre blanche peut se colorer sous la pression au moment de l’impression. Quant au papier, il est délicat, fragile à l’étape de la gravure. Il m’est arrivé, parfois, de faire des trous. Mais une fois imprimé il devient dur, résistant et solide. »

La série préparatoire de l’exposition réalisée durant son séjour en Slovénie.

« Lors de la Covid en 2019, j’ai quitté les États-Unis pour me rendre en Slovénie où j’ai préparé la série d’œuvres que je voulais présenter à Paris. Mais, il n’y avait pas là-bas de presse grand format, alors, le travail a été finalisé sur la grande presse de mon atelier à Los Angeles, comme la suite de 6 pointes sèches « Blue print and vestige » »

Vu jour après jour, cette immense bâtiment a donné naissance…
à un nouveau bâtiment sous les doigts de l’artiste.

Voici un immense bâtiment qu’elle a eu sous les yeux, jour après jour, voici quelques années.

Cette forme envahissante s’est imprimée dans sa mémoire.

Elle a fait naître un nouveau bâtiment. La forme initiale ci-dessus, son squelette a généré un nouveau bâtiment flottant dans l’espace dans un halo lumineux. Le bâtiment originel semble s’être transformé en un vaisseau spatial qu’elle a gravé sur bois. 

Une sorte de vaisseau spatial ; le squelette d’un bâtiment a pris ici
des nouvelles formes, de nouvelles dimensions, Paradigm.

L’artiste expérimente les papiers japonais pour des impressions transparentes, des outils variés ainsi que différents supports de plaque qu’elle grave en pointe sèche comme le bois, le carton vernis, l’aluminium ou encore du film photopolymère.

Cette oeuvre évoque les jardins Umbracle à Barcelone.

Les sujets naissent au gré de ses déplacements, de l’actualité, une de ses œuvres évoque ici les incendies qui ont dévasté l’Australie, dans la teinte ocre du désastre final.

Elle voisine avec une évocation magnifique de la beauté de l’architecture des jardins Umbracle à Barcelone. Les lignes fines, à la fois si modernes mais aussi classiques de l’Umbracle laissent voir la végétation et jouent avec la lumière.

A côté est installé un travail plus ancien, un gazomètre à Londres, réalisé en pointe sèche et monotype sur papier BFK Rives.

Un couple heureux. Jenny Robinson va pouvoir réaliser un projet qui lui tient à coeur avec ce prix.

Avec le montant du prix, 40 000 dollars américains, elle va acheter une presse grand format pour créer avec son mari, en Australie, la résidence d’artiste dont elle rêvait depuis quelques années. 

Pour Marie-Christine des Nautes de Paris, cette exposition lui a offert de superbes moments de partage et d’échange avec Jenny Robinson.

Une artiste qui aime partager, expliquer et écouter afin de connaître le ressenti des visiteurs devant son travail réalisé en gravure pointe sèche pour des impressions en grand format. Un film est projeté et permet de suivre les différentes étapes de chaque impression dans son atelier, à San Francisco.

L’exposition est présentée jusqu’au 17 octobre 2021, du mardi au dimanche de 11h à 18h. Entrée libre et gratuite, 276 quai Conti, Paris VIe.

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