Association du patrimoine

« William Bouguereau », par Frederick C. Ross et Kara Lysandra Ross

En couverture, La pêche aux grenouilles à retrouver p. 202

Voici une idée cadeau pour ceux qui aiment la peinture académique, cette peinture « bien léchée », adulée au XIXe siècle.

William Bouguereau déclarait : « Je ne vois que le beau dans l’art… ». On lui a reproché sa peinture lissée, ses portraits porcelainés. A vous de juger ! On aime ou pas mais c’est bluffant !

Spécialiste d’huile sur toile, peintre académique, William Bouguereau (1825-1905) va être rangé au XXe siècle dans la catégorie peintre de l’art bourgeois, déconnecté des courants modernes. Peu à peu oublié en France, déconsidéré en Europe, nous le redécouvrons, petit à petit, grâce aux Américains et aux Canadiens et avec une exposition en 1984, au Petit Palais.

« Il a peint 828 œuvres achevées –pour la plupart des tableaux grand format, avec souvent plusieurs figures- » dont « 103 portraits formels recensés à ce jour ».

Son autoportrait 1879 (46x38cm), ci-dessus, a été réalisé pour être offert, cette même année 1879, à sa fiancée américaine Elizabeth Jane Gardner. Il était ainsi le pendant de son portrait. Les deux œuvres constituaient le cadeau de fiançailles du peintre. Mais ils ne se marieront qu’en 1896. (sujet du Mémoire de maîtrise ès Arts de Marie-Elisabeth L’Abbé*, université de Montréal, 2015).

A découvrir au chapitre: La peinture de paysans, p.196, Le secret (1876), format 1,3×85 m et p.197, Dévideuse (1877), format 1,615×0,98 m.

Penchons nous sur le parcours de l’artiste. Après avoir échoué à plusieurs reprises, il obtient son premier prix de Rome attribué par l’Académie des beaux-arts, en 1850. En 1868, avec ses enfants et sa femme Nelly qui mourra en 1877, ils quittent le 3, rue Carnot pour s’installer 75, rue Notre-Dame des Champs, Paris 6e. La maison a été construite à sa demande par son ami Jean-Louis Pascal. Un atelier est prévu à l’étage.

1 rue la Bruyère, Paris 9e, voici le siège actuel de la Fondation Taylor. Cette maison-atelier appartenait à Albert Maignan qui succéda à Bouguereau en 1905. Mme Maignan légua la maison à la Fondation à son décès.

Professeur à l’Académie Julian, installée passage des Panoramas (galerie Montmartre) et rue du Dragon, il contribuera à l’ouverture de cours acceptant des femmes à partir de 1873. Il sera nommé Professeur à l’Ecole des Beaux-arts en 1875.

Elu en 1876, à l’Académie des beaux-arts, au sein de l’Institut de France, où 14 sièges étaient réservés aux peintres, l’Académicien sera élu président en 1885. La même année, il est élu à la présidence de l’association de peintres, sculpteurs, graveurs et architectes, la Fondation du baron Isidore Taylor dont il est membre depuis 1859.

En cette seconde partie du XIXe siècle, la peinture d’histoire sort de ses thèmes religieux et des portraits aristocratiques. Elle s’éloigne des lignes académiques. Membre des jurys des salons officiels de peintures à Paris. Il va être décrié pour avoir refusé des peintres appartenant à des mouvements modernes.

Il fermera la porte aux Impressionnistes. En décembre 1889, il va s’opposer à la proposition présentée par Jean-Louis-Ernest Meisonnier, Pierre Puvis de Chavannes, Jules Dalou et Auguste Rodin d’accepter directement au Salon annuel les œuvres choisies pour l’Exposition universelle. La scission va être consommée entre les chefs de files, néanmoins tous membres de l’Académie. La formation académique qui apportait les connaissances et les techniques de base dominait alors le monde artistique.

A découvrir au chapitre : Les oeuvres mythologiques, p.108-109, L’aurore (1881), format 2,15×1,07m et La nuit (1883), format 1,08×1,08m.

Les auteurs reviennent ici sur ses quatre grands thèmes, les portraits, les allégories antiques et fantaisies mythologiques, les tableaux religieux, les peintures paysannes ayant pour sujets des mères, des enfants.

Très apprécié aux Etats-Unis, présent à partir de 1845 dans tous les Salons, toutes les expositions universelles, ses œuvres ont séduit les acheteurs américains et attiré de jeunes étudiants américains et canadiens. Près de 220 étudiants américains seraient venus en France pour étudier la peinture avec le maître.

Fervent défenseur de l’artiste, le président de l’Art Renewal Center (ARC) aux Etats-Unis, Frederick C. Ross est un inconditionnel du peintre. Avec Damien Bartoli, ils ont publié un catalogue raisonné en deux volumes de son œuvre. Avec sa fille, Kara Lysandra Ross, historienne de l’art et vice président de l’ARC, ils signent cet ouvrage qui défend et veut rendre au peintre adepte du beau, la place qui est la sienne.

240 pages au format 30×23,7cm, 200 illustrations grand format, en couleur. Relié sous jaquette illustrée pour le frontispice par un détail de « La pêche aux grenouilles » (1882), et pour le dos de « La Vague »(1896). (Edité par la Bibliothèque des Arts, Lausanne, Suisse ; édition originale ACC Art Books, Woodbridge, Suffolk, Grand Bretagne). Prix : 49 euros

*Via : papyrus.bib.umontreal.ca
vous aurez accès à L’autoportrait de 1879 par William Bouguereau, mémoire de Marie-Elisabeth L’Abbé.

Voici quelques maisons-ateliers d’artistes à découvrir :

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