Cette nouvelle édition du salon du livre, des papiers anciens et de toutes collections BiblioMania a choisi comme thème : Les Agapes, à retrouver chez les exposants avec des livres, des papiers, des menus, des photos, des gravures, des revues, des affiches, des documents variés…
Que savons-nous des Agapes ? C’est un moment de partage, de convivialité, un repas festif entre amis.
Par exemple, pour une première au théâtre, un buffet, un repas que partage les auteurs avec leurs amis présents, comme le faisait Victor Hugo ; ou un souper entre acteurs.
Les textes anciens nous offrent des banquets célèbres dont celui de Platon lors duquel Socrate invité discutera de la question : Qu’est-ce que l’Amour? (vers – 350).
Les Agapes du géant Gargantua, né sous la plume de François Rabelais, se déroulent entre « amis », « tous buveurs et bons compagnons ». Gérard Milhe Poutigon explique : « La positivité des repas rabelaisiens tiendrait plutôt à l’esprit des agapes, repas moins destiné à s’emplir la panse qu’à célébrer l’amitié et la fraternité entre convives. » (cf. Un roman pour le roi : Gargantua)
Ubu Roi, la pièce d’Alfred Jarry (1895, publiée dans la revue de Paul Fort, Le Livre d’art puis en 1896 au Mercure de France), commence par une scène d’Agapes dont se repaissent les convives du banquet initial, Ubu cherchant à s’assurer des appuis.
Pour l’inauguration d’une des expositions des Surréalistes, le banquet réunissait les membres du groupe. Ils ont mangé tout autour d’une femme nue couchée sur la table.
De nos jours le terme d’Agapes est rarement utilisé on lui préfère cocktail, souvent dans un format plus léger pour un public plus large.
Si on parle moins d’Agapes entre amis, une formule revient et semble avoir le vent en poupe le « Brunch », le buffet à volonté qui se déroule le dimanche et où on se rend avec les enfants.
vignettes par Bertall, 1846
L’auberge espagnol, ou chacun apporte de quoi manger et partager, nous emmène en balade vers la formule de l’« encas tiré du sac », le repas en plein air, le pique-nique.
A propos de repas en commun où chacun apporte quelque chose, de partage les plats…
Saviez-vous que notre grande George Sand parlait de « pique-nique » dans l’Histoire de ma vie.
On venait écrit-elle la chercher « pour dîner, dans un petit restaurant, tranquille avec nos habitués, en pique-nique ».
Une réunion officielle s’accompagne ou se termine souvent autour d’un repas, offrant ainsi un moment solennel mais aussi de détente pour resserrer les liens , lors de signature importante.
L’Histoire de France conserve le souvenir de repas souvent immortalisés par une gravure, un tableau.
Plus près de nous, l’histoire de ces Agapes est fixée par la photo.
Alors, certains excellent dans l’art de vous faire partager, en direct, les plats qu’ils confectionnent ou qu’ils vont dévorer… en toutes circonstances.
Les livres de recettes sont parfois remplacés par des vidéos qui vous font pénétrer dans les cuisines.
A l’occasion d’un événement familiale, d’une de ces cérémonies qui ponctuent la vie, rencontre, baptême, fiançailles, mariage, divorce, deuil, succès, les Agapes sont au programme et peuvent devenir banquet, festin plaisir ou réconfort.
planches dessinées par E. Ronjat (éd. 1902)
Le cinéma aime les films où les repas tournent à la catastrophe. Les Agapes les plus dramatiques sont sans contestent celles de « La grande bouffe » de Marco Ferreri.
Documents à retrouver sur Gallica-BnF : catégorie Images : « Livres de cuisine » et « Paris à table »
Bibliomania, Réfectoire des Cordeliers, 15 rue de l’Ecole de Médecine Paris 6e
Vendredi 10 et samedi 11 février de 11h à 19h – Dimanche 12 février de 11h à 18h.
