Association du patrimoine

Le Musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin déménage

25 Août 2018, dans un an sera inauguré place Denfert-Rochereau un nouveau musée. Le Musée Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin quitte donc l’allée de la 2e Division blindée (Paris 15e) pour l’avenue du colonel Henri Rol-Tanguy, Paris 14e (la photo ci-dessus avant-après, à gauche l’établissement actuel, à droite le pavillon Ledoux Ouest qui va l’accueillir).

Le musée va quitter le jardin Atlantique auquel il faisait face. Il rejoindra le bâtiment qui abritait en sous-sol le poste de commandement du colonel Henri Rol-Tanguy, du 19 au 25 août 1944, place Denfert-Rochereau. On y accédait par le sous-sol depuis le 9 de la rue Schœlcher où se trouvait alors le service de l’Eau et de l’assainissement de Paris (les égouts), immeuble dans lequel, il a habité.

Cécile Rol-Tanguy, en juillet 2013, a inauguré 9 rue Victor-Schoelcher une plaque. Elle rappelle l’installation, le 19 août 1944, de l’état-major de
Rol-Tanguy au 2e étage de cet immeuble.

L’inauguration du nouveau musée, place Denfert-Rochereau, est donc programmée depuis 2016,  le 25 août 2019, pour le 75anniversaire de la Libération de Paris.

En 1994, sur la dalle au-dessus de la gare Montparnasse, deux musées avaient été inaugurés, le musée du Général Leclerc le 24 août et le musée Jean Moulin le 3 septembre. Complémentaires, réunis sous un même toit, leur direction était confiée à Madame Christine Levisse-Touzé.

En associant de manière pertinente leurs collections, elle en a fait une entité unique, un centre de documentation et de recherche sur la Seconde Guerre mondiale, la Résistance et la Libération de Paris, qui s’est enrichi de nombreux dons.

Les Nautes de Paris ont régulièrement fréquenté le musée et le centre pour la préparation de leur livre de rallye/balade : Paris, la Libération en marche, préfacé par Christine Levisse-Touzé.

Image extraite de Paris, la Libération en marche, photomontage D. Germond, la barricade de Cluny

L’établissement était difficile à trouver par manque de signalétique et difficile d’accès, un escalier métallique près de la voie 1 des lignes TGV nous menait Allée de la 2Division blindée car les ascenseurs étaient souvent en panne. Les conférences et expositions remarquables qui s’y sont tenues ont fidélisé quelques passionnés sans parvenir à élargir son public.

Rappelons que le premier musée a été créé à partir de la donation des collections de la Fondation du Maréchal Leclerc. L’autre s’est constitué à partir du legs d’Antoinette Sasse, amie de Jean Moulin « après-guerre, toute son action tourne autour de Jean Moulin, chef de la résistance, qu’elle a assisté clandestinement. » Elle a légué toute sa fortune et ses collections à la Ville de Paris par un testament olographe du 30 mars 1983, accepté par le Conseil de Paris en décembre 1987. Le Musée a été inauguré, le 3 septembre 1994. Jean Moulin avait eu différentes adresses à proximité dans le 14e arrondissement, notamment une dernière planque rue Cassini.

Place Denfert-Rochereau trône le lion d’Auguste Bartholdi. Il veille sur ceux qui entrent dans Paris. Il est inscrit dans l’axe de l’avenue par laquelle le Général Leclerc est entré en août 1944. Cette avenue est devenue l’avenue du Général Leclerc, le 10 février 1948.

Au XVIIIe siècle, là s’arrêtait Paris. On passait par la barrière d’Enfer, une porte qui s’ouvrait dans la barrière d’octroi de l’enceinte des Fermiers généraux construite par Claude-Nicolas Ledoux de 1785 à 1788.

Les deux pavillons de l’ancienne barrière en conservent la mémoire. Ils sont classés Monuments historiques depuis 1907. Ils sont en cours de réhabilitation, inscrits dans ce nouveau projet.

L’Entrée des Catacombes était initialement dans le pavillon Ouest

Ancienne entrée des Catacombes dans le pavillon Ouest

L’entrée des Catacombes est actuellement dans une petit bâtiment à gauche du pavillon Est qui a abrité la direction des carrières. Cet accès sera déplacé pour être en parfaite symétrie avec l’entrée du pavillon Ouest où le musée auquel on donne souvent le nom réducteur de Musée de la Libération va s’installer. Le pavillon Est abritera également des réserves pour le futur musée,  le pavillon Ouest ne pouvant y suffire. Il accueillera des réserves, des bureaux, un centre de documentation et une salle polyvalente.

Document du programme de restructuration des pavillons d’octroi de la barrière d’Enfer. Document graphique Artene

Les travaux sur le chantier ont débuté en mai 2017, après des études, de novembre 2015 à mai 2017.

Travaux le long du square Claude Nicolas Ledoux

Nous avons tenté, sans succès hélas, de passer par la nouvelle direction du musée pour suivre au plus près l’évolution du chantier.

