novembre 2015. Dans le cadre de la Cop 21, l’exercice proposé par l’artiste Michael Pinsky, à la demande de l’association Coal en partenariat avec le parc de La Villette : « L’eau qui dort » est intéressant à découvrir surtout à la tombée de la nuit. Il vous invite à découvrir autrement Paris.
Malgré une inauguration sous la pluie, le 25 novembre 2015, l’artiste nous a apporté quelques précisions :
« J’ai installé les objets en quinconce… 8 bandes sonores différentes réalisées avec des adolescents vivants à proximité du parc. Elles sont transmises par 30 hauts parleurs, au fur et à mesure du parcours.… Ainsi une musique différente accompagne le promeneur tout au long de la découverte de cette œuvre flottante… Comme l’installation ne sera démontée que le 3 janvier 2016, la surface du canal va peut-être geler ! On obtiendra ainsi de nouveaux effets. Si, il neige cela redessinera les objets…
J’ai choisi un éclairage bleu car cette couleur offre des reflets intéressants notamment sur le métal… J’ai été étonné par les questions des Français pendant l’installation. Ils sont moins caustiques que les Britanniques … Il y a une boîte, un coffre aussi. En Grande-Bretagne souvent les boîtes servent de cercueils flottants aux animaux… Il n’y a pas de squelettes ! Cela aurait été de très mauvais goût; ni de petits objets. Les caddies dominent dans ce type de récupération quoique en France, il y en ait moins qui soient jetés. »
Des objets domestiques
Voici une installation qui aurait intéressé le grand poète romantique et homme politique français Alphonse de Lamartine qui a écrit au XIXe siècle ces vers célèbres : « Objets inanimés avez-vous donc une âme… » (Milly) et « O temps suspend ton vol… » (Le lac). Est-ce pour cela que tant d’objets se retrouvent au fond, des lacs, des rivières, des fleuves et… des canaux dont la surface semble figée ?
Ces idées poétiques semblent s’associer dans cette mise en scène en nous offrant des images quasi immobiles d’objets flottant remontés à la surface. Ils appartiennent à notre quotidien. Ils écrivent ici un nouvel inventaire à la Prévert : un frigo, une cuisinière, un cadre de lit pliant, un vélo, un Vélib’, un panneau Déviation, un plot de chantier, un chariot de grande surfaces, un siège de bureau….
Ils nous démontrent que les canaux, et plus précisément le canal de l’Ourcq où est mise en place l’installation est un « écosystème très sensible… qui est aussi bien souvent le réceptacle des encombrants jetés par les riverains. »
Face à la Géode, sur les deux rives, les 40 pièces récupérées par une équipe de plongeurs et le service des canaux de Paris, à Stalingrad et Aubervilliers, ont été mis en place sur des plateformes préparées et installées par les équipes de la société Branca Echafaudage.
L’association Coal mobilise les artistes et acteurs culturels sur les enjeux sociétaux et environnementaux autour de son programme et agenda ArtCop 21 qui réunit plus de 400 projets dans différents pays. Ils sont à découvrir sur leur site.
Lauranne Germond co-fondatrice de l’association (en 2008) nous a indiqué qu’ils avaient avec l’artiste d’abord pensé entourer des monuments en bleu, car le bleu évoque bien sûr l’eau.