Balades ludiques à pied dans Paris

Dominique, retour à Montmartre, épisode 3 : la place du Tertre

La vie d’artiste place du Tertre
Août 2016 – épisode 3

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A Montmartre, la place du Tertre est un des endroits mythiques de la Butte. Elle était, elle aussi un de nos terrains de jeux. Après avoir fait des courses de rapidité avec le funiculaire et nous être baignés dans la fontaine du Sacré-Cœur nous venions là pour côtoyer les peintres.
Cette place nous la jugions un peu trop encombrée même si, à l’époque, il y avait moins d’artistes qu’aujourd’hui. Alors nous prenions un malin plaisir à envoyer des boules puantes à leurs pieds ou à nous poursuivre entre les chevalets. Mais attention, nous savions qu’il ne fallait rien renverser car certains d’entre eux pouvaient avoir des réactions pas très sympathiques.
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Jouer les Touristes. Observateurs et critiques, nous faisions nous aussi des commentaires pas toujours élogieux ou mal compris sur les toiles en cours de réalisation. La réaction ne se faisait pas attendre et il ne nous restait plus qu’à nous sauver à toute vitesse en glissant sur les rampes en haut de la rue du Calvaire. Les rampes d’escaliers étaient nos toboggans Montmartrois. Elles étaient l’occasion de démonstrations sportives de descente : sur le ventre, sur le dos, la tête en avant pour les plus intrépides.

Etre un Américain à Paris. Nous tournions autour de la place en jouant les touristes. Nous baragouinions tout en mâchouillant du chewing-gum. Nous avions une série d’expressions que nous formulions dans une sorte de galimatias qui pouvait, nous semblait-il, faire illusion et nous faire passer pour des Américains. Ceux-ci étaient alors nombreux à fréquenter la place du Tertre. Nous pensions les bluffer. Un « Bon ça va les mômes » excédé gâchait nos plus beaux effets et nous faisait comprendre qu’il fallait filer… à nous les rampes qui nous assuraient dans tous les cas une sortie de secours honorable vers d’autres aventures du côté de la vigne.

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Avec ma soeur Josette gagnée par le virus de la peinture.

Avec ma soeur Josette gagnée par le virus de la peinture. Je me souviens de ses premiers tableaux sur Montmartre.

Le Carré aux Artistes. Je crois que c’est là que ma sœur Josette a attrapé le virus de la peinture qui ne l’a jamais quitté et qu’elle entretient aux Etats-Unis.

Une réglementation est venue encadrer de manière plus rigoureuse le Carré aux Artistes en 1980. La Ville de Paris en assure désormais la gestion et les attributions de place (Direction du développement économique, de l’emploi et de l’enseignement supérieur, Service des activités commerciales sur le domaine public, Bureau des Kiosques et Attractions, 8 rue de Cîteaux).

Georges Caramadre artiste peintre.

Georges Caramadre artiste peintre titulaire.

Du 1er avril au 31 mars, elle autorise des artistes, peintres, portraitistes, caricaturistes et silhouettistes à occuper des emplacements à l’année. Chaque artiste exerce son activité, en alternance avec un autre artiste, sur un emplacement numéroté d’un mètre carré. Tous les ans, les emplacements sont attribués ou confirmés par une commission.

Les artistes titulaires d’un emplacement renouvellent leur dossier chaque année entre le 1er septembre et le 31 octobre. Avant chaque début de saison, un dossier de renouvellement leur est adressé pour la saison suivante. Lorsque des places sont à pourvoir une épreuve de sélection des artistes postulant est organisée. Ainsi pour la saison 2014-2015, 2 places de peintres et 4 places de portraitistes étaient à pourvoir. Chaque année la ville invite dix artistes et/ou des élèves des écoles d’art à exercer sur le carré aux artistes durant un mois (4 semaines) entre le 1er novembre et le 15 mars. (Les dépôts de candidatures ont lieu jusqu’au 15 décembre 2016 pour la période du 1er novembre 2017 au 15 mars 2018). Attention, seuls sont autorisés à exercer sur le «Carré aux Artistes» de la place du Tertre en qualité d’artiste invité, les artistes ayant la qualité de peintres, portraitistes ou caricaturistes.


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350 place du tertre catherineLes Bistros de la place du Tertre nous ne les fréquentions pas, sauf pour leur réclamer un verre d’eau. Le plus célèbre La Mère Catherine remonte à la Révolution. Catherine Lamothe s’est installée en 1793 dans l’ancien presbytère de l’église Saint-Pierre (XVe siècle), devenu bien public à la Révolution. Son établissement, café puis restaurant, a donc ouvert en 1793 au 6 rue Norvins. C’est là que les Cosaques, installés sur la Butte en 1814, disaient « bistro » (également orthographié bistrot d’où en argot le nom de bistrotier pour désigner le tenancier d’un café). Ils tapaient énergiquement sur le zinc afin d’être servi rapidement hors de la vue de leurs officiers. Les propriétaires successifs ont su garder au décor son aspect d’origine. Parmi les établissements qui ceinturent la place citons le Cadet de Gascogne, la Bohème ou encore Le Clairon des chasseurs. Il y avait aussi la Crémaillère dont plus tard j’ai fait la connaissance d’un des serveurs. Dans les années soixante les musiciens gitans parmi lesquels Manitas de Plata et Django Reinhardt jouaient en plein air ou à l’intérieur des établissements selon la saison.

Les tables des bistrots s’installent chaque année sur la place d’avril à novembre et partagent l’espace avec les artistes.

A consulter pour mieux connaître les acteurs de la vie montmartroise : le Dictionnaire des Lieux à Montmartre (Éditions Roussard)

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Production : Les Nautes de Paris

A voir, Episode 3 : Place du Tertre

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