Nous avons été informés d’une visite par les commerçants de l’avenue du Général Leclerc qui suivent au plus près ce projet. Nous avons ainsi pu nous inscrire à une visite commentée du chantier et découvrir les grandes lignes du projet de restructuration des pavillons Ledoux mis en oeuvre par l’agence d’architecture Artene. Rappelons que l’association des commerçants avaient en 2017 organisé une grande fête pour les 70 ans de la disparition du Général Leclerc à laquelle Les Nautes de Paris avaient été invités à participer.

Dans le pavillon Ouest une extension est réalisée au nord pour abriter les espaces d’exposition. Un passage central est créé sous une verrière, selon un axe nord-sud, pour desservir tout le bâtiment.

Les planchers sont détruits.

Visite au coeur du chantier

Pour le relogement du musée côté Ouest, une restructuration lourde du bâtiment qui abritait le laboratoire d’essais des matériaux et ses annexes a été réalisée. La restructuration du pavillon Ledoux Ouest s’accompagne d’un renforcement des planchers afin de permettre l’aménagement de bureaux et de locaux d’activités dans les étages.

Un nouvel accès est prévu pour les visiteurs des Catacombes.

Sols et plafonds sont mis à nu.

L’amélioration de l’entrée des Catacombes côté Est passe par la création d’une annexe sud au pavillon Ledoux Est dans la cour existante de l’Institut général des carrières et une restructuration légère de l’entrée des Catacombes existante (annexe nord au pavillon Ledoux Est). Le renforcement des planchers du pavillon Ledoux Est permettra l’aménagement de bureaux, locaux administratifs, stockages et bibliothèques dans les étages.

Vue de nuit sur le chantier

La Scénographie suivante devrait-être mise en place, dans le pavillon Ouest du Musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin :
Première partie : le vestibule, extension intérieure de l’extérieur traitera de l’exode, la ville, la vie de la rue.
Deuxième partie : dans les sous-sols bas de plafond on traitera de la Résistance.
Dernière partie : dans l’espace central de la cour, on fera revivre la Libération.

Parmi les objectifs fixés, plus complexes à mettre en place pour des questions de sécurité, il restera à rendre visitable le poste de commandement du colonel Rol-Tanguy.

La place Denfert-Rochereau au cœur des événements parisiens

Le lion rend hommage à la défense de Belfort, en 1870-1871 par le colonel Denfert -Rochereau,  surnommé le Lion de Belfort.

 

Cette place a toujours été au cœur des événements qui marquent la vie de la capitale. Lieu de départ ou d’arrivée de nombreuses manifestations sociales mais aussi ludiques.

Le lion rend hommage à la défense de Belfort, en 1870-1871. Le colonel Denfert-Rochereau,  gouverneur de la ville a été surnommé le Lion de Belfort. Durant 103 jours, il a résisté au siège du général prussien Werner. Mais sur ordre d’Adolphe Thiers, en février 1871, il a quitté la ville libre et invaincu avec ses hommes. Et le territoire de Belfort est resté libre.

La place a abrité durant de nombreuses années, après l’installation du lion en 1879, la célèbre fête foraine du Lion de Belfort qui s’étendait tout le long du boulevard Saint-Jacques avec des attractions, des manèges ainsi que le cirque Lambert.

La fête du Lion de Belfort

 

 

 

 

Le 14 juillet 1917 place Denfert-Rochereau

La fête nationale du 14 juillet issue de la Révolution aura lieu de 1880 à 1914 sur l’Hippodrome de Longchamp. La place Denfert-Rochereau accueillera, notamment, la revue de 1917. A partir de 1919, le défilé se fera sur les Champs Élysées.

Arrivée du Soldat inconnu

Le Soldat inconnu a passé la nuit du 10 novembre sur la place.

Le 10 novembre 1920, le cercueil du Soldat inconnu choisi par le soldat de deuxième classe Auguste Thin, quitta Verdun en train sous escorte militaire. Transporté à Paris, il sera veillé toute la nuit place Denfert-Rochereau. Le  11 novembre, il a fait son entrée sous l’Arc de triomphe où il sera mis en terre le 28 janvier 1921, en présence des maréchaux de la Première Guerre mondiale Foch, Joffre et Pétain. Ainsi que du ministre belge des Affaires étrangères Henri Jaspar, du Premier ministre britannique Lloyd Georgeet d’un représentant du Portugal.

Du 19 au 25 août 1944, dans les sous-sols de la place Denfert-Rochereau le poste de commandement du colonel Henri Rol-Tanguy, commandant des FFI d’Île de France est en action. L’avenue colonel Henri Roi-Tanguy qui accueille le musée a été inaugurée le 23 août 2004.

Le 25 août 1944, le général Leclerc et ses hommes arrivaient place Denfert-Rochereau.
A suivre une vidéo

Images et documents tirées du livre : « Paris, la Libération en marche »

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