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Au Musée de l’Armée, Haine, religions, pouvoir, 40 ans de la Renaissance française

Le Musée de l’Armée-Invalides avec l’exposition « La haine des clans, guerres de religion 1559-1610 » nous invite, jusqu’au 30 juillet 2023, à une lecture, dynamique et non chronologique, de quarante ans et huit guerres de religions, pendant la Renaissance.

Cette demi-armure d’enfant (1560) aurait pu être à François d’Anjou, duc d’Alençon, dernier fils d’Henri II et Catherine de Médicis, né en 1555. Il fera parti des Malcontents avec François de Montmorency.

Cette période a démontré l’échec d’une coexistence pacifique entre protestants et catholiques. Mais aussi la quête du pouvoir par les grandes maisons du royaume, de 1559 avec la mort accidentelle d’Henri II à l’assassinat d’Henri IV en 1610.

L’église réformée française se met en place vers 1555

Armet du roi de Pologne fils de Catherine de Médicis, le duc d’Anjou est devenu roi sous le nom de Henri 1er. Il était en concurrence avec le tsar Ivan le Terrible. Il quitte la Pologne dès qu’il apprends la mort de Charles IX, son aîné, en 1574.

Nourries par la haine, guidées par leur foi et la soif de pouvoir, les grandes Maisons vont s’affronter, les clans se faire la guerre.

Les ultra-catholiques les Guise s’opposent aux protestants les Condé.

Parmi les Montmorency, François, fils du connétable Anne de Montmorency ami de François 1er et Henri II, rejoindra les Malcontents qui étaient opposés à la politique d’Henri III.

Du côté des Valois omniprésente, Catherine de Médicis, veuve d’Henri II veille sur ses enfants. Elle est la mère des rois de France : François II, Charles IX, Henri III, d’Elisabeth reine d’Espagne, de Marguerite dite Margot épouse d’Henri IV et Claude duchesse de Lorraine.

Elle marie et place ses enfants comme Henri 1er, futur Henri III, qu’elle fera élire roi de Pologne.

Chacun jouera sa partie dont sortiront vainqueurs, les Bourbon avec Henri IV.

3e guerre de religion, 13 mars 1569, bataille de Jarnac. Louis 1er prince de Condé commande l’armée protestante. Il est tué ce jour là. Tapisserie d’après Jacques Tortorel, Jean-Jacques Perrissin (prêt du Musée de la Renaissance -Château d’Ecouen)
Portrait de Gaspard de Coligny, seigneur de Châtillon, amiral de France (prêt de la société du protestantisme français)

Les années sombres de la Renaissance

Les violences atteignent leur paroxysme lors des massacres de la Saint-Barthélémy, à Paris mais aussi en province, déclenchées par l’assassinat de l’amiral Gaspard de Coligny.

Celui-ci est devenu le chef des protestants, après la bataille de Jarnac et la mort de Louis de Condé (13 mars 1569), lors de la 3e guerre de Religion.

La quatrième guerre débutait donc les 24-28 août 1572 pour s’achever, en juillet 1573, avec la signature de l’édit de Boulogne ou paix de La Rochelle.

Des places fortes vont être concédées aux Protestants, Nîmes, Montauban et La Rochelle.

Cette arme aurait peut-être été utilisée, depuis une fenêtre du Louvre, par Henri III, lors de la Saint-Barthélémy.

Le Monde suit et participe à ce conflit devenu médiatique

Armure de Philippe II d’Espagne. Farouchement catholique, prince de la contre réforme, le fils de Charles Quint sera également souverain des Pays-Bas et du comté de Bourgogne.
Les Reîtres ou cavaliers noirs équipés de pistolets venus d’Allemagne servaient dans les deux camps. Des pistoliers et des lansquenets (à pied) qui venaient de Suisse apportaient leur appui au roi de France. (cf mémoire de Thomas Monnerie, sous la direction de Philippe Hamon)

L’Amiral de Coligny a initié des expéditions, dès 1555 au Brésil à la demande d’Henri II.

Il souhaite y réunir des catholiques et des protestants. Installer les premiers colons français du nouveau monde, au Brésil, au large de la baie de Rio de Janeiro.

Après trois expéditions sans succès, l’idée de l’implantation en Floride est abandonnée.

Car Anglais, et Espagnols veillent et les combattent.

Le Roi d’Espagne et du Portugal, Philippe II soutiendra la ligue catholique créée par les Guise lors de la 8e guerre de religion contre Henri de Navarre, futur Henri IV qui va succéder à Henri III.

Les Pays-Bas, l’Angleterre, le Danemark, le Palatinat soutiennent les huguenots.

Portrait en souverain absolu d’Henri IV (prêt d’un collectionneur Danois)

Et deux régicides

En 1589, Henri IV succèdera à Henri III, assassiné par un moine Jacques Clément.

L’Edit de Nantes marque la fin des guerres de religions. Mais il faudra attendre 1905 pour que les églises soient séparées de l’Etat.

Le roi se convertit, abjure en 1593 et va obtenir l’adhésion des ligueurs avec près de soixante-dix édits de pacification.

En 1598, il signera l’Édit de Nantes.

Il rétablit ainsi la paix. Il sera assassiné par François Ravaillac, le 14 mai 1610.

Au fil des siècles, les édits se succéderont jusqu’à la loi du 9 décembre 1905, concernant la séparation des églises et de l’État, toujours appliquée.

Le commissariat de l’exposition, de gauche à droite : Christine Duvauchelle, chargée des collections d’archéologie et du Moyen Orient, département Ancien Régime; Laetitia Desserrières, Chargée de la collection de dessins, département beaux-arts et patrimoine; Morgane Varin, assistante, département Ancien Régime;
Olivier Renaudeau, conservateur en chef du patrimoine, chef du département Ancien Régime

Merci à cette équipe dynamique qui a assuré le commissariat de l’exposition et réunit 154 œuvres dont 54 issues du musée : armures, armes, documents, livres, dessins, gravures. 22 prêteurs ont été sollicités dont 3 prêteurs étrangers. A noter 26 armures sont exposées et 9 supports multimédias sont proposés tout au long du parcours.

Mathieu Deldicque, directeur du musée Condé-château de Chantilly

L’exposition s’inscrit dans le cadre de la saison : Faste et tragédie de la Renaissance, qui offre trois expositions complémentaires, dans trois lieux ainsi que des activités culturelles pour les adultes, les jeunes publics et les scolaires : conférences, concerts, ciné-débats…
Musée des Armées : La haine des clans. Guerres de religion 1559-1610, du 5 avril au 30 juillet 2023 ; prix musée et expositions : 15 euros, tous les jours de 10h à 18h, nocturne premier vendredi du mois jusqu’à 22h.
Musée Condé, château de Chantilly : Visages des guerres de religions, du 4 mars au 21 mai 2023
Musée de la Renaissance, château d’Ecouen : Antoine Caron. Le théâtre de l’Histoire, de 1521 à 1599, du 5 avril au 3 juillet 2023

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