Les Nautes de Paris vous emmènent aujourd’hui au Carreau du Temple, épicentre durant cinq jours du dessin contemporain, du 28 au 31 mars 2019.
Pour sa treizième édition, la première foire d’art contemporain en Europe dédiée au dessin, Drawing Now a choisi cette année de montrer le dessin en action avec chaque jour une série de performances dans le salon et hors les murs ; une idée de la nouvelle directrice artistique du salon, Joana P. R. Neves. Le dessin s’associe volontiers à la danse, à la musique, à une conférence et nous propose ici un terrain expérimental. Soixante et onze galeries venues d’une quinzaine de pays présentent des œuvres de plus de 300 artistes, sur deux niveaux (0 et -1), offre un panorama du dessin des cinquante dernières années à nos jours.
On découvre d’abord, les galeries les plus établies qui accueillent les visiteurs, au niveau 0. Semiose (Paris), nous fait fouler une moquette réalisée à partir d’une œuvre de Guillaume Degé et on ne peut que rire devant les dessins de Chaval (1958) proposant diverses solutions pour faire des économies, sur ce stand également des œuvres de Françoise Petrovitch, Thomas Lanfanchi et Hippolyte Hentgen.
A ne pas manquer, présenté par la galerie Jean Brolly (Paris) qui a mis en focus Mathieu Bonardet, trois dessins qui finalisent trois mois d’échanges, en 2017, entre le psychiatre new-yorkais Martin Wilner et trois patients. « Ses dessins sont l’aboutissement d’un échange quotidien d’emails avec un correspondant choisi. Leur interprétation fournit la matière du dessin.En raison de son protocole, l’artiste ne réalise qu’un dessin par mois qu’on peut retrouver sur Instagram. »
Voici la galerie 8+4 de Bernard Chauveau (Paris) avec en focus Philippe Favier qui a choisi d’explorer les possibilités offertes par un dessin en aveugle réalisé à partir de carbone bleu qu’il rehausse d’un peu de couleur selon le résultat obtenu. En ce qui concerne l’encadrement, il chine, parcoure les brocantes afin de trouver des cadres qui lui conviennent. Autre artiste présente sur le stand : Claire Trotignon.
Maia Muller (Paris) présente en focus Io Burgard ainsi que Jean-Michel Alberola. Elle a mis côte à côte le travail de Myriam Mihindou qui dissèque les mots pour les écrire au fil de cuivre et une nature morte facétieuse de Fritz Bornstück.
Dessins à grande échelle de Birde Vanheerswynghels en focus pour la galerie Martin Kudlek (Cologne). Un travail qui semble photographique à première vue. Sa technique pour obtenir cet effet toutes en nuances de noir et blanc : charbon et pastel.
Au niveau -1, une vingtaine de galeries se répartit entre Insight et Process. Insight réunit des artistes moins connus en France, comme ceux présentés par la directrice de la galerie britannique Jennifer Lauren (Manchester) qui participe pour la première fois. Elle montre le travail d’une britannique Kate Bradbury et d’un japonais Shinya Fujii qu’elle est allée rencontrer dans son pays.
Avec Process nous sommes au contact d’expérimentation du dessin contemporain et du processus de création. Anaïs Lelièvre est présentée par Brigitte Négrier, galerie La Ferronnerie (Paris). Globe-trotteuse à l’écoute de la planète, elle est sensible à la fragilité des roches qui se désagrègent par strate et évoquent un effondrement possible. Elle en rapporte certaines mais elle s’attache surtout à en garder la trace. Elle réalise parfois sur place des empreintes qu’elle peut reproduire en très grands formats afin de mettre en place des installations qui s’adapte au lieu qui la reçoit.
Nous arrêterons là ce petit tour d’horizon. A vous d’en découvrir davantage sur place.
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