15 octobre 2018. Nouvelle expérience dessinée au Drawing Lab (rue de Richelieu, Paris 1er).
En descendant vers la salle où l’artiste a conduit son projet, nous sommes guidés par une forme fantomatique qui dans des volutes de brumes semble s’échapper du sous-sol où se déroule la fresque murale de Christian Lhopital.
Nous sommes invités au cœur d’un songe éveillé de l’artiste.
Des enfants sont là entre rêves et fantasmes, entre beauté et terreur, douceur et horreur. Le titre Danse de travers est emprunté à Erik Satie dont la musique hypnotique nous donne, personnellement, l’impression de flotter sur un nuage, mais dans laquelle on perçoit de la douleur. Le titre colle parfaitement à cette expérience dessinée échappée du format traditionnel de la feuille.
Certains visiteurs pourront se sentir agresser. Tout n’est pas calme et douceur néanmoins. On peut y trouver une certaine bienveillance, y voir une fresque romantique qui ceinture le lieu.
Cette nouvelle manière d’envisager la célèbre Danse macabre, de la redessiner sous les traits d’une Danse de travers fonctionne, semble-t-il, comme un chemin initiatique.
On nous montre ce que pourrait être le passage d’une vie douce vers la mort. L’imagination de l’artiste en train de créer nous transmet des images au seuil de ce passage. Nous sommes au bord de la ligne du Monde, entre la vie et la mort.
Notre regard, de gauche à droite, se trouve projeté dans un univers en apesanteur, visages ronds, trop ronds en forme de ballons qui se déforment, se déstructurent dans des volutes nébuleuses.
L’artiste a trouvé ici son écran blanc pour animer ce travail avec de la poudre de graphite. Avec des chiffons imprégnés de graphite, sans dessin préparatoire, les lignes se sont équilibrées entre blanc et le gris. Les formes ont été retouchées avec un bambou recouvert de chiffon.
On pourra donc découvrir au Drawing Lab, jusqu’au 9 janvier 2019, la Danse de travers de Christian Lhopital. Le commissaire de l’exposition est Jean-Hubert Martin qui a sélectionné quelques oeuvres en couleurs.
Christine Phal directrice du lieu et Ambre Cartier la responsable veillent sur cette galerie d’art afin d’assurer la diffusion du dessin contemporain auprès de tous les publics et d’offrir à des dessinateurs un grand espace de 150m2, aux murs blancs, pour des expérimentations de production de dessin libéré de la feuille de papier. L’entrée en est libre.
A noter, le 4 décembre, de 19h à 20h, un rendez-vous est proposé avec Christian Lhopital qui parlera de son travail et de sa technique avec le commissaire d’exposition Jean-Hubert Martin et la directrice de ce laboratoire de dessin expérimental Christine Phal.